vendredi 30 mai 2008

Aïe.

* Vous savez quoi? Mater 7 cassettes (40 minutes chacune) de rushes au milieu du tournage, c'est une sacrée expérience, assez troublante, en somme douloureuse.

* Oui mais le lendemain faut s'y remettre, et avec envie en plus!

jeudi 29 mai 2008

And who am I? That's a secret I'll never tell.

* Finalement il n'a pas plu, je ne comprends décidément rien à la météo. Très grosse première journée, très satisfaisante au moins du point de vue du plan de travail, puisque flippant pour le temps des prochains jours, on a fait plus que prévu. On est un peu crevés, mais heureux.

* Simon Kansara a re-eu le fonds d'aide à l'innovation audiovisuelle. Qu'on se le dise!

* Je me disais aussi, les next airings vues sur IMDb pour Gossip Girl, ce n'était pas d'éventuels épisodes 19 et 20, mais le début des rediffs du pilote, etc. La saison est bel et bien finie, souhaitons-lui un bon brainstorming pour la suite. Oui, car :

Will There Be Another Season Of GG?

Yes, GG has been picked up for a second season.

mercredi 28 mai 2008

J!

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mardi 27 mai 2008

Sitcoms.

* How it met your mother et ses excellents acteurs pourraient sans doute faire un Friends moderne pas désagréable (y'en a qui surkiffent), n'étaient ces rires en boîte qui me confisquent le mien, de rire. Et cela, je ne le supporte décidément plus, je n'y arrive plus ; tant pis pour moi, hé, c'est autant de temps de gagné pour voir autre chose.

* M'a en revanche donné envie de revoir cette série anglaise géniale, Spaced (surtout la saison 1) ; tout comme revoir l'autre jour, avec AF, la fin du dernier épisode de la saison 1 de The Office (l'original, of course) (AF m'a montré le début de l'adaptation française, c'était calamiteux au possible) (jamais vu la version US) m'a rappelé que je n'avais jamais vu la 2è, et qu'il faudrait fissa que je m'y remette un de ces jours. Tout comme aux épisodes d'Extra absents du DVD de ma sœur (écrire quelque chose sur Ricky Gervais?).

* Épisode 12 de F&G, vous vous dites que j'élucubrais hier, que c'est pas bien concluant mon affaire, rien qui vous saute aux yeux, ici ? Rien de flagrant quoi ? Et pourtant : épisode autour des regards, des jeux de regards, des champs/contrechamps, des lignes de regard, épisode géométrique encore, ce que le regard capte, à quelle distance le pointeur de garage est efficace? La portée des regards, ce qui sépare... Le reflet impossible du tuba sur la vitre carrée devant laquelle se pâme Seth Rogen, qu'est-ce qu'il regarde? Qu'est-ce qu'il cadre, lui demande-t-on? Et plus tard, quand il mate "tuuuuba giiirrrl" planqué derrière les gradins, vous avez vu son visage ? Oui, c'est bien ça : il est encadré... Oh vous vous dites tout de suite que j'exagère ?...

* "Je peux voir la même chose dehors gratuitement", mais c'est bien devant un écran qu'on s'embrasse.




* J-1. Souhaitez-nous du beau temps! (bordel, on va en avoir besoin...)

lundi 26 mai 2008

Points de croix.

* Ayant vu l'Elizabeth de Shekhar Kapur, je relativise la froideur de Meurtre dans un jardin anglais, un peu comme si l'un était le négatif de l'autre. Chez Kapur comme chez Greenaway, pourtant, même souci pointilleux de la perfection technique, même précision millimétrique du cadre, attention comparable quant à la composition du plan... Si je ne dis que "comparable" pour ce dernier point c'est justement parce qu'ici, déjà, les approches diffèrent, en ce que Kapur selon moi décore son cadre, met des objets en amorces pour embellir, filme à travers des trous du mur et y engage un travelling, se grisant de sa performance focalienne et de ses perspectives mobiles, sans jamais vraiment dépasser le stade du décorum (ma tante amatrice de déco en fait autant dans son salon, si vous voulez, c'est moins de la mise en scène que du feng-shui) ou au mieux pour n'atteindre qu'un degré symbolique assez limité, pour ne pas dire au ras des pâquerettes (si à force de voir Blanchett à travers des trous en croix dans le mur vous n'avez pas pigé qu'il y a un certain fond religieux, prenez rendez-vous...), joue l'esbroufe en somme, cadres mobiles, mouvements de caméras "audacieux" (toutes les contre-plongées du début = point de vue de Dieu, évidemment, sur un bûcher ça relativise pas mal "l'audace", je trouve). En face, et ça me semble peu commun de dire ça pour Greenaway, Meurtre dans un jardin anglais paraît presque sobre : découpage patient, plans quasi-exclusivement fixes (exception géniale des travellings du repas, plan-séquence en forme d'improbable leçon de découpage), prise en compte narrative de l'échelle des plans donc du hors-champ et même surcadrages proposant plusieurs échelles à l'intérieur du même plan... (on pourrait mentionner aussi les différences narratives et rythmiques, par rapport au métronomique et balisé Elizabeth, ou encore parler des musiques gros sabots de ce dernier, de son jeu d'acteur académique et ronflant, etc.) Bon, grammaire de mise en scène à faire pâlir un Kechiche (tosgraaaa) on le sait, c'est Greenaway, c'est sa force et son défaut aussi, c'est ce qui tient un peu à distance sur ce film, bien davantage que sur la Ronde de nuit, par exemple, mais quand même, là où PG m'épate, c'est que tout ce qui, du jeu des acteurs, dans cette maîtrise logistique indiscutable, pourrait se trouver figé, guindé, reste organique, physique... Dans la Ronde de nuit, ce sont des hauts-le-coeur qui vous prennent et vous bouleversent. C'est plus retenu dans Meurtre..., mais quand même, prenez toutes les séquences où la mère est forcée sexuellement, on ne voit jamais rien, et pourtant, quelle violence organique, ce plan sur le parasol, l'un des plans les plus choquants et pourtant ce n'est qu'un parasol, à l'image... Chez Kapur, les acteurs aussi sont des bibelots du feng-shui, tournez-vous plus vers le sud, très chere, votre karma d'imagerie d'Épinal n'en sera que plus lustré...

* Repris à la demande générale de Julien mes Freaks & Geeks à peu près au milieu, à l'épisode 11, car le blog en était resté là, et je me suis demandé si je ne devrais pas plutôt reprendre l'ensemble (bon, je ne le ferai pas, manque de temps, pas tout de suite en tout cas), en constatant qu'un principe de mise en scène présidait à cet épisode, qui me semble-t-il ne m'avait pas sauté aux yeux sur l'ensemble de la série ; aussi je me demandais (pure élucubration?) si chaque épisode n'expérimentait pas discrètement des variantes autour d'un dispositif de mise en scène différent, moteur spécifique à chaque fois (souvenez-vous par exemple des ralentis). J'extrapole sans doute, mais quand même, ça vous avait frappé, vous, ailleurs que dans l'épisode 11, cette composition par le jeu de focales? Il y a évidemment la séquence centrale des Mathletes, qui pousse ce jeu des focales jusqu'au trucage ruizien (ah on en bouffe du Ruiz, ici, mes excuses aux allergiques), mais regardez la discussion de la soirée pyjama des garçons, le découpage dans le plan par le seul changement de focale (et du même coup la disposition parfaitement improbable des lits, entièrement soumise à la volonté du cadre)... Épisode horizontal, me disais-je, où l'on s'allonge mais aspire à s'élever, cf. le plan de grue final (épisode sournoisement psychanalytique, de fait).

* Les oreilles décollées de Millie dans le couloir.

* DPSR, sur le forum de FDC, a sur le palmarès de Cannes cette phrase qui résume assez bien mon impression distante : "Un palmarès très ciné-monde plus proche de courrier international que d'une quelconque prise de risque."

samedi 24 mai 2008

Xoxo.

* L'épisode 18 est un miracle, après la débâcle du 17, ça pourrait être une fin de saison mais apparemment ça ne l'est pas, régulièrement le classicisme du découpage ne laisse pas de me fasciner, regardez pas exemple la séquence où Nate punche son père à la mâchoire, décidément c'est bel et bien toujours la mise en scène qui rattrape le tout (voyez tous ces faux raccords ruiziens). Quelqu'un sait combien d'épisodes sont prévus exactement?

* Hé si c'est toi l'internaute qui, d'après ExtremeTracking, est tombé sur l'Essaim en tapant monstration des coupes des cheveux en video dans Google, j'te kiffe.

vendredi 23 mai 2008

Cannes blanches #7

* Comme chaque année à la même époque, une certaine upper-class du cinéma français croit se sniffer la fine fleur de la cinéphilie pour l'année à venir, entre deux teufs, et, pour donner le change aux gueux qui lèchent les traînées de paillettes laissées derrière elle, lui saupoudre deux ou trois gros bidules cannois afin de calmer la fringale, afin que le gueux puisse se dire que lui aussi en était, qu'il a eu lui aussi les retombées du raout, comme on dit les retombées de la bombe.

* Le deal distributionnel de l'année est suffisamment caricatural : un gros téléfilm consensuel "d'actualité", un gros film de divertissement US, un gros film d'auteur français et son gros casting afférent. Hors Cannes, point de salut, de toute façon il n'y a rien à voir en salles, alors on va les voir...

* Ainsi donc ces Cannes blanches, série commencée après le début du festival, achevée avant sa fin, série sans autre ambition que de me faciliter la tâche de titrage des posts sept jours durant, pourraient parler d'un de ces films de Cannes, puisque j'en ai vu un, du coup, par l'odeur alléché comme on dit. J'avais envie d'expliquer pourquoi le Desplechin m'a fait en quelque sorte la même impression que Le Brahmane du Komintern, cette impression que ça n'avait rien à faire finalement au cinéma, qu'il s'agissait de ce que devrait être la télévision française (pour le Léon, c'était évident, ce n'était pas suffisamment du cinéma, mais ç'aurait été un beau documentaire de télévision ; pour le Desplechin, versant fiction, techniques, tics, rythmique, ça avait un potentiel sériel, mais la télévision française n'en a que foutre, la télévision française ne fait pas son métier, n'aime pas son spectateur, n'a pas confiance en lui, le prend pour un idiot, n'est pas pour rien dans ce qu'il en est régulièrement effectivement un, etc.). Bon mais tout le monde en parle, du Conte de Noël, qui pour trop louanger, qui pour trop assassiner, qui pour afficher sa tièdeur. Cannes, depuis Paris, c'est un peu comme la météo.

* Tout ça pour dire que l'Essaim gagnerait sans doute à se détacher de l'actualité, où je m'aperçois que je n'ai jamais fini de vous parler de Freaks & Geeks, que je n'ai pas persisté à pousser la découverte de Greenaway (alors que j'ai vu Meurtre dans un jardin anglais, brouillon techniquement génial mais trop froid, trop distancié et un peu chiant de la Ronde de nuit), etc, etc.

* L'Essaim va se raréfier dans les jours à venir parce que Passemerveille est à J-6 et que le montage a lieu dans la foulée. J'essaierai de me faire autant que faire se peut l'écho du tournage ici-bas, tandis que vous déserterez tous ma lecture.

jeudi 22 mai 2008

Cannes blanches #6

* You cannes.

* Alors quoi les gravures de Goya, vous êtes pas content de les avoir vues? C'est ça? Roh, tout de suite, parce qu'une exposition est éclairée comme une caverne préhistorique, parce qu'une exposition se dit que, merde, c'est quand même tout petit une gravure, ça n'a pas de gueule, mettons les dessins dans des cadres cinq fois trop grands, parce qu'une exposition n'est pas scénographiée, fléchée n'importe comment (comment ça, ça vous semble pas logique de parcourir une pièce dans un sens et, soudain, sur un mur, dans l'autre?), organisée pire encore que le bordel de mon bureau (ah c'est sûr il y a des "chapitres" de salle en salle mais les œuvres décrites sur les panneaux ne correspondent pas aux œuvres des salles qu'ils ouvrent), rendue plate par juxtapositions hasardeuses, parce qu'une exposition est à ce point illisible et inintéressante qu'on regrette de ne s'être pas contenté d'acheter le catalogue, vous seriez prêt à dire qu'elle est complètement ratée? Rhoooo...

* J'aurais eu mieux fait d'aller à l'expo Serra, juste en face. Promis, une autre fois.

mercredi 21 mai 2008

Cannes blanches #5

* Dire que Friday Night Lights pourrait peut-être être l'une des plus grandes séries suffit à bien dire la frustration qu'elle ne le soit pas. GD m'avait un peu inquiété en me disant que c'était filmé comme du Dardenne, bon il mentait en disant ça, ce n'est pas parce qu'on ne pose pas sa caméra sur un pied qu'on fait du Dardenne, FNL a beaucoup plus à voir en fait avec The Shield, sauf que TS, dans ses meilleurs moments, m'a toujours fasciné par sa mise en scène, par cette façon de faire d'une forme qui avait tout pour virer au procédé facile, au dynamisme forcé, une véritable force de construction, de découpage, de cadrages, surcadrages, décadrages, il ne s'agissait pas, dans les meilleurs épisodes, de simplement agiter la caméra pour "faire docu", ce n'était pas cette atrocité-là, qui permet de tout filmer en gros plans secoués et de faire passer ça pour de l'art brut, non il s'agissait bien de mise en scène, chaque dézoom avait un sens actif, dans les meilleurs épisodes, il s'agissait de restituer une spatialisation de fauve en cage...

* Dans FNL, l'épaule, le sur le vif, n'a la majeure partie du temps aucun sens, agresse l'œil pour rien, dynamise artificiellement ce qui pourrait pourtant être suffisamment intense posé, cadré, pensé. Parfois un souffle de montage emporte le pli, l'intro par exemple le fait assez, même si on sent déjà les tics il y a une telle puissance de montage, un tel rythme, qu'on est essoufflé lorsqu'enfin arrive le générique.

* Après on peine, et c'est énervant car il n'y a que la mise en scène à blâmer, finalement, contrairement à ce que GD m'avait dit, les acteurs sont excellents, l'écriture n'est pas légère mais elle aimante et si l'on reste pour voir la suite, c'est finalement davantage par la force feuilletonnante du scénario, contre les ratés de la forme (il y a des exceptions : vous avez vu comme les prières sont filmées? vous avez vu comme on prie pour tout et n'importe quoi? c'en est presque dérangeant...).

* Oui mais survient le match et c'est une autre affaire, et subitement l'on comprend les choix de mise en scène, les choix de montage, les choix sonores. Le scénario vire à l'hénaurme : la mise en scène prend le relais. Tout est alors d'un premier degré, d'une naïveté bouleversante, tandis que le monteur expérimente, coupe, colle, ose des parallèles symboliques écrasants, y va à fond, n'hésite pas, varie les axes, les angles et les échelles, fait ressentir le poids physique et l'impact humain du moindre touchdown... Il y a du Never Back Down dans l'air... Voilà ce que fait la télévision américaine, voilà quelle opinion elle a de son spectateur, voilà ce qu'elle ose lui faire endurer, voilà quelle confiance elle a dans sa lecture d'une image, dans sa compréhension d'un montage.

* La fin est grossière, oui, et alors? Je vous ai dit que ça ratait, finalement. Mais ça aurait pu.

* Rapidement, sur l'épisode 2 : toujours autant de rites et rituels, toujours autant de bondieuseries. Les jeux lumineux et de reflets sont assez marquants, à croire qu'il y a des bagnoles qui passent jusque dans les couloirs des lycées, encore ce très américain surréalisme mainstream donc, dont j'ai déjà parlé. Ceci étant, ça ne prend décidément pas, j'ai même failli arrêter en cours d'épisode, je ne regarderai sûrement pas la suite. En plus il n'y avait même pas de match dans cet épisode!

mardi 20 mai 2008

Cannes blanches #4

* Tenté de mettre sur Vimeo l'Anticoncept de Gil Wolman, généreusement récupéré sur KG par C.Z., deux fois j'ai essayé, mais non.

* La première fois, le support technique m'a répondu ceci :

"There was an error in our system and your video failed to convert. Please delete that video page and try uploading again. Please be advised that sometimes it takes a little while for our system to update and reset your quota, so please have patience.
Sorry for the inconvenience!

Cheers,

Blake


Blake Whitman
Community Director
Vimeo.com"
* J'attends maintenant leur deuxième réponse, puisque ça a refait exactement la même chose. C'est bizarre car la vidéo seule marche parfaitement chez moi...

* Reçu hier (bon, l'ordre de lecture n'est pas évident, pensez à l'ordre de circulation des messages) :

"Erreur dans mon message précédent, un collectif d'associations à saisi le Conseil d'Etat contre la circulaire ministérielle Sarkozy/Clément de 2006 (http://www.textes.justice.gouv.fr/art_pix/101-CRIM-e.pdf) qui est à l'origine de cette note préfectorale (et de toutes celles qui pourraient apparaître dans d'autres préfectures)... et le Conseil d'Etat l'a jugée parfaitement légale. Voir UCIJ : http://www.contreimmigrationjetable.org/spip.php?article786

J.Valluy

J.Valluy a écrit :

En complément de cette note d'un autre âge de la Préfecture des Hauts de Seine organisant l'arrestation des étrangers au guichet (diffusée sur [TERRA-Quotidien] le 8 mai : http://listes.cines.fr/arc/terra/2008-05/msg00028.html ) - note qui ne semble pas encore avoir fait l'objet de recours à son encontre auprès du juge administratif - voici sa mise en ligne et des commentaires intéressants en introduction et notre infrapaginales sur le blog de l'avocat Maître Eolas : http://www.maitre-eolas.fr/

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Source TERRA : http://www.maitre-eolas.fr/2008/05/16/955-republique-mode-d-emploi
_________________

vendredi 16 mai 2008

République, mode d'emploi

Prolégomènes : un étranger en France est tenu d'être muni d'un titre de séjour, sauf s'il est ressortissant de l'Union européenne (et ce depuis 2003 seulement). Ce titre de séjour est délivré par le préfet du département (À Paris, le préfet de police). Un étranger peut à tout moment demander la délivrance d'un tel titre (ce qu'on appelle la régularisation). Mais il doit pour cela se présenter physiquement, en personne, à la préfecture.

L'étranger vient sans rendez-vous, en même temps que les étrangers en situation régulière qui veulent faire renouveler leur carte de séjour d'un an[1], explique sa demande, présente ses pièces, et si l'agent d'accueil comprend ce qu'il veut, il lui remet un formulaire à remplir, une liste de pièces à fournir et lui donne une date de rendez-vous pour rapporter son dossier.

Le préfet, s'il refuse sa demande, doit expliquer pourquoi, et peut accompagner ce refus d'une décision d'éloignement forcé appelé Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Si l'étranger n'a pas fait de recours dans le délai d'un mois contre cette OQTF ou si ce recours a été rejeté, l'OQTF vaut titre d'éloignement forcé exécutoire.

L'étranger contrôlé sur la voie publique peut faire l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière (APRF). Dans cette hypothèse, l'étranger est privé de liberté et peut être placé dans un centre de rétention pendant que la préfecture tente d'obtenir son éloignement, ce pendant une durée maximale de 32 jours, au bout de laquelle il est libéré.

Un étranger frappé d'une OQTF ou d'un APRF peut toujours demander sa régularisation, qui suppose préalablement l'abrogation de cette décision par le préfet. C'est fréquent, dans l'hypothèse d'un recours non exercé ou tardif, ou d'un changement dans la situation (mariage avec un français, naissance d'un enfant…). Là encore, cette demande suppose la venue en personne à la préfecture. Aucune demande par courrier n'est recevable, ne me parlez pas d'internet. L'étranger doit de plus être muni d'un passeport en cours de validité, c'est indispensable.

Bref, pour toute régularisation, la préfecture est un passage obligé. La loi l'impose.

Sauf désormais dans les Hauts de Seine (les gras sont de moi).


Préfecture des Hauts de Seine
Direction de la population et de la citoyenneté
Bureau
Affaire suivie par M. Martin
(Numéro de téléphone et e-mail ôtés)

Nanterre le 28 février 2008

Note aux agents des sections Accueil (guichets pré-accueil) et Contrôle (cellule et régularisation)



Objet : Interpellation au guichet des étrangers faisant l’objet d’une obligation à quitter le territoire français (OQTF) notifiée ou d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF).

Afin d’assurer la reconduite effective des étrangers faisant l’objet d’une OQTF notifiée depuis au moins un mois ou d’un APRF daté de moins d’un an[2] , il a été décidé de procéder à l’interpellation systématique de ces catégories d’individus lorsqu’ils se présentent spontanément au guichet du bureau des étrangers.

Vous trouverez ci-après la procédure à appliquer pour mener à bien ces interpellations.

1 – Les étrangers susceptibles d’être interpellés au guichet

La procédure d’interpellation vise 2 catégories d’étrangers en situation irrégulière, définies ci-après.

L’étranger faisant l’objet d’une OQTF notifiée depuis d’un mois.
L’étranger à l’encontre de qui a été pris un APRF date de moins d’1 an.

Dans les 2 cas, l’étranger se présente spontanément en préfecture, ce qui exclut l’hypothèse du déplacement sur convocation[3], et dispose de son passeport en cours de validité .

2 – L’interpellation consécutive à la présentation de l’étranger au guichet pré-accueil

Lorsqu’un étranger se présente de sa propre initiative pour demander la régularisation de sa situation ou le réexamen de celle-ci, l’agent chargé du pré-accueil consulte AGEDREF[4].

Dans le cas où l’étranger en question appartient à l’une des 2 catégories définies au paragraphe 1, le schéma chronologique suivant est appliqué :

L’étranger remet son passeport à l’agent.
L’étranger est invité à prendre place dans la salle d’attente.
L’agent saisit le chef de la section Eloignement (en son absence : le chef de bureau ou son adjoint).
Le chef de la section Eloignement saisit la DDSP[5] et informe le chef de la section Accueil.
L’interpellation sera réalisée en cabine fermée.

3 – L’interpellation consécutive à la présentation de l’étranger au guichet « régularisation »[6]

Pour rappel, à compter du 11 mars prochain, les étrangers sollicitant une régularisation ne doivent plus adresser leur dossier par voie postale mais se présenter physiquement le mardi ou le jeudi matin pour un entretien de pré-examen qui conduira le cas échéant à un RDV pour ESA[7] approfondi.

Il s’agit de l’hypothèse où l’étranger se présenterait à cet entretien sans être préalablement passé par le guichet du pré-accueil.

L’agent chargé de recevoir les demandeurs de régularisation suivra la procédure décrite ci-après :

Rappel : L’agent chargé de l’accueil-salle se fait remettre les passeports des 8 premiers candidats à l’entretien[8] et les transmet à l’agent chargé de les recevoir.

Afin d’identifier parmi les étrangers présents ceux qui sont interpellables, l’agent de la cellule « régularisation » consulte AGEDREF avant le commencer les examens de situation.

Si la consultation est positive, cet agent informe le chef de la section Éloignement (ou chef de bureau/adjoint) qui organise l’arrestation en liaison avec la DDSP et le chef de la section Accueil.

Je vous rappelle que l’éloignement des étrangers en situation irrégulière est une mission prioritaire de notre service : nous avons en ce domaine une obligation de résultat. Je vous demande donc d’appliquer avec un zèle particulier les instructions contenues dans la présente note, tout spécialement la consultation systématique et attentive d’AGEDREF.

Le chef de bureau
Philippe MARTIN


Sans autre commentaire.

Notes

[1] À Bobigny, le service ouvre à 8 heures 30, la queue commence à partir de 3 heures. Vous voulez voir à quoi ça ressemble ?

[2] L'OQTF de moins d'un mois n'est pas exécutoire : article L.511-1, I, alinéa 3 du CESEDA ; l'APRF de plus d'un an ne permet pas de recourir au placement en rétention administrative : art L.551-1, 3° du CESEDA)

[3] Et pour cause

[4] Application de GEstion automatisée des Dossiers des Ressortissants Étrangers en France. Prendra mi-2009 le nom de GRÉGOIRE, ça fera moins peur aux enfants.

[5] Direction Départementale de la Sûreté Publique, la police en somme.

[6] Ce titre est d'un comique involontaire achevé.

[7] Je ne connais pas cet acronyme : il semble désigner l'examen de la demande de régularisation de l'étranger.

[8] Alors que ces naïfs se croient candidats à la régularisation, ce qui démontre qu'ils n'ont rien compris aux valeurs de la République."

lundi 19 mai 2008

Cannes blanches #3

* Effectivement, l'épisode 16 fait comme un bout de scotch : on espère que ça va tenir. Le cliffhanger est violent (contredisant du même coup la garantie de bonne fin qui, pensais-je jusqu'à présent, était une règle scénaristique invariable de la série) (est-ce que ce n'est pas un autre signal de l'essoufflement narratif déjà constaté?) (nécessité de relance, donc bluff?)...

* Et hop, épisode 17... Tandis qu'à Cannes d'aucuns crient leur déception envers le dernier Indiana Jones (perso je m'en fichais un peu), ici-bas l'on peste contre cet épisode 17 bâclé, gâché, raté. Ça démarre pourtant tout en haut, très haut, on se dit que ça y est, enfin, Gossip Girl est relancé, certes ça n'a plus grand chose à voir avec le concept de départ, Jenny a été dégagée (erreur profonde), Gossip Girl elle-même ne sert plus à rien, sa voix-off n'a plus aucun sens puisqu'elle n'est censée être au courant de rien ici, bref ; mais disons que certaines choses enfin se recoupent, on y voit clair, c'est du grand jonglage mais pourquoi pas, on veut bien y croire, et surtout on a envie que Blair et Chuck reprennent du poil de la bête (faut voir que Blair est en serre-tête et Chuck en gilet depuis trop d'épisodes, on va bientôt les voir en pantoufles, ils auront bientôt cinquante piges, c'est pas possible, B&C devenus gentils, pitié... alors on y croit, sourires carnassiers, d'ailleurs Chuck "y prend du plaisir", allez, allez, on y croit!), mais non, mais non, c'est bazardé... Bazardé par le scénario, qui allez savoir pourquoi prend un virage au milieu de l'épisode, comme s'il avait peur du vide en bord de falaise, comme s'il avait voulu faire des dérapages mais s'arrêtait soudain en s'apercevant que ça faisait un peur bondir le cœur quand même... Pourquoi tout gâcher comme ça? Pourquoi interrompre l'élan neuf aussi brutalement et bêtement? On n'a plus envie d'y croire, on a envie d'arracher la tête de Dan, qui soudainement serait d'une stupidité effarante... Et ces ellipses merdiques pour cacher l'insoluble! Lily et Serena en bagnole, comme ça, d'un coup? Ils se foutent de notre gueule ou quoi? Trop facile! Lily et Serena sortent de l'immeuble réconciliées? Ben voyons... Et cette fin téléphonée, dans tous les sens du terme, nulle, nulle, non mais et vous y croyez, vous, à ce que Dan ne reste pas au concert? À ce qu'il gobe les conneries de Georgina? À ce qu'il cède comme ça? Et le coup de Vanessa qui part en coulisses? C'est une blague à la Henri-François Imbert (tosgra), c'est ça? C'est pour tester notre patience? D'ailleurs, les dialogues ne mentent pas, c'est tellement hénaurme, tellement injustifiable, qu'ils en viennent même à dévoiler d'eux-même leur nullité, puisque V. pourrait ne pas y aller, elle a déjà répondu à la question, elle n'a aucune raison d'y aller... Bref, c'est ridicule, c'est énervant... Pourquoi être allé si vite?

* Mail d'AM :

"À part ca, Iron Man c'est vraiment un sacré nanar, bien dégoulinant comme on les aime (mais qu'est ce que j'ai ri, ça fait du bien....!)

Ah les arabo-austro-tchéquo-hongrois dégénérés qui trouvent que c'est une super idée de filer des explosifs à un croisement entre Mac Gyver, Einstein et Bill Gates, qui va te construire une super armure atomico-métallique dans une grotte du seigneur des anneaux grâce à un professeur trilingue qui a des connaissances en physique quantique, tout ça avec l'aide de Windows qui te charge l'armure en cinq minutes (temps qu'il faut aux super méchants pour descendre trois marches, qui opèrent sous la direction d'un fan de Gengis Kahn qui veut diriger le monde comme Minus et Cortex).

Devant une telle daube assumée, moi je dis whao, chapeau."

dimanche 18 mai 2008

Cannes blanches #2

* Puisqu'il n'y a rien au cinéma ces temps-ci, à part peut-être Semi-Pro, si l'on n'est pas trop regardant (disons que c'est aussi parce qu'il n'y a justement rien et que la comédie américaine représentée par l'affreux Jackpot sent le rance, que Semi-Pro, par défaut, se distingue un peu du lot) (quelques belles idées d'écriture compensent le rythme inconstant), je fais mes petits rattrapages, le Gomis l'autre jour, par exemple, Andalucia, qui est ce qu'il est, gentiment humaniste et souriant (au moins il y a de la joie), mais sans lourdeur "humanitaire" pour autant, avec des petites choses dans le montage, un "Cinéma français de merde!" crié du fond du cœur, des subtilités sonores (bien que foutues en l'air par la technique hasardeuse du MK2 Beaubourg), des acteurs inspirés et une façon éveillée de filmer Paris, qui complète dans un sens celle qu'a Aurélia Georges de montrer la capitale dans les meilleurs moments de son Homme qui marche, etc.

* La mouche qui suit spoile un peu Semi-Pro, vous n'avez qu'à passer à celle d'après.

* Au lieu de parler du clip de Justice, qui me semble en somme faire simplement buzz puis pschitt, comme à l'accoutumée lorsqu'un pet un peu foireux fait que tout le monde plisse du zen en pouffant, je repense à ce plan, mon préféré de Semi-Pro, lors du happy end, lors de cette euphorie générale qui vire à l'émeute, ce plan donc sur la bagnole de flics retournée dans la rue, et cette idée simple de cadre, qui fait qu'on ne découvre qu'une fois la tire retournée que les vandales étaient justement lesdits flics au comble de leur joie...

* Plus la saison avance plus on a peur qu'elle cale : l'épisode 15 de Gossip Girl est simplement nul, ça patine, ça ne marche plus, le scénario ne raconte plus rien du tout, des invités surprises sonnent à la porte, on tombe progressivement du côté obscur du soap, quand les plus beaux épisodes (le bal masqué évidemment) revigoraient ce genre honteux. Heureusement l'interprétation est toujours là, toujours parfaite, heureusement les dialogues sont drôles, et la mise en scène tente de compenser l'absence, sur cet épisode criante criante, de projet narratif (ils naviguent à vue comme on dit). Mais disons que le dernier morceau de bravoure Gossipien dont je me souvienne, c'est le découpage formidable de cette séquence d'un épisode récent que je ne saurais numéroter de mémoire, séquence cinglante donc où Blair est humiliée par Chuck au bar, qui l'envoie paître avec des arguments de blancheur et de virginité tels qu'on se croirait chez Laclos, mais découpé comme un western... Je n'ai rien revu de tel depuis lors (ceci dit, j'avais rarement vu quoi que ce soit de tel ailleurs, ce qui permet de bien relativiser) (apparemment C.Z. trouve l'épisode 16 plus réussi, je verrai ça).

* Tous les lundis soirs sur France 4 à partir de demain.

* Reçu ceci hier :


Traduction depuis le quotidien italien "Il Corriere della Sera" du 15 mai 2008 http://www.corriere.it/
De véritables pogromes anti-Roms ont enflammé Ponticelli, à l'est de Naples
où des campements de tziganes ont été incendiés ces derniers jours, dans le
quartier, surnommé le "Bronx de Naples".Un article de Marco Imarisio pour le
Corriere della Sera témoigne de ce déferlement de haine et de violence,

NAPLES - Au début il y a seulement une colonne de fumée, un signal que
personne ne lie à l'essaim de cyclomoteurs qui traversent le croisement de
rue Argine, deux garçons en selle sur chaque scooter. L'explosion arrive
quelque instant après : ce sont les bouteilles de gaz entreposées dans une
baraque prise par le feu.. Les flammes arrivent jusqu'à à la limite des
lampadaires, la fumée devient un nuage noir et toxique, gonflée d'ordures et
de plastiques calcinés Les baraques des Rom de la rue Malibrand forment un
bûcher énorme. Ponticelli, 13h30, le règlement de comptes avec les
"tziganes" est définitif et sans pitié. La circulation qui devient folle, le
son des sirènes, les camions des pompiers, des papiers noircis qui voltigent
dans l'air, les agents de garde au camp qui se regardent, perplexes. Ils
restaient devant, ceux à cyclomoteur sont arrivés par derrière. Ils ouvrent
les bras, ensuite, ce n’est pas si grave, beaucoup des rom étaient partis
dans la nuit. "Cela aurait été mieux mieux" s'ils avaient été là”, regrette
un homme en polo noir Adidas. "Ceux-là on devrait tous les tuer." Il parle
depuis l'habitacle de sa Fiat Punto, où est accroché bien en évidence un crucifix où
est écrit , "Sainte Maria delle Arco protégez -moi."

Le premier acte du spectacle, parce qu'il y en aura d’autres, s’est déroulé
devant la Villa communale, l’unique oasis de verdure, avec piste cyclable
annexe, de ce quartier à la périphérie orientale de Naples, où l'horizon est
délimité par de vieux Hlm, filles de la spéculation immobilière voulues par
Achille Lauro.
Un homme grisonnant avec un blouson de jeans sur les épaules est le plus
enthousiaste. “Qui travaille honnêtement peut rester, mais pour les autres
il faut prendre des mesures, même avec le feu." Le feu purifie, il bonifie
le terrain”."de ces merdes qui ne se lavent jamais", ajoute un garçon avec
des lunettes de soleil, cheveux gominé, tee shirt à la mode avec un coeur
dessiné dessus, celui produit par Vieri et Maldini. Il y n'a pas de
démocratie et l'État ne nous protège pas. Il ajoute, “la purification
ethnique est nécessaire" mais comprend-il vraiment le sens de cette
phrase ?
Quand ils sont devant les télévisions, la réalité devient plus présentable,
on embellit. La grosse femme avec le sac à provisions qui l’instant d’avant
applaudissait et invectivait les pompiers -"laisse les brûler, autrement ils
reviennent ”- “Sainte Vierge quel désastre, pauvres diables,
heureusement qu'ils ne reste personne là-dedans”. Le garçon aux lunettex de
soleil devient soudainement plus calme: "c’est juste de les chasser, mais
pas de cette manière." La caméra de télévision s'éteint, il éclate de rire.
Sous à un arbre, de l'autre côté de la rue, il y à un groupe de garçons qui
observe la scène. Ils regardent tout et tous le monde, personne ne les
regarde. Ils semblent invisibles. Leur scooter est garé sur le trottoir. Le
chef est un garçon avec un tee shirt moulant noir, les cheveux coupés courts
sur le côté. Tous les présents savent qui il est, ils en connaissent avec
précision sa parenté. C'est un des petits-enfants du cousin du "maire" de
Ponticelli, ce Ciro Sarno qui même depuis la prison continue à être le signore
du quartier, chef d'un clan de camorra qu'il a fait de l'enracinement dans
le quartier sa force. Quand il voit que la confusion est à son maximum, il
fait un signe aux autres. Ils s’activent et, ils démarent leurs
cyclomoteurs. Dix minutes après, du camp adjacent, celui en face des
immeubles de douze étages appelés les Cinq tours s'élèvent un autre nuage de
fumée dense et épais. Le camp est délimité par un tas d'ordures et de
bâches. Ce sont les premiers à brûler, la fumée enveloppe les Hlm. La claque
se déplace, à moins de 200 mètres il y a un nouvel incendie à applaudir. Les
garçons en cyclomoteur disparaissent.
La radio de Police secours informe qu'il y a aussi des flammes dans les deux
camps de rue Virginia Woolf, à la frontière avec la commune de Cercola. Sur
le sol détrempé il y a une paire de bombes incendiaires rudimentaires. Les
roms se sont échappés à la hâte. Dans les baraques il y a encore des marmites
sur les fourneaux, les cartables des enfants. À l'entrée d'une de ces
habitations en tôle et contre-plaqué, tenu ensemble par une gomme spongieuse
il y a un tableau encadré qui contient la photo agrandie d'un enfant
souriant, habillé en Polichinelle. Florin, carnaval de 2008, la fête de l’
école élémentaire de Ponticelli.
A 14h50 il commence à pleuvoir à torrents, une pluie battant qui éteint
tout. "Il valait mieux finir le travail", dit un homme âgé pendant qu'il se
réfugie sous un auvent de la Villa communale. Une demi-heure plus tard, dans
le quartier De Gasperi on voit beaucoup de ces visages jeunes qui montaient
et descendaient des cyclomoteurs. C'est le fortin des Sarno, des maisons
agglomérés ceint par un vieux mur, avec une seule rue pour entrer et une
pour sortir, avec des guetteurs qui feignent de lire le journal sur un banc
et par contre qui sont payées pour signaler qui va et surtout qui vient.
Mais cette chasse à l'homme ne s'explique pas seulement par la camorra. Cela
serait rassurant, mais il n'est pas ainsi. En dessous de l’échangeur de l’
autoroute Naples-Salerne, il y a encore les trois derniers camps Rom
habités. Des plaques de ciment de l'autoroute tombent des flots d'eau marron
sur les baraques. Vous êtes entourées par une série de panneaux en bois. Un
groupe de femmes et de garçons qui habite dans les maisons les plus
délabrées, celles de la rue Madonnelle traverse la place et se mettent
devant " venez dehors pour que nous vous tuons", “nous avons préparés les
bâtons." La police se démène, un inspecteur tâche de raisonner ces femmes en
furie. “Est-ce que vous n’êtes pas des braves gens, c’est ce qu’il leur dit,
“Vous allez à l’ église le dimanche, et maintenant vous voulez jeter de
pauvres enfants à la rue?”
Ouiiii répond le coeur.
De derrière les panneaux apparaît une fille, la tête couverte d’un foulard
trempé de pluie, elle tremble, de froid et de peur. Comme pour se protéger,
elle tient sur son sein une fillette de quelques mois. Elle salue une des
femmes les plus exaltée, une dame bien en chair. Elle la connaît. "Cette
nuit nous partons. S'il vous plaît, ne nous faites pas de mal." La dame
écoute en silence. Puis elle fait un pas vers la rom, et elle crache.
Elle rate la cible, elle atteint en pleine figure la fillette. L'inspecteur
qui restait sur la trajectoire du crachat incendie du regard la femme. Tous
les autres applaudissent. "Bien, très bien."
En avant vers le Moyen-Âge, chacun à son rythme

samedi 17 mai 2008

Cannes blanches #1

* Constatant sur les affiches françaises que The Dark Knight avait été sous-titré "le chevalier noir", une brillante association d'idées a réveillé en moi cette fibre d'humour bandulatoire par ricochets qui est mien et hilarant ou si j'appelle la police.


* Hein ici c'est clairement mieux qu'à Cannes?

vendredi 16 mai 2008

Une page de pub.

* Le remploi d'images au Louvre, c'est ce week-end. Et je ferais pas cette pub éhontée si je n'avais pas quelque intérêt à signaler que le court métrage de Simon Kansara I Wanna Be Your Dog passe (inaperçu) dimanche à 18h.

* Quoi c'est pas convainquant? OK, y'a aussi Ange Leccia et Peter Tscherkassky, et tout une assez chouette programmation en somme.

* Voilà, Simon, maintenant tu me dois du pognon.

(* Une thèse en sociologie politique, concernant l'accueil et le rejet des exilés. Deux tomes, le deuxième étant sans doute le plus intéressant.)

jeudi 15 mai 2008

Manuel de la lose (hommage).

* Ni S. ni moi n'avons eu nos concours.

* L'employeur auquel j'avais répondu il y a bien trois semaines est muet depuis qu'il a vu ma bande démo.

* Je viens de m'apercevoir que je n'ai plus que 360 euros de revenu mensuel, alors que mon loyer est de 385.

* Etc.

* Une pinte de Kro en terrasse à République, 4,90€.

* Confirmation, il faut qu'on dérushe avec la PD-170.

* T. me trouve trop stressé ces derniers temps, ça l'inquiète un peu pour le film. Aujourd'hui repérage seul, il faut que je m'imprègne, joder, comme dirait D.A-R l'invincible. Et demain, appareil photo. AM n'a le temps que le matin, tant pis, pas question qu'en plus de stressé je sois pressé.

* C'est emmerdant, nan, quand je parle que de ma gueule? Héhé.

* La vidéo de bites mutilées de D.A-R m'a pas mal tué quand même. Ça me hante un peu. Et c'est pas des fantômes marrants.

* Oui, je fais la tronche, je suis grognon.

* S. soupire.

* VDM.

mercredi 14 mai 2008

Passemerveille, échos du tournage #1

* Gros coup de flippe hier, lors du dérushage, avec ma Panasonic mini-DV, des essais caméra de Passemerveille...

"Je suis en train d'essayer de dérusher ce qu'on a filmé et heu.... Bah je sais pas, le tout début est un peu altéré, y'a appremment pas de son, et Final Cut ne veut pas fonctionner normalement, je suis obligé de passer par iMovie... bizarre, hein? Est-ce que ça veut dire qu'il faut dérusher avec la pd-170?"
En fait même avec iMovie ça ne marchait pas, c'est-à-dire que ça faisait semblant de marcher et que finalement quand je voulais me servir des clips, ça ne marchait pas, ça restait une image fixe le temps des clips...

Mail de réponse de AM :
"C'est possible. car j'ai appris du chef op de F. que la camera filme dans tous les cas en DV cam (meme sur une mini DV). C'est pourquoi la mini DV ne peut enregistrer que 40min, a cause de sa bande inadaptée... or très peu de caméras mini DV peuvent lire correctement le dv cam...

Conclusion : il faut une caméra dv cam pour derusher."
Possible, oui, je n'en sais rien, ceci dit il y avait quand même un bug d'office, avec le timecode foireux dès le tournage, qui ici, lors du dérushage, était plus foireux que jamais (la bande censément à 0h00m00s, disait démarrer vers 1h48!), donc c'était peut-être un problème de cassette?

On a essayé chez T. & A., sous Windows, sous Adobe, avec ma caméra comme avec la leur, ça a un peu moins foiré. Pas de son, l'image freeze au début, mais après ça roule. D'ailleurs, ce que j'ai vu est satisfaisant, notamment tout ce qui tourne autour du miroir. Si je récupère les rushes, j'essaierai d'en mettre quelques captures d'écran ici.

* Kaherk, lui, me disait ça :
"Le pas de son, c'est normal non ? Y a pas de micro témoin sur ce truc, si ?

Final cut ne veut pas fonctionner ? Ca doit être une question de réglages de capture. Peut être qu'il faut faire des réglages comme si c'était une DVCAM..."
Comment on fait ce réglage-là? (demanda le bras cassé)

* En tout cas, à confirmer, il faut refaire des essais et sans tarder.

* Vendredi, re-repérage pour un pré-découpage photographique... L'horloge tourne : J-14.

* Je confirme ce qui se lit chez Far From Manhattan : Jackpot est une innommable merde. Vous avez vu que Drillbit Taylor, production Apatow, est sorti la semaine dernière sur encore moins de salles que le mignon Terrain d'entente des Farrelly à l'époque? Je me ferai sans doute Semi-pro cet après-midi. Avec un peu d'inquiétude, toutefois, la bande-annonce fait un peu trop Disco, non?

mardi 13 mai 2008

Mérite des glyphes.

* Je ne comprends pas bien pourquoi Ruiz, qui pense et dit pourtant les pires choses de ce que sont devenus les Cahiers, est des signataires du comité de soutien à la revue (les plus pardonnables étant sans doute les non-francophones, qui sans doute ne lisent pas la revue mais sont persuadés qu'elle est toujours ce qu'elle a été, phénomène d'aura, ou bien ont l'impression qu'on ne parlerait pas d'eux en France s'ils ne les soutenaient pas, je pense à un Weerasethakul, un Sokourov ou un Khoo par exemple...) (heu Straub, Ossang, Des Pallières?!?...).

* Vu chez D.A-R du tout et du n'importe quoi. Un long métrage expérimental complexe et visuellement inégal, commande d'après lui de je ne sais quelle officine américaine, found footage à partir d'archives rarissimes, réalisé par un certain Kodor, Kotor, je ne me souviens plus, je lui redemanderai, on y parle autant des essais atomiques des îles Bikini que de Dolly, avec certes un fond religieux bizarre, discutable, en fait difficile à cerner, mais des expérimentations passionnantes, bien que pas toujours concluantes (ce surcadre gris shadé en permanence c'est moche, les incrustes sont approximatives, je n'aurais pas fait ce choix de police de caractère...). Ce qui emporte le morceau, en fait, qui retient particulièrement l'attention, c'est que c'est un opéra. J'essaierai d'en récupérer une copie.

* Vu aussi, il tenait à me les montrer, de ces vidéos dégueulasses qui courent sur le net, le mec attaqué par un lion mais surtout ce truc masochiste traumatisant autour de mecs qui se violentent le sexe dans des proportions gerbantes
(vous n'imaginez même pas ce qu'ils font avec des abeilles...). Haut le coeur réel, je lui en ai voulu, de m'avoir montré ça, j'aurais sincèrement préféré ne jamais l'avoir vu. Et ce qu'il y a de génial avec D.A-R, c'est qu'il enchaîne avec des clips d'Aphex Twin, des fois que tu serais pas déjà sonné...

* Bon à la fin il m'a montré ça aussi, dans un tout autre style, plus Bisounours si vous voulez, mais que moi j'ai trouvé très beau, après cette indigestion de chairs malmenées.





* Il faudrait que je parle de Der Rechte Weg.

lundi 12 mai 2008

Teasing.

* Avoue que c'était publicitaire, que c'était surtout pour qu'on connaisse le titre de ton film avant même que tu le tournes, que t'avais appelé ton blog comme ça...

* Paris Hilton, seins difformes, chien, pieuvres, nue, nudité, érotisme involontaire, érotisme volontaire, hého je veux pas perdre mes références google moi...

* GD va encore me dire que je suis pas user friendly, avec tout ça...

Imbert est vide.

* Non mais, blague hein, dites voir, c'est une blague, non? Il a soudoyé qui, il est le fils de qui, Imbert, pour avoir la presse à ses pieds? Je me disais qu'à tout le moins il y aurait quelque chose à y prendre, un petit quelque chose, j'aurais été généreux, j'aurais même pris les miettes, mais il faudrait prendre quoi, chez Imbert? À quel moment ferait-il du cinéma, du documentaire qui plus est? C'est à peine du reportage, c'est même tout simplement insultant pour les reportages ; film de famille, si on veut, mais il y a de beaux films de famille, il y en a de beaux, de touchants, d'ailleurs, dans Sur la plage de Belfast, finalement, il n'y a bien que ce super-8 familial qui n'écorche pas les yeux ; non pas le super-8 vain qu'Imbert ajoute, pas ce super-8 scolaire qu'Imbert ajoute pour boucher les trous, ce super-8 qu'est-ce que ma texture est belle regardez je filme les flaques et les frondaisons mon cinéma est un cinéma de la matière et de la texture vous allez voir, c'est que je suis un artiste, moi, c'est que j'expérimente à fond, la preuve je fais des ralentis, c'est abstrait, nan? Du clicheton, donc.

* Bon, admettons (hypothèse de travail!) que la démarche originelle ait un léger intérêt, cette démarche d'aller à la recherche du passé (bien qu'ici ce soit la nostalgie la plus dégoulinante qui domine, le sentimentalisme Bontempi -- non mais qui peut la supporter, la musique de Sur la plage de Belfast?), qu'elle ait un intérêt, allez, romanesque, reportagesque, novellesque, soyons généreux, elle n'en a en tout cas, en l'état, aucun cinématographique (gros mot). Y a-t-il seulement un plan, seulement une image qui vaille dans Sur la plage de Belfast? Vous me direz, dans Doulaye, il y a allez le plan où l'on sert du thé, voilà, plan ethnographique, plan dû au hasard, bien, bien, admettons, admettons ce plan, même si pour cela il faut supporter l'enfilade de tous les plans qui l'encadrent, toutes ces tentatives ratées de trouver ce même type de plans, résultant en une infinité soporifique de plans-séquences "contemplatifs" (inter)minables, et la prière de 4 minutes en plan fixe cadré couilles-au-centre, c'est-à-dire pas cadré du tout, vidéo-surveillé si l'on veut, avec le tour de France en fond sonore, que c'est cocasse alors, et l'attente de la pluie sur le patio, et tous ces plans complètement vides de sens, complètement vides de forme.

* Le plan du karaté à la fin, avec l'enfant qui gambade parmi les haies de jambes levées, plan d'attendrissement navrant, souriez, souriez, spectateurs, les enfants sont mignons, quoi qu'il fassent ils sont drôles, qu'est-ce qu'ils sont comiques, qu'est-ce qu'ils sont cocasses (et ces Noirs alors!).

* J. se retournait à un moment de la projection de Sur la plage de Belfast, au milieu d'un de ces montages sans fin sur orgue Bontempi, et me disait : "On dirait une pub pour les produits laitiers", et c'était tout à fait ça, une espèce de mi-chemin entre les produits laitiers et les saucisses Herta, tartiné d'Auteuil-Neuilly-Passysme, cette voix de caricature, doucereuse et ridicule... Vous vous souvenez la conclusion hénaurme de la plage de Belfast? Le ridicule achevé de la voix-off qui, juchée sur son sérieux inébranlable nous balance, sans rire, qu'on filme ceux qu'on aime pour se souvenir d'eux ? Et que ça avait l'air tellement incroyable, qu'on aurait cru qu'il découvrait le fil à couper le beurre ; faire un film sur les films de famille pour en venir à la conclusion qu'on filme ceux qu'on aime pour s'en mieux souvenir, eurêka : l'eau tiède!

* "Sur la plage de Belfast primé dans cinq festivals", non mais je rêve.

* Je m'attends à ce qu'on me dise que je n'ai pas vu son meilleur, que oh si je voyais No Pasaran... Si je voyais No Pasaran? C'est que je n'aurais vraiment pas eu le choix.

* Lunacy, de Svankmajer. Mineur, assurément, JS s'en excuse presque, en personne, dans une intro face caméra assez amère. On est loin de son Alice, mais on l'y retrouve quand même : le cadre serré suffoquant, les carrés de viande Meat Love et leurs danses macabres, deux langues s'enculant, Sade et Poe... Mais un peu trop long (quoiqu'un peu court, dans un sens), un peu répétitif (m'a donné grande envie de revoir cette adaptation de Sade, Marquis, de Topor et Xhonneux, avec ce chien qui parle à sa bite).

* Le film de Serra ne résiste pas à l'épreuve de la lecture de Don Quichotte... D'ailleurs, vous avez vu les photos de son film sur les Rois Mages? Il va refaire le même film toute sa vie? Le récit du tournage dans les effarants Cahiers du mois ne donne pas vraiment confiance...

* Ah oui, bientôt ce blog changera de nom et d'adresse, afin d'éviter la confusion avec le film éponyme, qui se tourne à la fin du mois. Je préviendrai, évidemment (peut-être dès aujourd'hui, ou dès demain). [EDIT : Et ce fut donc fait aujourd'hui]

dimanche 11 mai 2008

vendredi 9 mai 2008

Vrac vite.

* Petit passage à vide, je vais revenir, je suis juste un peu crevé.

* Quand même je vous signale que le beau film Yves d'Olivier Zabat, qui n'avait pas été retenu à Cannes et donc avait été du même coup privé d'une hypothétique sortie cinéma, à cause de l'horrible chose, Elle s'appelle Sabine, plus people donc plus vendable, qui lui avait chipé la place, le beau film de Zabat, donc, passera sur Arte dans la case "La Lucarne" le 1er juin (ah oui je précise aussi qu'Yves est le cousin et pas le frère de Zabat, contrairement à ce que dit le résumé).

jeudi 8 mai 2008

He sent it.

File Delivery Notification


Hello from T.,

Message from xxxx:

c'est français et c'est un concept album émouvant sur l'univers de l'adolescence

You have 1 file(s) called M83 - Saturdays=Youth.zip from xxxx waiting for download.

You can click on the following link to retrieve your file. The link will expire in 7 days and will be available for 100 number of downloads.

Link: http://download.yousendit.com/8F4CD195064D5C26

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mercredi 7 mai 2008

Sortir.

* Pris de court hier, pas eu le temps d'aller voir le Samani, j'espère qu'il repassera prochainement (si quelqu'un a des infos...).

* Sinon, un long métrage inédit de Jan Svankmajer, Lunacy, sera visible vendredi toute la journée à l'UGC Orient Express des Halles.

mardi 6 mai 2008

Xénocristaux.

* Pour les curieux de Xénocristal, ci-dessous, dans l'ordre, d'abord la "maquette" (absolument pas un film fini, qui serait bien plus long, juste une idée générale) split-screen (pas facile à regarder en streaming, comme ça, sur un écran minus) (essayez de vous projeter) (je sais, c'est pas facile) qui, je l'espère, préfigure une future installation en galerie ; puis la version plein écran (tous les crédits du générique de fin valent aussi pour la "maquette" split-screen, bien évidemment), film de fin d'étude (désolé pour la qualité de compression, pas toujours louable).

* Apparemment, il est mieux de regarder le second film, le vrai film, celui en plein écran, en premier, le premier n'étant qu'une maquette, n'étant pas censé être regardable comme tel, c'est juste à titre informatif.









* Sinon, S. s'est remise à la guitare, bonne nouvelle.

lundi 5 mai 2008

Garantie de bonne fin.

* Est-ce que le problème de Gossip Girl, qui du même coup est aussi sa force, n'est pas son refus absolu du pessimisme, même dans les pires situations ? Tous les épisodes sont des histoires tragiques avec fin heureuse, même quand ton père est à l'hosto chargé à la coke, tu peux prendre la vie du bon côté. On peut trouver ça neuneu ou très beau, c'est selon (selon la réussite ou non de l'épisode) (comme quoi la technique de scénario n'a aucun sens, même technique à chaque fois, systématisée, mais à chaque fois, on ne sait pas si ça prendra) (ce n'est pas toujours la faute du scénario).

* Le début de l'épisode de la piscine, ces ombres sur le mur, j'ai immédiatement songé aux dernières scènes du deuxième épisode de Manoel. Coïncidence, bien sûr, mais si vous vous souvenez des dialogues de Manoel...

* Bientôt, j'espère pouvoir vous montrer les deux versions de Xénocristal, dès que toutes les histoires de droits auront été réglées.

dimanche 4 mai 2008

Days off #14

* Bon heu, il est 14h07, je reviens justement de Vincennes, j'y étais depuis 8h ce matin, à regarder les chevaux et les poneys et les cavaliers/ères de l'UCPA, avec S., (endroit magnifique l'UCPA Bayard, d'ailleurs, toutes ces travées, tous ces recoins, toutes ces douches de lumière, toutes ces scènes en cours un peu partout, tu quittes un endroit tu arrives toujours au milieu de quelque chose, c'est un in medias res permanent, j'aimerais y filmer un jour), j'ai les pieds en compote et puants, j'étais pas au courant, du coup c'est raté. Mais que ça vous empêche pas vous d'y aller.

samedi 3 mai 2008

vendredi 2 mai 2008

Peuleupeu (bonus).

* Tous ceux qui se demandaient à quoi pouvaient bien ressembler les films PointLignePlan, ceux de Julien Lousteau, par exemple, ceux d'Ange Leccia, aussi, c'est plus que jamais le moment d'aller faire un tour sur Kühe in halbtrauer, où C.Z. dévoile le secret le moins bien gardé de l'association, héhéhé...

•.

* [REC], donc, Balaguero assurément mineur, oui car il se trouve que, même s'il faudrait certainement que je les revoie avec le recul, j'aime jusqu'à présent beaucoup les films du cinéaste espagnol (voire je suis très/trop tolérant?) (peut-être parce que je me dis toujours en voyant ses films que les cinéastes français, avec des moyens comparables, sont incapables d'en faire autant), en particulier le dans mon souvenir très beau très rigoureux Darkness, qui me semble-t-il corrigeait pas mal des défauts de la puissante mais parfois maladroite Secte sans nom. Je me souviens que de Fragile, j'avais pensé que c'était un ratage et que ce ratage était d'abord dû au scénario, que derrière ce scénario lourdaud et bavard et trop long, il y avait toujours quand même un metteur en scène de talent, quelqu'un d'assez fort et subtil pour parvenir à conserver l'attention sur un machin si mal écrit... Et puis il y avait la Mechanic Girl, déjà fillette ayant grandi dans un corps de monstre, seins difformes, tronche en biais, horreur dès la monstration, présence marquante. Il y avait un peu de ça, aussi, dans son téléfilm À louer, une écriture pas toujours subtile (le flash-forward d'ouverture sans intérêt aucun, le flash-back, plus tard, franchement à l'ouest, le générique interminable, les dialogues ratés), mais une ambiance, une exploitation jusqu'au-boutiste d'une bonne idée de départ, film-pitch efficace pourra-t-on me rétorquer, et faisons ce qu'on peut d'une telle formule, pas nécessairement positive, voire péjorative c'est selon -- en tout cas moi ça ne m'avait pas déplu, ce survival en appartements.

* Et de survival en appartement il est une nouvelle fois question dans
[REC], tout comme il est question de fillettes monstrueuses aux seins difformes, d'efficacité film-pitchique, et tutti quanti. Tout comme il est question d'une écriture pas toujours soignée, de dialogues pas toujours réussis, de temps morts malvenus, de rythmique inégale, etc. Et pourtant, pourtant, quelque chose, encore, fonctionne, sourd derrière tout ça, chez Multa Paucis on écrit que la caméra "se branle", c'est possible, mais elle se contentait alors de juter dans ce cas, du côté de chez Cloverfield (oui, forcément, difficile de n'en pas parler), on était toujours en fin d'orgasme, c'était sans préliminaires, sans maladresses, l'image était claire, le son parfait, parce qu'il n'y avait pas grand chose à mettre en scène, tout était "préfabriqué", comment dire, c'étaient un peu des cinématiques, sur rails vidéoludiques, souvenez-vous de la séquence du pont, on la voyait venir, c'était comme dans un jeu de tir à la première personne, comme avant les très mauvais boss d'House of the dead (les boss étaient complètement nuls, vous vous souvenez?), on avait ce plan sur le pont, on savait ce qui allait survenir, il fallait juste se tenir prêt, doigt sur la gâchette, et la vue subjective s'agitait un petit peu de temps en temps pour rappeler qu'elle était censée être subjective, quand bien même ça n'avait pas d'importance, ce n'était qu'un jeu de tir au cadre mobile, comme les stands de tirs à la foire, et c'était bien tout l'intérêt, on était chez Sega donc on donnait dans l'arcade de fête foraine, l'envie de remettre un jeton (je précise que c'est bien pour ça que j'adorais Sega) (c'était l'essence même du jeu vidéo), et c'était tout l'enjeu de Cloverfield, quelque part, cette idée de remettre un jeton, il y avait toujours quelque chose à faire, un endroit où aller, une princesse à sauver ; dans [REC] non, ce plan sur la vieille plombée dans le couloir, sur son corps sans vie, ce plan qui continue de tourner, on s'attend tous à ce qu'elle se relève, la vieille, en beuglant, nous on a le doigt sur la gâchette, mais elle ne se relève pas, elle se relèvera hors champ, plus tard, quand on n'y pensait plus.

* La différence majeure se situe certainement là, dans l'existence d'un hors-champ qui n'existait pas dans Cloverfield, ce qui n'était pas filmé n'était tout simplement pas. Alors que dans
[REC], la caméra se doit de tourner pour donner témoignage, parce qu'on ne comprend pas ce qui se passe, parce qu'on n'y voit rien, parce qu'on ne sait d'ailleurs pas quoi filmer, on se dit même que l'émission serait inexploitable, on n'y voit goutte, on entend mal, on arrive presque toujours après la bataille, on est tenu à l'écart, le cadre n'est jamais assez grand pour tout comprendre.

* D'où certainement que le meilleur du film n'est pas dans le scénario, ni dans les personnages, mais bien dans cette course à l'image, comme on dit course à la mort (ou course à l'échalote?), dans Cloverfield on est des héros, on court vers le danger, dans
[REC] on a les foies, on veut se barrer...

* A
u-delà de ça, le scénario est assez nul, le ventre mou en clôture de premier acte, où chacun est interviewé face caméra, en témoigne assez bien, tout comme la fin bâclée, ce magnétophone de savant fou posé là, comme dans un survival-horror vidéoludique à l'ancienne, on est un peu navré qu'ils n'aient rien trouvé de mieux, qu'ils se soient empêtrés à vouloir expliciter de manière si balourde ; l'élégance en quelque sorte de Cloverfield, en face, était de ne rien expliquer, et c'était sans doute beaucoup mieux que d'expliquer si mal, de gâcher ainsi les choses, et puis il y avait cette dernière phrase ajoutée au montage, phrase débile, phrase à la con, et ce gros rock espagnol qui tachait à la fin, on ne voyait pas bien l'idée...

* Ah oui, Iron Man... D'abord, pire musique, très vulgaire, pour un blockbuster depuis un bon bail. Sinon, pour le reste, consternant, laid, tellement bavard que c'en était invraisemblable, long, long, long, pour rien de rien, ennui, ennui, désolé, hop.

jeudi 1 mai 2008

Caries au bal du diable.

* Gossip Girl, épisode 9, trop de miel dans le dernier quart d'heure, un peu peur des caries. Ce qui me fait m'apercevoir que je n'ai pas parlé de l'enchaînement assez époustouflant des épisodes 5 à 7, peut-être que c'est normal, après de tels sommets (le bal masqué surtout, tout l'épisode 6 est brillant, mais aussi la fin de l'épisode 7), de subir une légère baisse de régime?

* Bon et je voulais vous parler de [REC] mais ce sera sûrement pour demain.

* Je ferai mon possible pour voir le nouveau film de Julien Samani, Les Hommes de la forêt 21 (qui se trimballe bizarrement une réputation pas terrible) (bon signe?), mardi à 19h30 au MK2 Quai-de-Loire.