lundi 31 août 2009

dimanche 30 août 2009

samedi 29 août 2009

Je t'en ficherai.

* Vous vous souvenez de ça?

* Ça ne s'est évidemment jamais amélioré, à chaque rencontre elle me haïssait un peu plus, idéologisait un peu plus, de son idéologie dégueulasse, j'ai eu droit aux pires, "je ne vous fais pas confiance parce que vous êtes chômeur", les mensonges, les manipulations, les insinuations sinueuses.

* Vendredi je décrochai le pompon, l'affreuse condamna tout d'un bloc, rien n'était défendable, tout devenait arme contre moi, mes démarches auprès des producteurs, mes écritures, mes travaux, mes projets, mes promesses, mes commissions en attente, devinrent sous sa langue chargée et sa plume injurieuse des "projets personnels m'empêchant de chercher un travail". J'ai eu beau refuser qu'elle inscrive ceci, ces propos déformés, rendus difformes, ces mensonges, dans mon dossier, elle n'a évidemment rien voulu entendre, il n'y avait pour elle que ça à comprendre : chercher du boulot dans ce pour quoi on a été formé, dans ce pour quoi on se bat, dans ce pour quoi on va à l'ANPE Spectacle justement, ce n'est pas chercher du boulot, je pouvais rationaliser autant que je supposais qu'elle voulait, elle s'en contrefoutait, "oh votre formation, hein, votre formation, j'ai regardé ce que c'était et, hein..." et hein quoi? "et hein vous savez bien, hein" non, non, je ne sais pas, dites-moi "oh oui oui oui oui, hein, vous savez très bien" donc non je n'ai pas su et tout fut ainsi, tout fut mépris et injures, tout fut dégoûtant, "vous savez les gens comme vous je les connais, eh bien ils travaillent, ils font des péages autoroutiers la nuit", et il aurait fallu que j'accepte ça, que je chante ces louanges-là, que je me réjouisse à l'idée de travailler de nuit dans un péage autoroutier, qu'ainsi je serais digne, digne de gagner mon argent, en somme à l'ANPE Spectacle on m'a pour l'instant proposé deux emplois, le McDo et les péages de nuit, et on veut me faire croire qu'en acceptant ces machins, j'aurais alors une meilleure image de moi, moi le "parasite" qui "vit sur le dos de la société", "vous n'êtes pas handicapé mental, alcoolique, dépressif, suicidaire, n'est-ce pas? Eh bien votre assistante sociale est une incompétente, puisqu'elle fait signer un contrat de RSA à des gens comme vous", voilà, c'était aussi brutal et bête et basique.

* Et comique aussi, ponctuellement : "Qu'auriez-vous dit si Orson Welles avait vécu du RMI?", mais que voulez-vous répondre à une telle ineptie? Si, j'aurais pu dire : ah, merci de me comparer à Orson Welles ; mais j'avoue que je n'avais alors pas beaucoup d'esprit, ma bouche était bée il n'en sortait pas grand chose, la consternation pure.

* "Je ne pense pas qu'on se reverra en Octobre, je vais vous faire radier pour insuffisance de recherche d'emploi."

* À tant de laideur, que voulez-vous répondre d'autre que ceci? (vimeo veut pas)

* Bon et sinon EMGC reloaded et bien reloaded. Pourquoi certains appartements sont plus apaisants que d'autres, alors qu'objectivement il n'y a pas de grosse différence?

* En sortant des Derniers jours du monde je me disais que ça me rendait fou de voir ça, de voir un film disons à ce point ambitieux sur le papier (dans son univers, I mean) être en réalité à ce point étroit dans son exécution, dans ses intentions, dans son rapport au monde et au cinéma. Aux USA quand on réfléchit à une fin du monde d'anticipation prochaine, on fait Les Fils de l'homme ; en France on fait ce machin-là, en France, le jour de la fin du monde, le petit monde du cinéma français en sera encore à s'attacher à ses inquiétudes bourgeoises, à ses adultères sans chair, à son sexe triste en coïtus interruptus, à ses compilations de casting, à ses récitatifs faussement bressoniens en vérité mal joués, à son refus de la dramaturgie, à ses bazineries mal digérées qui en viennent non pas à interdire le montage mais bien à interdire la mise en scène (je pense ici au plan-séquence du lance-roquette, qui voudrait être bazinien parce qu'il amène à la mort en plan-séquence, mais qui est tellement mal pensé qu'on voit exactement où s'est faite la supercherie, à quel moment le magicien a retiré le lapin du chapeau).

* Tout ce qu'on peut encore y voir, le seul intérêt des Derniers jours du monde, c'est d'y lister tous ces tics d'un certain cinéma d'art et essai devenu complètement routinier même quand il se trouve transposé dans autre chose que des deux pièces cuisine ; en somme tout ce qui aurait pu servir à faire réellement un film, ce que les Larrieu passent leur temps à refuser, complètement infoutus qu'ils sont de construire quoi que ce soit par leur mise en scène, ici simplement inexistante. Le film n'est pas fait, pas monté, il n'y a pas de découpage, pas de construction, pas d'idée, la caméra est posée là, neutralisée au possible, et l'on attend que ça se passe, rien ne se produit, de temps en temps il y a un vague effet de joliesse (le plan "vapeur" lors de l'annonce de la mort des parents) mais même là ce n'est pas un plan, c'est à la rigueur une image, au sens de carte postale.

* Enfin bref, il n'y a rien là-dedans que platitude, démission esthétique, et surtout fausse générosité, fausse audace, fausse liberté, au contraire vision fade et triste et sans chair du monde, l'idée du sexe dans ce film, présentée sur l'affiche comme s'il allait s'agir d'une libération sexuelle quasi-utopique, est en vérité très triste, très grise, très cynique et en somme puritaine, droitière.

* Vous avez remarqué comme les arrières-plans ne doivent jamais rester vides dans Hung? Comme le collège de Friday Night Lights, ces passages lumineux entre les lames des stores, entre les rideaux, mainstream surrealism, toujours, la base.

* C'est donc bien moi qui étais mal embouché : l'épisode 2 de la troisième saison de Mad Men est saisissant de neurasthénie, mise en scène cafardeuse au possible, CdZ en parle mieux que moi ici, en fin de post.

jeudi 27 août 2009

mercredi 26 août 2009

Ballo di Ferragosto.


* Photogramme tiré non pas d'un remake de Ce cher mois d'août mais d'un sublime film de vacances de l'ami Jiko. Je vous le montre pas, j'ai pas son copyright. Mais je vous fais baver dessus.

* Ceci, plus une conversation avec l'ami Jenkoe cet après-midi en terrasse, où l'on reparla d'EMGC et des Sbires, plus la vidéo de dimanche que je suppose peu ont regardé mais c'est pas bien grave, me confirmant qu'il est temps de refilmer, tout et n'importe quoi s'il le faut, mais refilmer, vite, vite. S'exercer, monter, monter même rien, même du rien, des photos, des bouts, des fragments, mais filmer vite, expérimenter en somme, compenser la rigidité des sessions d'écriture par le bonheur simple de filmer. CdZ me disait l'autre jour qu'il ne comprenait pas pourquoi les réalisateurs de courts métrages expérimentaux et documentaires ne faisaient pas plusieurs films par an. Il avait raison. Il ne s'agit pas de les réussir tous. Il s'agit d'expérimenter, d'essayer, de filmer, quoi, de filmer, d'en faire une activité principale, une extension de soi, une manière d'écrire. Expérimenter au sens propre aussi, c'est-à-dire se tromper et apprendre.

* Du coup puisque j'ai perdu le sabot de mon pied de caméra, je vais en profiter pour racheter un bon pied. Quelqu'un a un plan intelligent et pas cher?

* Enfin vu La Traversée du temps, anime nippon récupéré il y a un sacré bail sur Kühe. C'est un Groundhog Day teen drôle et romantique et triste et simple et humble et soucieux de sa lumière d'été et de la beauté calme de ses décors. Fait pour moi, en somme. C'est autre chose que... bah que rien, en fait, qu'est-ce que fait l'animation française aujourd'hui? (et me parlez pas de cette merde de Persepolis, hein) (bon, je n'ai pas vu Lascars, mais j'ai peine à supposer qu'on y trouve une telle poésie, une telle évidence...)

lundi 24 août 2009

dimanche 23 août 2009

Live at the Haçienda.


* En m'y baladant un peu, en survolant, je me disais que ce Live at the Haçienda allait profondément m'emmerder, du fait de son échelle de plans tellement resserrée qu'elle m'étouffait d'avance, et puis étonnamment, je trouve le film sublime, pour ses lumières, ses profils, la transparence/la nudité de sa technique rudimentaire (les mêmes plans, les mêmes cadres, qui reviennent sans esbroufe, on pourrait trouver ça plat, je ne sais pas, je trouve ça franc, honnête sur la captation), ses compositions, la belle durée de ses plans, c'est rare que j'aime les vidéos de live (le live à Madrid d'hier est assez laid, par exemple), disons qu'il y a bien sûr Stop making sense et puis il n'y a pas grand chose d'autre qui me plaise en la matière (si, il y a les belles répétitions de Balibar dans Ne change rien) (je déteste pas le DVD live de Dominique A, mais bon, je suis pas très clairvoyant sur Dominique A, Châtaigner est quand même un réalisateur pas terrible), mais là il y a ce côté rough, ce côté humble, le son même est magnifique, c'est quand même ça qui nous intéresse, mixé dans les aigus, un peu pourri, mais très beau en vérité, enfumé, très pur, très sec, et puis Gano est déchaîné, fond de gorge raclé, intensité, il n'y a pas ce 2nd degré un peu nul du live madrilène par exemple, c'est du rock, quoi, c'est intime, c'est bricolé, ça fait garage de répet', et c'est très bien comme ça, c'est encore ça le mieux. En fait je ne m'attendais pas à trouver les Violent Femmes si sérieux, j'ai plus l'habitude de leur album live Deluxe, que j'aime énormément, où le son est pas mal tourné vers la salle, avec interactions directes avec le public, blagues, beaux ratages, complicité. Là le public est assez en retrait, d'ordinaire c'est moins feutré. C'est étonnant et ça fait du bien d'écouter les VF comme ça, ce calme, presque solennel, disons qu'entre Deluxe et l'Haçienda, c'est la même différence qu'entre l'album New Times (j'en profite pour redire à quel point j'aime Rio de Janeiro, qui referme cet album souvent hilarant) et les superbes B-Sides de l'album Something's Wrong, ce même bel écart. Pour connaître les VF, il suffirait d'écouter ces quatre-là, et on connaîtrait tout, on pourrait se passer d'écouter le reste.

* Et écoutez vers 50:30, je ne connaissais pas, c'est très beau, très triste.

* Et sinon, on peut prendre 6 minutes pour regarder ceci, qui n'a pas tout à fait rien à voir (merci à Julie pour le son).

samedi 22 août 2009

Batman can just kiss off into the air.

* Extrait d'un étonnant live télévisé à Madrid, en 1985, qu'on peut trouver dans son intégralité :


vendredi 21 août 2009

Violent Femmes Trivia.



* Victor DeLorenzo met insane Beach Boys genius Brian Wilson at Summerfest in Milwaukee. Wilson pointed to Lake Michigan and asked Victor, "What ocean is that?"

* The Femmes played at the Newport Folk Festival with both Joan Armatrading (a fifty year old black woman) and Odetta (an eighty year old black woman). Gordon approached Odetta and said, "Hi Joan, I am a big fan of your music." Odetta was not amused.

* When Victor was on hiatus for nine years, Lou Reed asked Brian, "Whatever happened to your old drummer?" Brian said, "As a matter of fact, he is currently playing with Mo Tucker." (from Reed's old band, Velvet Underground) Reed deadpanned, "Any port in a storm."

* VF shared the bill in Spain with both Lou Reed and Alex Chilton/Big Star. Reed told a puzzled Brian Ritchie, "Hi Brian, I thought I might see you here." He told Victor, "Hi Victor." Chilton told Brian, "Hi Lou." Those wacky 60's rockstars!

* The Femmes first album has sold millions of copies. Their newest album has sold hundreds of copies.

* The Femmes were at O'Hare airport in Chicago. An old man walked up to the gate, started talking to the attendant, stiffened and keeled over dead. Paramedics rushed to the scene and tried to revive him with heart stimulators which created a huge noise. The corpse was twitching and jerking. During this entire scene drummer Guy Hoffman remained engrossed in his reading material about 3 meters away. The paramedics covered the corpse with a blanket, and since the old man was in the jetway all passengers including Hoffman had to walk around the stiff to get onboard. Later, when the band and crew talked about how strange it was to watch a dude croak, Hoffman said, "What are you talking about? Who died?"

* Jonathan Richman was asked in an interview what he thought of the Femmes. He said, "They'll never get anywhere with that kind of music." Three years later he woke Gano in the middle of the night, saying this weighed on his conscience, and apologized for the statement.

* Brian Ritchie was sunbathing on a beach next to Robert Plant of Led Zeppelin for 3 hours. Ritchie didn't talk to Plant or introduce himself because he hates Led Zep. Later he read an interview where Plant said the Femmes were one of his favorite bands. Ritchie felt like an asshole.

* Brian Ritchie was taking a leak while mountain biking in a secluded park in Milwaukee when he was assaulted by two cops leaping out of the nearby bushes. The cops arrested Ritchie, who asked them what they were doing hiding in the bushes watching him pee. One of the cops, who had a Hitler mustache, said, "We are on a sting operation against fags." Ritchie said, "You were the guys in the bushes." The oinkers took Ritchie to their car and held a gun to his head after finding that a Brian F. Ritchie with the same birthday, hair color, weight, and eyes, was wanted for murder. It took several hours for Ritchie to convince them that he was not Brian F. Ritchie, but rather Brian E. Ritchie. The entire incident ended up in the USA Today newspaper.

* The Femmes did a gig with Bob Dylan. Dylan did not listen to the band, despite the fact that he is obviously heavily influenced by Gordon Gano's singing and songwriting.

* Brian and Victor ran into Yes/King Crimson drummer Bill Bruford on the plane. They introduced themselves and Bruford said, "I have never heard of you." However he did put them on the guest list for that evenings show.

* Victor and Brian bumped into Uriah Heep drummer Lee Kerslake in the hotel lobby. They introduced themselves and Kerslake said, "I have never heard of you." Then he asked, "What kind of crowd do you have, are there any girls?" DeLorenzo said, "About 50/50 boys and girls." Kerslake said, "You are lucky, we only have boys."

* Horns of Dilemma saxophonist Steve Mackay is also a member of the Stooges. He told Iggy Pop that he was going on tour with the Femmes. Iggy said, "I have never heard them."

* Pink Floyd saxophonist Dick Parry is also a member of the Horns of Dilemma. He mentioned to David Gilmour that he was going out on the road with the Femmes. Gilmour said, "Who?"

* Ritchie was staying at the Randolph in Oxford, England. David Bowie was also a guest in the hotel. They did not talk to each other or have any drinks together.

* Kinks guitarist Dave Davies came to see the Femmes. They asked him to sit in on "Add It Up" telling him there were only two chords. Davies declined, saying, "That's one chord too many!"

* The Femmes showed up at a gig in L.A. and were surprised to find American game show host Pat Sajak in the dressing room. When they asked him why he was there he replied, "I am a big fan of yours."

* Another time VF went into their dressing room and crooner Tony Bennett was there. The Femmes asked if he knew their music and Bennett said, "No." VF were puzzled what he was doing there.

* Teen actress Mayim Bialik of the show "Blossom" told Gano, "Don't get married until I reach the age of consent." Gano did not comply with this request.

* The Femmes were eating at Spanish restaurant Mallorca in Ohio. When the desserts came Gano was appalled to discover that his flan was a lighter shade of brown than the flan of manager Darren Brown. Gano summoned the waitress who told him there was nothing she could do, it was the last flan. Brown made things OK by trading flans with Gano.

* The Rock and Roll Hall of Fame in Cleveland had a display of famous drummers sticks. DeLorenzo was represented by the only pair of brushes.

* The Femmes asked Tom Waits to produce one of their albums. Waits
said, "No."

* The Femmes asked Smiths guitarist Johnny Marr to produce one of their albums. He said, "OK", then never returned the Femmes calls.

* The Femmes asked brilliant guitarist Tom Verlaine to open up a tour for them in Australia. Verlaine said, "No."

* The Ramones were supposed to play before the Femmes at Lollapalooza in Canada. Bassist CJ Ramone was "detained at the border" so the Femmes ended up playing first. Another time the Ramones were supposed to open for the Femmes in New Jersey. The Ramones cancelled the gig rather than open for the Femmes. Later on drummer Marky Ramone said in an interview that the Femmes were one of the only bands who kept punk alive in the dark days of the 80's and 90's.

* Rolling Stone magazine said Gano's voice "can clear a room faster than a methane explosion."

* NME magazine in England said of Ritchie, "Technically the most advanced bassist of his generation, the pretentious conch blowing dork."

* Show biz bible Variety called DeLorenzo "the worst drummer in any professional band".

* Allman Brothers guitarist Dickie Betts was cruising in his limo when he saw a commotion at a record store in Milwaukee. He asked the driver to pull over and checked out the Femmes doing an in-store performance. Betts said, "This is the best band I have seen in ten years."

* Gano and Ritchie were having a drink at a bar. Ritchie was approached by a fan asking for an autograph. Ritchie signed the kids paper and said, "Here's Gordon, would you like his autograph as well?" The fan looked at Gano and said, "No."

* Another time Ritchie and Gano were smoking cigars at Mercury Lounge in New York. The bouncers threw Gano out but left Ritchie alone. The next day Gano said, "They don't pick on him because he is big."

* The Femmes were eating dinner at Doyle's Seafood in Sydney. Ritchie ate a live lobster served sashimi style. When Gano saw the arms of the lobster waving around while Ritchie munched the raw flesh he called a taxi and went back to the hotel. The next day Gano announced he was becoming a vegetarian and has never eaten meat since then.

* The Femmes were playing in Germany but when they showed up at the gig there was no PA system. It looked like the gig would be cancelled so Ritchie drank a bottle of Pernod and got drunk. Miraculously the PA showed up and was set up in record time. The show went on but Ritchie was so inebriated he kept calling out songs they had played earlier in the show. Finally Victor got angry and said, "Brian, we already played "Prove My Love"!

* Femmes manager Darren Brown was originally hired as lighting director. After his first gig with the Femmes he was sleeping and heard a commotion. He looked around the room and saw Horns of Dilemma keyboardist Sigmund Snopek III having sex with a tattooed punk with a mohawk wearing nothing but combat boots. The next day Snopek announced to the band, "I gave the new guy a good initiation."

* Since the band started they have played in over 500 different cities, but the members can't remember all of them.

* Mark Van Hecke who "produced" the Femmes first two records,once boasted,"I will go down in music history as one of the great record producers alongside George Martin and Phil Spector!" Instead he is currently making music for video games."

* Femmes singer Gordon Gano's brother Glenn recorded his own CD. Brian Ritchie played it for Femmes recording engineer David Vartanian and Horns of Dilemma member Sigmund Snopek III, saying it was a demo of Gordon's new songs. Although Dave and Sig had both been working with the Femmes for over a decade they couldn't tell that it was not Gordon.

* Gordon wrote "Country Death Song" in the tenth grade studyhall.

* When Nirvana opened for the Femmes in Australia singer Kurt Cobain refused to go onstage unless someone got him some drugs. Femmes tour manager Willie MacInnes gave him two Tylenol, but told Kurt they were powerful narcotics. A few minutes later Kurt hit the stage, saying,"I feel much better."

* The Femmes played at the North Pole with the Red Hot Chili Peppers. The Chili Peppers celebrated this rare opportunity by arguing and splitting up the band.

* Former President Jimmy Carter once opened up the show for the Femmes. When he met Brian Ritchie he shook his hand and said,"Pleased to meet you."

* When former Talking Head Jerry Harrison produced the Femmes, Gordon was shocked to find him drinking from a little bottle clearly marked,"For External Use Only."

* When the Femmes worked with producer Michael Beinhorn (Chili Peppers, Soundgarden, Soul Asylum, etc.) he threw a temper tantrum because the recording studio refused to provide him with a playpen for his dog who had been pissing all over the sound board.

* Gordon Gano is one of the closest living relations to eccentric billionaire Howard Hughes.

* Gordon and Brian played their first show together at Gordon's National Honor Society Program. Gordon told them he would play an innocuous song, but instead the duo performed "Gimme the Car." When a riot erupted Gordon was expelled from the honor society.

* When the Femmes did an acoustic show at Warner Bros. Records to celebrate the release of "Why Do Birds Sing?" WB President Lenny Waronker called Brian Ritchie aside and told him,"That was excellent, Gordon."

* Horns of Dilemma musicians Sigmund Snopek III and Peter Balestrieri played with the Femmes at Carnegie Hall. A few days later they had a gig at a bowling alley in Wisconsin. They told the audience, "We just played at Carnegie Hall." no one believed them and one audience member shouted out, "Yeah, sure!"

* Gordon Gano's mother worked in the movies as a double for Paul Newman's wife, Joanne Woodward.

* Slash Records President Bob Biggs did not like "Country Death Song". He complained,"It's OK until that piano comes in and ruins it." The band was puzzled since there is no piano on the song. Obviously Biggs could not tell the difference between a piano and a banjo.

* Biggs later took the master tape of "Do You Really Want To Hurt Me?" and overdubbed samples of James Brown and the Beach Boys. In the process he erased some of Victor's drum parts.

* In an interview with the L.A. Weekly Biggs admitted that he couldn't remember much of the eighties because he was on drugs all the time.

* Warner Bros. Vice President Karin Berg once told the puzzled Femmes, "Biggs' strengths are his weaknesses."

* The Femmes played with Dennis Rodman at the Field Museum in Chicago for New Years Eve '97. The audience was climbing on the elephants and the museum was strewn with used condoms.

* For the same show Rodman jammed with the femmes and showed the audience his butt and pee-pee.

* Femmes drummer Victor DeLorenzo and family was there to witness the debauchery. The Femmes hired Victor's son's band to open the show, because the opening band from England never showed up.

* Rodman poured a beer over Gordon's head, but Gordon didn't retaliate because Gordon is small and Rodman is very big.

* Brian put his bass neck into Rodman's ass.

* One of the Femmes earliest gigs was opening up for Guy Hoffman's band the Oil Tasters. The Femmes were paid nothing for that gig.

* Jazz great Ornette Coleman listened to all of the Femmes albums in one sitting. He said, "The music's great, but the words get in the way."

* Another Jazz great, Don Cherry, called Brian and asked if he could sit in with the horns of dilemma.

* Jazz great Sun Ra liked Brian's song, "Sun Ra-Man from Outer Space".He listened to it over and over on his tour bus. Ra told Femmes promoter Peter Jest, "I love it when the teenagers sing about me."

* Yet another Jazz great, Bassist Percy Heath of the Modern Jazz Quartet came to an early Femmes show and came backstage to try Brian's trademark acoustic bass guitar. Said Heath, "This is the bass guitar. That shit the other cats play is just a toy."

* Smiths singer Morrisey attended a Femmes show in London. Informed of his presence the Femmes came out for the encore and sang the Smiths song,"I would go out tonight, but I haven't got a stitch to wear" clad only in their underwear.

* Another British popstar, The Jazz Butcher, was very excited to open up for his heroes, the Femmes. Unfortunately he liked the Femmes too much, because upon hearing them he fired his entire band and fled the venue in tears.

* Pop songstress Jewel came into the Femmes dressing room and posed the question,"Would you rather be a fish or a star?" Gordon said,"Neither." Brian said,"A fish because you can eat other fishes." Jewel's response to this was,"That's disgusting!"

* In a German interview the Femmes were asked, "Ja, vat do you sink about the reunification of Chermany?" To the chagrin of the assembled journalists they responded,"We don't think the question is whether there should be one or two Germanies, but rather if there should be any Germany."

* The Femmes were going through Canadian customs when they were approached by bald TV excercise and diet guru Susan Powter. She said,"You look like rock musicians. So, what do you think, should Joni Mitchell be in the Rock and Roll Hall of Fame?" The entire band and crew replied with a scornful,"No!!!" "Why not?" asked Powter. Guy Hoffman replied,"Because she doesn't play rock and roll. If they let her in then they'll have to let Barbara Streisand in too." Brian Ritchie said,"The closest Joni Mitchell came to rock and roll was having sex with Crosby, Stills, and Nash."

* The Femmes were staying in a fancy hotel in Memphis, Tenn. They had to check out early to go to the next gig, and Horns of Dilemma musician Sigmund Snopek III fell asleep on a chair in the lobby while the rest were checking out. He was woken by a kick in the shin and a fruity voice yelling,"Come on, look lively, it's too early in the morning to be taking a nap!!!" Snopek opened his eyes to gaze upon TV excercise and diet guru Richard Simmons. Snopek then uttered the phrase,"Fuck off."

* Femmes were playing "Confessions" at a club in D.C. when they noticed that all of the young girls in the front several rows began grimacing and covering their eyes. When they looked behind them they realized why. Sigmund Snopek III was blowing a hunting horn completely nude.

* Horns of Dilemma sax man Peter Balestrieri had seen Brian jump into the audience and get passed around by the crowd and wanted to try it for himself. However, when Peter jumped the Australian audience parted and Pete landed on his butt, breaking his tailbone. He was not able to sit for the rest of the tour. When the band flew the other passengers were nervous when they saw someone with strong mediterranean features pacing up and down the aisle wearing sunglasses and drinking whiskey during takeoff.

* Brian Ritchie was having a beer with Fishbone singer Angelo. Angelo asked, "Brian, do you ever see angels?" Ritchie said, "No." Angelo responded, "I frequently see them flying around the room, But i can never tell if they are real or if I'm imagining them."

* The Femmes were playing at a rock festival with Lou Reed and Bonnie Raitt. Brian gave Lou a large cigar, and they were approached by Bonnie. Raitt asked, "Brian, do you have anything about that size i can put in my mouth?"

* A girl was lost in the Amazon for three days. When she was rescued the journalists asked her how she kept up her spirits during the ordeal.She replied,"By singing songs from the Violent Femmes album, "Hallowed Ground".

* When the Femmes were on their first tour they had a gig at a foul club in Dallas. The club had giant statues of frogs playing musical instruments on the roof. The clubowner told the band,"This is not good music. I will pay you not to play." The band refused and performed anyway. They were shocked when they looked in the crowd and saw singing legend Tony Bennett.

* Years later the band was travelling in Texas, and they saw the musical frogs for sale in the parking lot of a gas station.

* The Femmes went to a sushi bar in L.A. Former Partridge Family bassist/actor Danny Bonaduce was the maitre'd. When he found out it was the Femmes he invited them to go to the parking lot and smoke drugs.

* Another time Ritchie went to the same sushi bar, but when he sat down they started playing the Femmes on the stereo. Brian summoned the waitress and requested to hear something else. She said,"What's wrong, don't you like the Femmes?" Ritchie told the confused waitress,"No, i love the Femmes, in fact I've been to every one of their shows!"

* Brian Ritchie went to Femmes booking agent Frank Riley's office. Upon leaving he entered the elevator where he was joined by actor Sly Stallone. The elevator door did not close immediately, which visibly agitated Stallone. Rather than pressing the 'Door Close' button Stallone issued the following instruction,"Fuckin' door, CLOSE!"

jeudi 20 août 2009

I took over the world in one week-end.











* Je ne retrouve pas ma copie de Stève André, hélas.

mercredi 19 août 2009

Chemin.

* Ah comment toi-même tu peux pas test. C'est la plus belle vidéo qu'on m'aie jamais envoyée. Mais il n'y a bien que Gwen et moi qui pouvons la comprendre, je suppose.



* Et c'est donc, évidemment, une vidéo de Gwen.

* Sublime.

* Il y a même O'Dukes bordel!

* Regarde la baie vitrée, sérieux, regarde!

mardi 18 août 2009

Deus ex machinalement.

* Pas complètement convaincu par la reprise de Mad Men. Je ne suis pas non plus horrifié, hein, comprenons-nous bien, mais ce season premiere ne m'a pas renversé. Pourtant le premier acte est de très haute tenue, splendeur et évidence de l'introduction notamment, très Sopranesque dans sa façon de funambuler au bord du surréalisme et de prendre le temps de la mise en scène, de l'affect esthétique pur (le tortillon rouge dans le noir, au tout début).

* C'est plutôt l'écriture de la suite qui me laisse sur ma faim, et notamment le deus ex machina de l'incendie à l'hôtel, pas terrible, trop facile je trouve, et le montage parallèle des deux chambres, téléphoné. Et puis voilà, on est dans du coïtus interruptus de petit feuilleton, on nous fait durer le déshabillage, on se roule des pelles, et dring finita la comedia. C'est pas vraiment digne de Mad Men, je trouve, dans Mad Men d'ordinaire, les deus ex machina sont de vrais paquets de tuiles tombées du toit, des trucs relevant de l'étrangeté, du coup du sort, presque de l'onirisme, pas des machins de boulevard, d'amants surpris par la fenêtre ; je veux dire : entre le deus ex machina arachnéen du malaise à la piscine bourgeoise de la saison 2 et cet incendie à peine crédible qui n'a même pas droit à son contrechamp pour le devenir, il n'y a pas photo, non?

* Et cette fin un peu expédiée, bon, c'est un peu dommage, non?

* Allez on y croit, c'est moi qui devais être mal embouché.

lundi 17 août 2009

Cuentos del mar.

* Ruiz qui refait du Ruiz en 2009? Assez dingue pour être signalé. Moi je croyais qu'il était foutu depuis qu'il a rencontré Margolin (La Maison Nucingen est tellement ratée...). Mais non, tout simplement, il est foutu ces dernières années quand il est produit en France, disons depuis 10 ans.



* Là on revient à ce qu'il faisait dans les années 80, et ce qui n'est pas une surprise c'est qu'il s'agit d'un feuilleton, évidemment, Ruiz devrait être reconnu comme le plus grand auteur de télévision non-américain.

* Si quelqu'un sait où télécharger la suite de Litoral, cuentos del mar, qu'il agite le bras frénétiquement.

* D'ailleurs, on trouve ici depuis quelques jours le rarissime Professeur Taranne, sur lequel il faut évidemment se précipiter avant que Rapidshare ne le dégage de sa base de données.

dimanche 16 août 2009

Ce cher week-end d'août.

* Rentré un chouïa plus tôt que prévu d'un week-end complètement improvisé mais formidable dans la Drôme -- notamment, mais je l'ignorais avant mon départ, pour assister au Festival des Airs de Rue de Saint-Nazaire Le Désert. J'ai longuement maudit Le Grabu de ne m'avoir pas prévenu par avance, et puis bon au final c'est surtout moi que j'ai maudit de n'avoir toujours pas le réflexe d'emmener ma caméra avec moi quand je pars. Le village est sublime, même si je ne trouve rien sur Google Images pour le prouver, croyez-moi sur parole, et le festival, qui envahit ses rues par vagues intermittentes toute une journée durant, comme une marée changeante, est hypnotisant, quand bien même tous les spectacles ne valent pas nécessairement grand chose. L'impression d'avoir traversé une espèce de Streamside Day provençal mâtiné de Ce cher mois d'août, passé beaucoup de temps à entretenir ma frustration de ne pouvoir filmer en prenant du recul sur ce qui se déroulait pour faire des exercices de cadre mental, à voir clairement que c'était un film de lieux, un film de village, de liesse, un grand elfe monté sur échasses laissait courir les trouées de soleil sur son maquillage et bondissait sur ses longs pieds au son d'un taraf infatigable, des grappes de mômes se demandaient s'il fallait entrer dans la masse ou reculer sur une colline pour voir l'ensemble, des vieux sur un banc parlaient de fusion et de soudure à l'arc, une trentenaire avancée et anorexique cherchait la fontaine et disait à qui ne savait l'orienter qu'il "ne servait à rien", un long morceau de bois nu aux allures de squelette d'animal chimérique se balançait en l'air au rythme des envies d'une belle acrobate blonde, et leur ombre commune projetée sur les arbres alentours était déjà du cinéma. Il faudrait pouvoir y retourner l'an prochain, mais j'ai bien peur que cette magie-là ne se représente plus de la même manière.

* Dormi à la belle étoile dans des hauteurs venteuses, protégé par les parois métalliques d'une sorte de grosse carriole sans toit posée là.

* Me suis amélioré au tarot, sans pour autant gagner.

* Pains, fromages, saucissons. Bières ambrées du cru. Pastis en bouteille de plastique, mouillé à même les fontaines du village.

* Des films passent comme ça, on les vit en souhaitant les filmer. Parfois on ne sait pas ce qui vaut le mieux. Dès que je m'ennuyais, je regrettais de n'avoir pas ma caméra. Mais dès que je ne m'ennuyais pas, je le regrettais aussi.


* Quel silence au retour à Paris! Silence radio général, d'ailleurs, des mails restés morts notamment (je sais la plupart dus aux vacances, mais certains silences, l'un en particulier, m'attristent).

* Étonnant comme je ne pensais pas partir en vacances de l'été faute d'amis dispos, et comme finalement ma petite escapade se fit avec un ami très récent et donc méconnu (Le Grabu, donc, que désormais je connais mieux) et deux chouettes zigotos, Re&Ra, que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam (dormir sans toit rapproche assez pour que je suppose les revoir bientôt).

* On a été rejoints plus tard par la petite amie de Ra, A., passionnée d'éthologie, qui se trouve avoir été bénévole chez Takh, cette Association de sauvegarde et de réintroduction des Przewalski, au Villaret, où j'avais séjourné il y a deux ou trois étés. L'horrible petit film qui retraçait les activités de l'Asso et qui était projeté aux quelques visiteurs m'avait tellement écœuré par sa nullité malgré son sujet en or, que j'avais commencé à réfléchir à un documentaire. J'avais trouvé un angle à l'époque, qui malheureusement est mort avec Pamyre, l'un de ces chevaux qui était tenu à l'écart du groupe du fait d'un problème de consanguinité qui amenait les autres à le harglah sévère. Quelque chose qui avait en quelque sorte à voir avec le zébrule du magnifique Rêve de cheval d'Ariane Michel. Je l'avais d'ailleurs bizarrement pitché à Olivier Zabat, que j'avais rencontré pour son dur mais beau film Yves, je voyais en effet quelques correspondances avec ce projet de documentaire. Toujours est-il que de reparler de tout ça avec A. a fait revenir l'envie d'aller y filmer, mais y filmer quoi désormais? Il n'y a plus de réintroduction en Mongolie prévue, il ne s'agit plus que de maintenir un parc sur place, au cas où. Il faudrait savoir quoi faire. Ce sont tout de même les derniers chevaux sauvages au monde...

* Au début de cette belle vidéo du Causse Méjean, trouvée par hasard sur le net et réalisée par j'ignore qui, on les voit un peu, de loin :


* On les voit de plus près sur cette vidéo nulle :


* Résurgence, de fait, de mes autres envies animalières, les renards parisiens, notamment... Vivement la rentrée qu'on reparle de T.A.S avec Jiko et le producteur.

* Vous avez vu? La saison 3 de Mad Men commence ce soir.

mercredi 12 août 2009

Bye.

* Je pars jusqu'à lundi. Soyez sages.

mardi 11 août 2009

Ton temps et Milou.

* Merveilleux épisode final de la saison 2 de Dr House, auto-critique géniale des rouages narratifs de la série, notamment sublime contestation de l'ellipse-téletransportatrice dont j'avais parlé pour Gossip Girl à l'époque ce qui m'avait valu les moqueries répétées du Khan, "comment je me suis retrouvé dans l'escalier?", ben on n'en sait rien, on n'a pas l'habitude de se poser la question puisque c'est bien ainsi que ça marche d'ordinaire. Pas étonnant que Shore lui-même réalise cet épisode-clef. Étrangeté de tous les plans, mainstream surrealism comme je disais. Revoyez l'apparition de la femme du tueur, la première apparition, dans le reflet de la vitre, cet effet numérique volontairement foireux, bon ça y est je suis vraiment fan. Tous les plans devant le restaurant Mexican Food, comme tirés d'un Lynch. Grande série, en vérité.

* Que c'est dur d'écrire un synopsis de comédie! C'est beaucoup moins drôle à écrire que quand on se le raconte à l'oral...

* P(NC) a beaucoup de retours positifs dans sa forme V1, j'en suis ravi, je n'ai pas fait exprès, beaucoup de hasards bienvenus, de coïncidences bien tombées et c'est très bien comme ça, ça m'a paru tout simple, c'est pas l'accouchement long des Dragons. Pourtant, simple, si on y réfléchit, ça ne l'est pas : 4 ans de gestation, pire qu'un éléphant. Je n'y croyais même plus, à peine j'y pensais des fois (ceci dit j'en avais récemment rediscuté avec L., j'avais élaboré, improvisé à l'oral, un truc ampoulé, ça n'en finissait pas, je voulais retourner mille trucs, intégrer ça dans un projet plus ample, et puis j'avais fini en disant : non mais faut tout bazarder, il n'y a besoin de rien - et effectivement).

lundi 10 août 2009

Les actes manqués.

* Quel outil formidable ce doit être, n'empêche, pour un professeur de scénario, que Dr House! Quelle belle invention qu'un personnage qui prend un malin plaisir à rappeler les enjeux, à grossir tous les symboles, à faire tous les rapprochements, toutes les métaphores du monde. Et même à souligner les paradoxes, ou à désamorcer tout ce qui pourrait devenir meulant. On me disait dans les commentaires que la série ne tient que par son personnage principal, et c'est tout à fait vrai, dans tous les sens du terme, c'est le rouage principal, c'est le moteur narratif parfait, mais ce ne serait rien si l'affect n'allait pas avec. Vous avez remarqué, dans la saison 2, comme il a contaminé son équipe et que ça leur fait peur et nous fait peur (toujours au bord de la misogynie, du racisme, du cynisme absolu, et même, plus ça va, de la violence, comme dans cet épisode terrifiant qui conjugue tout ceci, avec la gamine black de son ami, à laquelle il casse un doigt parce qu'il la considère comme une menteuse/parce qu'il veut prouver que la douleur lui déclenche des hallucinations...), comme c'est ça l'enjeu majeur de cette saison 2? Ils se veulent tous trois tantôt copykitten de son mood, tantôt radicalement anti-lui, ils n'arrivent pas du tout à se définir eux-mêmes. Marrant d'ailleurs comme Chase est devenu passionnant car en retrait, à peine présent, comme lâché par le scénario (c'est l'évidence avec la surécriture : la rare chose qui y échappe accroche l'attention), la fragilité qu'il dévoile lors de l'épisode où il bosse à la maternité, qu'est-ce que ça signifiait?

* Idée géniale, n'empêche, j'insiste, que ce médecin qui a le virus du mauvais esprit et de la franchise à tout crin, ça me rappelle ce bel épisode de Fringe, avec ce type dont les émotions étaient un virus, qui pouvait amener quelqu'un de fragile à se suicider si lui-même allait mal, était un peu déprimé...

* À force que Gwen insiste, j'ai fini par ranger mon étagère, et du coup j'ai évidemment rangé plus loin, rangé globalement la pièce à vivre, passé l'aspi partout, réorganisé un peu, fait du nettoyage par le vide, du tri. Retombé sur de vieux cours de scénario, il faudra que je les relise et éventuellement les passe à L. si elle veut les lire, mais j'ai bien peur d'être le seul capable d'y comprendre encore quelque chose, tant ils sont bordéliques et surtout maculés de dessins dans tous les sens. Et trouvé des notes pas complètement idiotes sur le documentaire (merci aux cours de François Niney), et d'autres assez puantes sur la notion de plan (je me souviens pas du nom du prof). Toutes deux de la même époque, de Paris 3.

* Retrouvé un très beau carnet de dessin d'un moment où j'avais un très beau feutre noir, et je suis bluffé de certaines choses que j'y trouve, si bien que je me demande même une seconde si c'est bien moi qui les ai faites (mais oui, oui, c'est bien moi). J'ai vraiment envie que mon scanner remarche, j'aimerais bien les sauver de l'oubli. Des trucs très étonnants à mes yeux, des paysages qui n'ont pas voulu s'encombrer de perspective notamment, parce que je suis nul en lignes de fuite, et qui composent avec le plat et les matières et créent un truc étrange, disons d'épaisseurs et de layers, que j'aime beaucoup. Un trait que je n'ai jamais eu avant ni après, à ma connaissance, un moment où sans doute je me tordais la main pour ressembler à je ne sais qui (il y a quelque chose de familier dans la technique, mais aucun nom ne me vient, là, tout de suite).

* Je déteste jeter mes vieux dessins, et j'allais dire surtout les ratés. Je jette des dessins du jour sans problème, mais du moment où je ne les ai pas jetés le jour même, c'est qu'il ne fallait pas le faire et donc que quelque chose m'y retenait, quelque chose y avait été expérimenté, ou bien pas du tout, quelque chose de classique y avait peut-être été réussi, et dans les deux cas, étant complètement autodidacte, ça me retient. J'adore revoir des vieux dessins ratés et comprendre en quoi ils l'étaient et pourquoi aujourd'hui ils le seraient moins, ne le seraient plus ou le seraient toujours si je m'y attelais de nouveau. J'aime aussi beaucoup retrouver un dessin réussi, mais il y a toujours un deuil avec ceci : j'ai toujours l'impression que je ne serai jamais capable de le refaire, que c'était un bel hasard, une belle chance. C'est aussi parce que je pratique avec trop d'irrégularité. Ça fait longtemps que je me promets de m'offrir des cours. Mais non seulement c'est cher, mais en plus ça me fait très peur, je n'ai pas envie de dessiner des pommes avec un crayon de bois calibré. Je cherche un cours de dessin qui commencerait par regarder ce qu'on fait naturellement et broderait à partir de ça. Si vous connaissez, dites-moi.

* Souvent je me dis que je devrais acheter du matériel et chaque fois que je le fais, je me démerde pour le perdre.

* Ca vient aussi, psychologie de comptoir sans doute mais bon, de ce que c'est mon frère qui est censé être le dessinateur de la famille, moi je gribouille, on n'a jamais considéré que je dessinais, et il est vrai que je n'aurai jamais la maîtrise classique de mon frérot, qui touche sacrément sa bille (plus de 19/20 au concours d'entrée des Gobelins!) (et il n'y est pas entré finalement, par choix) (a préféré devenir instituteur) (c'est fou, non?). Je n'aurai jamais cette simplicité et cette évidence (cartoonesque notamment), moi je suis dans la maladresse et le trait bizarre et biscornu qui soudain fait sens. Je fais vingt dessins et l'un d'eux a soudain de la gueule, une gueule cassée mais de la gueule. Mon frère fait un dessin et tout le monde peut le lire immédiatement. Il a ce génie-là.

* Ah et tant qu'on parle de fouiller le passé, j'ai enfin trouvé comment monter P(NC), tourné il y a 4 ans et jamais achevé, le déclic m'ayant été donné par une commande très généreuse de N, qui j'espère fera parler d'elle. Le film devrait être montrable fin août, il fait un peu moins de 6 minutes. J'en suis très surpris, donc content. 4 ans de macération et soudain la naissance en un rien de temps. Drôle de phénomène.

dimanche 9 août 2009

samedi 8 août 2009

Sweet honey sugar, où en est l'art Edgar?

* Le débat avec Gorin, au FID, dont je vous parlais récemment, est en écoute ci-après. Merci à la Griffe de me l'avoir signalé.



* Rien à voir du tout, sans hésitation aucune, bien que j'adore l'originale des Crystals (Phil Spector, quoi), je préfère la reprise de Dom A (la seconde, s'il y avait besoin de préciser), mais je vous laisse seuls juges :





* Deux autres reprises de la même, par les Flying Lizards puis par Asobi Seksu, je n'en aime aucune, elles sont toutes les deux moqueuses, second degré, c'est une chanson à pleurer, à vivre, et Dominique a raison de dire "she kissed me", de fait.








* Je ne dessine plus depuis plusieurs jours et ça c'est vraiment mauvais signe (je dessine depuis longtemps mais je m'étais discipliné à dessiner vraiment chaque soir depuis un gros mois, de la BD, un peu pour moi, un peu comme un carnet intime, sans montrer à personne, le carnet va pourrir). Ceci dit on a écrit une belle scène dialoguée avec Gwen, elle est beaucoup trop longue, qu'est-ce qui se passe quand il y a montage de dialogues en jump-cut? Est-ce qu'on peut encore croire à la règle de toute façon complètement arbitraire des une page/une minute? Est-ce que montrer que des personnages qu'on aime peuvent être odieux quand ils veulent peut vraiment les rendre attachants? C'est le pari. Moi je le trouve réussi, même si c'est casse-gueule.

* Vu F&T, couple heureux, attendent un bébé, tout a l'air simple, achètent un appart', ont l'air heureux, font un boulot intelligent, l'abattent avec intelligence, ont de l'humour, de l'auto-critique, savent où ils vont, ce qu'ils font, se comprennent et s'entendent, ça a l'air d'aller de soi, évidemment je me doute bien que ça a pu ne pas toujours l'être, en tout cas c'est beau leur entente et leur simplicité et leur tolérance. C'est enviable. C'est inenvisageable, de fait.

* Je repense à ce que disait Jenkoe, sur le célibat à notre âge, sur ce que ça pouvait signifier, qu'il y avait nécessairement un truc qui clochait, qu'aujourd'hui si tu regardes bien si t'es pas casé vers 25 ans, puisque c'est devenu une norme, c'est que ça merde quelque part, et donc quand il me disait : "Pour preuve, toi t'es pas un cadeau", c'était une blague mais il avait raison.

* Et je pense à cet autre type, que je connais mal, qui insulte sa meuf partout mais qui reste avec elle va savoir pourquoi, par convention, par peur d'être seul. Qui semble très triste.

* Je sais après quoi je cours, non plutôt ce pourquoi je cours aussi vite que possible, pour essayer de n'être pas rattrapé par des pensées de timing, je n'ai pas été assez vite ou assez lentement ou assez bien, enfin j'en sais rien, j'ai des problèmes de rythme, un peu comme les Dragons revus hier soir, film dont je suis fier, mais je ne veux pas que dans quelques mois je me dise comme pour Passemerveille, ce plan est trop court, ce noir est ridiculement court, ce plan-ci est trop long, ce point de montage est raté. Qui décide et comment décider? En tout cas le montage du film est rattrapable, ce sont des ajustements minimes. Mais si je remonte mentalement les séquences des disons deux dernières années, j'avoue que je donnerais cher pour un director's cut.

* J'ai découvert en retravaillant mon CV pour le rendez-vous Pôle Emploi de l'autre jour que je suis resté 5 ans et pas 4 avec S. J'ai fait pire que je croyais. Fallait couper plus tôt, tu t'es cru dans À l'ouest des rails ou quoi?

vendredi 7 août 2009

Days off #50









Days off #49

* Ihu découvre Hughes, Hughes meurt.

* Ihu salaud!

jeudi 6 août 2009

Mais qu'est-ce qu'il y a des éléphant-z-ici!



* Oui ben quoi?

* Une discussion récente avec CdZ m'a amené à réfléchir sur la différence fondamentale entre ça, ça et ça. Ce qui fait que le premier me fascine, le second me séduit mais m'endort à la longue, le troisième me séduit sur le papier mais m'ennuie en somme. À vous, vous avez trois heures.

mercredi 5 août 2009

mardi 4 août 2009

Tisser dans un violon.

* Peut-être que la solution, alors, vient d'une hybridation culturelle. Je vois que j'en reviens aux schémas dramatiques, à la mise à plat quasi-mathématique de mes structures, que je reviens à la fiction par la porte du scénario, de la technique de scénario, que j'essaie de souffler sur les braises froides comme la mort de ce que j'avais brûlé rageusement. Mon espoir là-dedans, c'est d'y être revenu avec autre chose dans le ventre, avec quelque chose à dire au cinéma (oh c'est pompeux, mais il vaut encore mieux l'être, j'ai l'impression), avec une meilleure visibilité qu'à l'époque où l'on m'apprenait ces choses-là, et qu'on tentait de me faire tisser (dans un violon) ces cordes à nœuds dramatiques sur du rien, sur du rien du tout. Est-ce qu'avant de savoir écrire pour l'écran, il ne faut pas d'abord savoir (enfin, disons, avoir une idée de) ce qu'est la mise en scène? (Sinon, on finit par entendre des gens mettre l'affreux Family Man de Brett Ratner, parce que ses trois actes sont nets et clairement articulés, au même niveau qu'Un Jour sans fin et que voulez-vous répliquer à ça?) Plus ça va, plus je suis persuadé que c'est le cas, qu'il faut savoir ce qui se passe, qu'on ne sait pas à quoi sert un scénario si on ne l'a pas expérimenté. Qu'on ne saura vraiment que ce n'est qu'un mode d'emploi à la mise en scène qu'en l'ayant éprouvé concrètement. De fait, je suppose que j'ai encore besoin de grandir avant de le savoir vraiment. Mais je commence à voir, je crois. Je vous dirai si la bouture finit par prendre.

* D'ailleurs, tâté un peu hier du script-doctoring, comme L. m'y invite régulièrement. J'ai l'impression de ne pas être trop mauvais à cet exercice. Je sais que ça pourrait surprendre Guigui, qui pense toujours que je suis incapable de prendre des gants, que je suis un salopard qui ne sait pas être constructif avec le travail des autres, que je suis cassant. Moi je pense que je peux l'être, évidemment, on ne se refait pas, et puis que je suis buté. Mais que s'il s'agit de dire les choses, et si le projet me plaît, je sais réfléchir, être détaillé et précis. Après, oui, je vais pas circonvolutionner, ou tortiller du cul pour chier droit comme disait mon grand-père, pour complaire à l'Auteur (franco-francitude, une fois encore, de l'ultra-protection de l'Auteur, à qui il ne faudrait rien dire... respect à Liam, d'ailleurs, qui n'a jamais mal pris que je n'aime pas son film, qui a compris que j'étais sincère et que ça n'avait rien de personnel). Faudrait demander à L. comment elle le vit. Bien j'ai l'impression, mes conseils semblent la relancer à chaque fois -- et j'en suis le premier surpris, toujours inquiet de décourager. Mes vieux cours me servent bien en tout cas. Mais m'être englouti tout Seinfeld et autres, c'est peut-être encore ça qui m'aide le plus. Vraiment l'impression d'avoir ingéré une demi-douzaine d'encyclopédies du scénario, quand je fais le bilan de ce que j'ai regardé ces derniers mois. Embauchez-moi comme script-doctor! Ça fera plaisir, des fiches de paie, à mon abrutie de conseillère Pôle Emploi Spectacle, qui s'est encore amusée à me faire Kafka dessus hier. Je cherche une insulte pour achever ça en beauté, mais je ne trouve rien d'assez ordurier.

* Vous ne trouvez pas que le meilleur album de PJ Harvey, c'est son artisanal 4-Track Demos, enregistré chez elle entre 1991 et 1992? Plus on avance dans la chronologie de sa disco, plus sa musique m'ennuie... Là, au moins, ça sent la colle et la sueur domestique.

samedi 1 août 2009

O sole mio, la tête en bas, dans l'nez les doigts.

* Très pratique, dans Dr House, d'avoir un personnage principal tellement compendieux (mot compte triple au dictionnaire des synonymes de Caen) qu'il passe son temps, avant chaque coupure pub, à résumer les enjeux et relancer la machine narrative. Bizarrement, les coutures scénaristiques sont méchamment voyantes mais ça ne me gêne pas, ce n'est pas un problème, c'est une annotation de musique dirait-on, comme une dramatisation pointée sur une partoche, cette preuve de plus que dans l'ultra-contrainte télévisuelle, l'écriture américaine se faufile comme la souris farouche dans le bordel de mon appartement. D'où vient cela, que certaine lourdeur de dialogue, certains verrouillage thématique et convention d'écriture archétypique appuyée comme un tampon sur un document administratif, ne m'effarouchent pas plus qu'un moustique quand il s'agit de l'écriture américaine sérielle, standardisée dans sa rythmique et sa résolution en forme de garantie de bonne fin (remember this?) ? Alors que chez Amaouche, par exemple, au pif hein, l'écriture appliquée par exemple du dialogue final "le vilebrequin remarche", ce symbole lourd qui ploie les lignes de la portée et fait tout baisser d'au moins un octave (ouais, je file ma métaphore, t'as vu?), me plombe partiellement un film qui pourtant me touche? Comme je disais à L. pas plus tard que tout à l'heure avant qu'elle file à Ré (ouais, encore la métaphore musicale!!!), dans Adieu Gary, mieux vaut le dernier plan (bel au revoir accueillant, en sa Maison du peuple) que la dernière réplique, alors que dans Dr House, c'est bien souvent l'inverse, le dernier plan étant souvent meulant et au ralenti, dans une gerbe un peu dégoulinante de violons moralisants. Alors quoi? À quoi ça tient?

* Hypothèse de travail, puisqu'en attendant je flemmardise : en ce que les archétypes d'Amaouche sont des archétypes naturalistes (l'ado autiste à valise étant le pire), alors que ceux de Dr House n'ont aucun souci de l'être, ou plutôt aucune nécessité de l'être. J'extrapole et je m'en fous : c'est presque une question de culture, dans le sens d'héritage culturel. Amaouche doit s'extirper du naturalisme, d'une tradition franco-française, tandis que dans Dr House cette étape est inutile. Amaouche doit dire : d'accord, je viens (quand je dis "je", je pense surtout : les nécessités et arguements de "ma" mise en production, pas d'un "cogito ergo sum" d'Amaouche, hein) un peu de Kechiche (aka l'esclavagiste, je me comprends) et de Jaoui-Bacri, mais je vais à moi. Dr House vient de quoi? D'Urgences? Des Experts? Il vient de la télévision américaine, ça lui suffit. Amaouche, lui, passe du temps, bien contraint de le passer, à dire : je viens du cinéma français mais je peux aller ailleurs. C'est aussi ce qui rend son film beau comme in extremis, c'est aussi ce qui pèse sur sa mise en scène et l'oblige sans cesse à se délester, à s'adoucir, à se faire légère, à respirer à pleins poumons sous la belle lumière d'été de Collardey, et c'est aussi ce qui rend ses exploits réguliers d'autant plus remarquables.

* Après, on peut aussi se souvenir de Dernier Maquis et se dire que, décidément, RAZ n'est pas n'importe qui, qu'il ne faut pas oublier RAZ. Mais il ne faut pas négliger non plus le souvenir de Wesh, wesh, qui vient aussi du cinéma français, Wesh, wesh avait aussi à voir avec ce naturalisme dont Adieu Gary prévient qu'il veut s'arracher ; ce que RAZ a fait de sacrée manière. Allons-y, allons-y, la voie est ouverte! Vite.

* Amusant, parlant de ceci, ce que signifie, ici, en France, tenter d'écrire un sitcom (pensée au passage à Bob, Liam et Dan, sous la houlette du Guigui). Quand aux USA on a eu Seinfeld, quand on a connu une prise de la Bastille de cette envergure, on sait d'où on vient, et l'on fait 30 Rock sans avoir à prouver. Ici, quand avec Gwen on essaie d'écrire "ES,W." , "on" (un "on" indéfini pour l'instant, éprouvé l'autre soir à un repas, et tout à fait prévisible) nous demande, et notre propre écriture avec, d'où l'on vient. (J'ignore pourquoi, avec Simon, quand on écrivait Sirté-Baja (toi, producteur de TV ambitieux qui croit au format série, écris-moi, je te le fais lire quand tu veux) on n'avait pas eu à se le demander, on avait eu cette chance de réussir à ne se situer nulle part, donc strictement chez nous. Sans doute parce que Simon ne vient pas de là, qu'il vient de la littérature, et pas tellement de la littérature française si je ne m'abuse.)

* On combat donc la France qui vient dans notre plume, je crois que CdZ avait déjà écrit ça une fois, ou à peu près. De la même manière que certains dessinateurs BD, notamment un dont m'avaient parlé Simon et Pablo, tentent de combattre la France qui vient dans leur trait (en vain dans ledit exemple, pour l'instant, à mon avis). Vous vous souvenez de ce strip de James et la Tête X, tellement vrai? Eh bien ici c'est la même chose adapté à l'audiovisuel, sauf qu'il faudrait se retaper à nouveau sur les doigts ensuite, n'être ni dans la naphtaline, ni dans l'approximation tremblée (et je crois humblement qu'on peut commencer à en dire autant de la plus si nouvelle bande dessinée française). Américanisation à tout prix, gnagnagna? Évidemment non. J'ai envie de dire bien au contraire : renationalisation, réappropriation de l'outil de travail. Wéééé. Quoi l'expression est idiote? Peut-être... Elle est à penser, non? CdZ, je veux dire, a par exemple tout à fait raison dans ses vieux billets où il explique quels endroits, quelles choses proches de nous, il faudrait filmer, sont à filmer, sont à raconter, et ne le sont actuellement pas (le cinéma d'Amaouche commence par l'expression de ces lieux et c'est déjà remarquable). Et quand je lis ce que peut écrire L. en ce moment, 9RDP, je vois que c'est faisable, que c'est peut-être cela que je veux dire par renationalisation par la fiction, et que ça a à voir avec Adieu Gary en somme, que c'est possible. Mais que c'est très dur, par manque d'usage, par manque d'habitude, là aussi il faut se fracasser les mains et bien comprendre que c'est du boulot et que personne ici ne te pousse au cul pour ça, qu'il faut être ton propre script-doctor, qu'il faut constituer des micro-poules (c'est bien ça l'orthographe? ou alors c'est tricoter des pulls?) d'auteurs à deux, trois, ou quatre pas signés, pas payés. On court après le fonds d'inno, on le décroche en se persuadant qu'on n'est pas des mercenaires. Et faire mine de ne jamais se souvenir que le fonds d'inno est versé disons à perte, que rien de concret n'en sort pour le moment. Mais toujours y croire. Se dire qu'on est récompensés en effet pour l'innovation, vraiment pour ça, mais admettre qu'ensuite on est recruté pour ne pas innover (beaucoup de vieux camarades titulaires du fonds d'inno se sont faits remarquer de la sorte et bossent dans la tiédeur cadavérique de la TV française, sur des trucs dont on oubliera bientôt le nom, ou dont on connaît le nom pour les mauvaises raisons). Nous, avec Simon, on avait donc écarté le recrutement, à l'époque. Et ce serait à refaire, on en ferait autant.

* Des fois on peut se dire que c'est vain.

* Alors, en attendant, on peut faire des films.

* Ou se barrer, comme le fait Simon, comme le fait Pablo. Je sais qu'ils écriront.

* Mon laid ennui de Levallois, tu as vu comme je t'ai tué? Y'a plus qu'à étouffer la saudade avec. C'est moins facile.