la société occidentale est profondément conservatrice, on le sait bien.
mais après l'écrasement par des valeurs morales, religieuses et idéologiques, il a fallu trouver autre chose pour appuyer sur une jeunesse athée et désabusée par les débats stériles de nos dirigeants.
malgré les dérives autoritaristes récentes de notre pays, je pense que la classe dirigeante (à moins que ce ne soit la société toute entière?) a compris que la répression ne suffisait pas. elle peut être accompagnée par une politique cherchant à répandre la peur (du voisin, de l'étranger, de la crise, ...) mais cela ne marche que pour une tranche d'âge assez avancée.... Honnêtement, à 20 ans, on a pas peur de grand chose. c'est pourquoi aujourd'hui, c'est la culpabilisation la clé.
et ça marche ! on se sent coupable de ne pas travailler, de sortir en groupe, de boire, de fumer, de parler politique, de dire qu'on fait des films, de télécharger, de baiser, de toucher une allocation, d'avoir fait des études "inutiles" comme on dit, de ne pas avoir regardé le JT d'hier, de ne pas avoir vu bienvenue chez les chtis comme tout le monde, d'être idéaliste, de prendre un bain, de ne pas aimer la marseillaise, de critiquer notre passé, de se moquer du foot...
l'exemple que tu donnes en est un parmi tant d'autre. plus le temps passe et plus je me dis qu'il va falloir lancer un grand "fuck off!" et prendre conscience que tout n'est ça n'est qu'une stratégie politique de fond menée à long terme depuis les années 90. celle de l'écrasement par l'auto discipline. a l'heure ou on se rend compte que notre mode de vie est en train de condamner la planete, tout ce que nos dirigeants trouvent à dire c'est "manger des yaourts dans des gros pots et construisons des centrales nucleaires". tout est pretexte à culpabilisation et je ne comprend pas pourquoi on ne descend pas dans la rue pour crier un grand merde.
peut etre parce qu'on s'en veut d'etre un pays qui manifeste trop.
je complète mon précédent message par une citation de Michel Foucault, issue de "Surveiller et Punir". il parle d'un système pénitenciaire théorique appelé le "Panoptique", imaginé par Bentham, qui avait pour but de révolutionner l'autorité dans les prisons en faisant en sorte que la tour de surveillance soit accessible à tout un chacun. pour lui, ce système a été étendu à la société toute entière :
"Faire que la surveillance soit permanente dans ses effets, même si elle est discontinue dans son action ; que la perfection du pouvoir tende à rendre inutile l’actualité de son exercice ; que cet appareil architectural soit une machine à créer et à soutenir un rapport de pouvoir indépendant de celui qui l’exerce ; bref que les détenus soient pris dans une situation de pouvoir dont ils sont eux-mêmes les porteurs."
Pour compléter le post d'AM, il y a un autre penseur que je convoquerais bien volontiers, le brave Etienne de La Boëtie, qui, au 16ème siècle, balance un pavé dans la mare avec son "Discours sur la servitude volontaire". Etienne part du constat que les hommes courbent l'échine sous le pouvoir des rois sans se rendre compte que c'est leur obéissance qui fait la force de ceux-ci. Le pouvoir, en effet, a toujours été considéré comme une force qui coulait de haut en bas, mais Etienne constate que sans l'obéissance qui lui répond, celui-ci est caduque. Lui qui avait les couilles bien accrochées écrit ainsi témérairement : "Soyez résolu de ne servir plus, et vous voilà libre". C'est une pensée on ne peut plus d'actualité, qui ne peut se concrétiser que si le plus grand nombre y adhère...
4 commentaires:
la société occidentale est profondément conservatrice, on le sait bien.
mais après l'écrasement par des valeurs morales, religieuses et idéologiques, il a fallu trouver autre chose pour appuyer sur une jeunesse athée et désabusée par les débats stériles de nos dirigeants.
malgré les dérives autoritaristes récentes de notre pays, je pense que la classe dirigeante (à moins que ce ne soit la société toute entière?) a compris que la répression ne suffisait pas. elle peut être accompagnée par une politique cherchant à répandre la peur (du voisin, de l'étranger, de la crise, ...) mais cela ne marche que pour une tranche d'âge assez avancée.... Honnêtement, à 20 ans, on a pas peur de grand chose. c'est pourquoi aujourd'hui, c'est la culpabilisation la clé.
et ça marche ! on se sent coupable de ne pas travailler, de sortir en groupe, de boire, de fumer, de parler politique, de dire qu'on fait des films, de télécharger, de baiser, de toucher une allocation, d'avoir fait des études "inutiles" comme on dit, de ne pas avoir regardé le JT d'hier, de ne pas avoir vu bienvenue chez les chtis comme tout le monde, d'être idéaliste, de prendre un bain, de ne pas aimer la marseillaise, de critiquer notre passé, de se moquer du foot...
l'exemple que tu donnes en est un parmi tant d'autre. plus le temps passe et plus je me dis qu'il va falloir lancer un grand "fuck off!" et prendre conscience que tout n'est ça n'est qu'une stratégie politique de fond menée à long terme depuis les années 90. celle de l'écrasement par l'auto discipline. a l'heure ou on se rend compte que notre mode de vie est en train de condamner la planete, tout ce que nos dirigeants trouvent à dire c'est "manger des yaourts dans des gros pots et construisons des centrales nucleaires". tout est pretexte à culpabilisation et je ne comprend pas pourquoi on ne descend pas dans la rue pour crier un grand merde.
peut etre parce qu'on s'en veut d'etre un pays qui manifeste trop.
je complète mon précédent message par une citation de Michel Foucault, issue de "Surveiller et Punir". il parle d'un système pénitenciaire théorique appelé le "Panoptique", imaginé par Bentham, qui avait pour but de révolutionner l'autorité dans les prisons en faisant en sorte que la tour de surveillance soit accessible à tout un chacun. pour lui, ce système a été étendu à la société toute entière :
"Faire que la surveillance soit permanente dans ses effets, même si elle est discontinue dans son action ; que la perfection du pouvoir tende à rendre inutile l’actualité de son exercice ; que cet appareil architectural soit une machine à créer et à soutenir un rapport de pouvoir indépendant de celui qui l’exerce ; bref que les détenus soient pris dans une situation de pouvoir dont ils sont eux-mêmes les porteurs."
Tu vois que tu pouvais laisser les commentaires activés pour ton post mon cher Guigui ;)
Pour compléter le post d'AM, il y a un autre penseur que je convoquerais bien volontiers, le brave Etienne de La Boëtie, qui, au 16ème siècle, balance un pavé dans la mare avec son "Discours sur la servitude volontaire". Etienne part du constat que les hommes courbent l'échine sous le pouvoir des rois sans se rendre compte que c'est leur obéissance qui fait la force de ceux-ci. Le pouvoir, en effet, a toujours été considéré comme une force qui coulait de haut en bas, mais Etienne constate que sans l'obéissance qui lui répond, celui-ci est caduque. Lui qui avait les couilles bien accrochées écrit ainsi témérairement : "Soyez résolu de ne servir plus, et vous voilà libre". C'est une pensée on ne peut plus d'actualité, qui ne peut se concrétiser que si le plus grand nombre y adhère...
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