lundi 28 décembre 2009

mercredi 2 décembre 2009

Décembre (explose en plein vol).

* Ça me manque, alors je cherche une alternative compatible avec mon emploi du temps rétréci pour continuer ce blog. J'essaie, enfin je lance l'idée, on va voir, un post mensuel en forme de work in progress, qui évoluera donc au fil des jours, d'abord juste notes pour finir j'espère sous forme de texte. Un truc à suivre, donc, connectez-vous de temps en temps, ça peut avoir évolué. Je mettrai les ajouts en gras.

Les Dragons n'existent pas


Image


"Dans l’histoire économique et sociale mouvementée des Ardennes, trois luttes contre des dragons racontées par les ouvriers.

Ceci n’est pas une légende.
"


Un documentaire écrit par Guillaume Massart, Adrien Mitterrand, Nicolas Laussen et Laurine Estrade

Mis en scène par Guillaume Massart

Musique : Tympanistan

Produit par Guillaume Dreyfus, Black Bird Productions.



(merci à Julien Meunier/Jiko pour le visuel)



* 20 minutes de bootleg un peu pourri du dernier live de Dominique A.

* Marrant comme Entourage se vautre quasi-à chaque fois qu'elle veut montrer des extraits de faux films, à chaque fois qu'elle veut "faire cinéma", parce qu'elle est déjà mise en scène, en vérité même parfaitement mise en scène, parce qu'il n'y a plus de saut qualitatif TV/ciné, aux États-Unis j'entends. Reste la débauche, pour simuler, la machinerie mise en avant : les travellings circulaires, donc, et les ralentis. La télévision prend sa revanche sur le cinéma, lui fait la nique, voyez le dernier épisode de la saison 4, qui assume enfin que ces faux films étaient vraiment moches, le ridicule consommé de Medellin. Je ne suis pas sûr que c'était prévu ainsi d'entrée de jeu, souvenez-vous au moment du trailer, qui était déjà ridicule, et devant lequel les personnages pourtant s'extasiaient. Peut-on supposer que les scénaristes ont changé d'avis en découvrant les images? Problème de l'idée moderne de cinéma, floue, quand la modernité télévisée est devenue une évidence. Contre-exemple : ce qu'on voit d'Aquaman est mille fois plus enthousiasmant que ce que j'ai pu voir d'Avatar. Ajout : l'épisode 5 saison 5, avec les mushrooms, coup de génie, magnifique.

* On va à la pioche aux aides aux financements comme on se rhabille. On pense à qui on drague. On sait qu'on lui ment, qu'on veut juste un coup d'un soir, mais on lui promet toute une lignée de beaux enfants bien élevés qui iront à Henry IV. Mais en fait on veut lui faire les poches.

* La première des Dragons aura lieu le 18 décembre. Elle sera super-private, sur invitation, VIP, parce que la salle est trop petite. Je me rends compte qu'on peut la remplir bien quatre ou cinq fois rien qu'en vidant nos carnets d'adresse, cette salle. Vivement la deuxième, du coup! (qui ne sera pas à Clermont-Ferrand, on n'a pas été pris)

* Dès le chromo seventies très Frissons, le glow, la surcharge de décors, le tour du propriétaire, on sent que The Box ne mène à rien, qu'il n'aura à dire que l'échec désormais évident de Kelly à trouver quoi ajouter après Donnie Darko. (ça commence en copiant les seventies, ça finit comme un mauvais film français de genre, lapilassade vous me direz, citation de 2001 comprise) (où Kelly devient Kounen) (triste) (sans parler de la pauvre misogynie avouée du film)

* Black Swan au théâtre de la ville. Les perches dans le noir. Tous les sons qui débordent la musique, pieds glissant au sol, crissements des perches, respirations. Gilles Jobin : "Don't play with the rabbit, just move it".

* Le Vice-Consul. (à suivre)

* Écriture documentaire, le dossier de Positif, l'interview de Claire Simon notamment, quelqu'un connaît le bouquin chez Addoc "Anticiper le réel"? Ça vaut quoi? Et les autres livres Addoc? (horrible papier sur le documentaire animalier) (recopier les passages sur l'ébahissement enfantin en art, dans le programme de Black Swan, à opposer aux conneries de ce papier) (oh les ombres de chevaux à la fin de Black Swan)

* XXI versus Le Tigre, beau papier sur le curé africain dans XXI. Lire les pages de Guibert. C'est le dernier Tigre bimestriel, c'est un beau Tigre en l'occurrence, vraiment vraiment beau, peut-être plus beau que réellement consistant, disons que c'est un départ en fanfare. Je remplirai l'interview graphique, peut-être je la scannerai ici.

* Du blues.

* L'EP des French Cowboys est je crois un peu nul, mais je vais réécouter.

* Heureusement l'EP Kick Peplum de Dominique A...

* À l'origine, de Giannoli, film étonnant, Jiko dit que ça finit chez Spielberg, il exagère, mais ça finit au moins en série américaine et c'est beaucoup. Il y a parfois des relents de film avec Daniel Auteuil, mais Giannoli se débrouille suffisamment bien pour qu'il n'y ait en fait pas Daniel Auteuil au générique. Première fois aussi que le "d'après une histoire vraie" a sur moi tant d'impact, qu'il a une réelle utilité dramatique. Film non pas sur le culot, ç'aurait été trop facile, mais film sur l'ébahissement de la fiction, justement, sur le désir de fiction, les dernières séquences à ce titre sont sublimes, puisque la fiction est achevée, l'Amérique est là. Le devenir héros.

* Alors que dans Clones c'est le re-devenir héros qui est en question, et redevenir héros c'est être ridé, amoché, avoir son marcel déchiré, Bruce Willis le sait très bien. C'est abolir la synthèse, revendiquer sa gueule, être un corps. (c'est sûrement pour ça qu'a priori je m'en fous, d'Avatar) (Clones sinon est un peu nul, mais quelque chose est beau dans le retour du héros essoufflé) (manque d'imagination sinon ou volonté réelle que, dans un monde où tout le monde a des super-pouvoirs personne ou presque ne s'en sert, et chacun fait vaquer son avatar au boulot, en gros tout le monde joue sagement aux Sims?) (et quand les Clones sont in fine déconnectés, pas de perte humaine? y'a pas de Clones chirurgiens ou conducteurs d'avions? allons...) (le monde entier est une rue de New-York)

* Questions de fiction tout au long de RAPT aussi, questions de non-héroïsme en vérité, toujours cette rencontre entre le théâtre et le cinéma, ce sur-récité et pourtant très juste qui est la patte de Belvaux. Mise en scène souvent impressionnante de rigueur, de sècheresse. Quand j'y repense, plusieurs jours après, biarrement, je pense aussi à Go Fast. Qui n'a pourtant rien à voir.

* Jennifer's Body, RAS, rien à voir, rien à raconter, Rien A Secouer.

* Neveldine et Taylor sont des esthètes, ils n'ont que ça, de l'image à balancer, une éjac faciale d'images, trois tonnes d'images, montées en vrac, on dirait toujours qu'ils veulent saouler l'œil pour coucher avec, avec Gamer on se demande même s'ils ne mettent pas la drogue du viol dans le verre. Le film n'a rien à dire, mais n'arrête pas de se montrer, c'est un vrai film de pute. La séquence de danse est éblouissante. Le tout reste très idiot, presque inregardable mais aussi fascinant.

* Le Star Trek d'Abrams, presque un idéal de pop-corn. Plaisir de regarder ça, sourire figé aux lèvres, en n'attendant pas Avatar.


* Gérer l'envie=déléguer?

* Rêves de tournages, mais toujours pas de nouveau film.

***

(à venir)

***

mardi 17 novembre 2009

I'm Gone



* Le grand Seasick Steve, mesdamzémessieurs.

* Quant à moi, I'm gone too, sur les routes de France, pour présenter demain soir, 18 novembre, 20h30, Passemerveille au festival d'Amiens.

mercredi 4 novembre 2009

Isn't my bedroom.

* Bon, vous l'aviez bien senti, le temps me manque, les mots aussi du même coup.

* Je mets ce blog en dormance. Ce qui ne veut pas dire qu'il est mort. Il s'éveillera sans doute, parfois, peut-être très vivement, peut-être juste en passant. Mais il ne faut plus s'attendre à des mises à jour très régulières.

* C'est que le moment où je me sentais vide de projets et que je faisais par conséquent le plein est depuis longtemps passé, et qu'aujourd'hui ces projets se font avalanche coincée dans un goulot d'étranglement.

* Ce qui veut dire, ceci étant, que les choses vont bien, vont mieux. Les Dragons N'Existent Pas sont bouclés, je vous tiendrai au courant de la première, évidemment. Passemerveille fait sa dernière ligne droite : projection le 18 à 20h30 au festival d'Amiens puis diffusion TV sur CinéCinéma Culte en février prochain. Plus tout ce qui s'écrit et se monte et se cherche des financements (et qui se traîne parfois, désolé Ihu, je t'assure qu'on traîne notre culpabilité... mais on va y revenir, promis). Et aussi les projets qui ne sont pas miens, qui s'écrivent se montent se cherchent des financements, et que j'épaule. Vous verrez bientôt Pompéi (nouvelle collection), mon nouveau court (6 minutes), dans des festivals et ailleurs, sur le net notamment. Et d'autres choses à déterrer. Et à part le travail, des choses chouettes à vivre.

* En attendant, la meilleure nouvelle du jour, c'est ça.

samedi 17 octobre 2009

Outro - La Dernière Danse.



* Le reste de la dernière livraison du Lonesome French Cowboy est à écouter ici. Mais c'est surtout celle-ci qui me retient.

* D'ailleurs, le nouvel album des French Cowboys, c'est bientôt, non?

jeudi 15 octobre 2009

Grand temps.

* Les Dragons, les Dragons, les Dragons... Il y a un moment où il faut que ça se finisse, et ce moment, c'est le 22. Il est temps. Les dernières embrouilles techniques, qui encombraient la ligne droite finale, ne sont plus loin de m'épuiser.

* Lu les deux premiers tomes de Kaos, de Tezuka, chez Cornelius. Comme toujours je suis impressionné par l'ampleur de l'univers, face à la modestie incroyable du trait et de la narration. Le secret, ici, c'est le in medias res permanent, on a toujours l'impression d'être à deux doigts d'être en retard sur l'action, dès la première page on se demande si c'est bien le tome 1, quand tout commence, il ne reste déjà "plus que deux épreuves" et dès la quatrième page, c'est déjà "la fin d'une amitié" annoncée en tête de premier chapitre. Et pourtant, cette amitié est déjà une évidence, et sa fin déjà une déchirure. Fascinant.

dimanche 11 octobre 2009

Post-scriptum.

* Qu'est-ce qui lui est reproché, finalement, à Apatow, sous l'étiquette bien utile du conservatisme, du familialisme? J'ai relu un peu le dossier au réveil, et j'en déduis qu'on lui reproche de n'être pas misanthrope, on veut que Sandler soit plus cruel encore, on veut que tous les personnages soient pleins de colère et d'amertume comme Eminem dans son caméo, on veut que les couples se déchirent, que ça clashe, que ça se haïsse, que ça ne veuille plus se voir, on souhaite, dans Les Cahiers du mois, des personnages égoïstes et mauvais, on redit le fameux et absurde "les gens heureux n'ont pas d'histoire".

* On dirait qu'il est inconcevable que la somme d'actions, de discussions, de reculades, d'avancées, d'hésitations, d'un personnage complexe, lorsqu'elle en arrive à la fin de son déroulé, ne puisse être vue autrement qu'en tant que morale. Je suis assez bluffé de lire qu'Apatow serait rétrograde, qu'il mettrait le couple avant tout, la famille avant tout (non, il met l'Amour et l'Homme avant tout, après qu'il le fasse habilement ou non c'est un autre débat, mais sur le fond moi je ne vois que ça). Si l'on réfléchit cinq minutes à la fin du film, Sandler avant toute chose est profondément déçu, déçu par celle qu'il aime, déçu qu'elle puisse aimer un con, et qu'elle rationalise plutôt que de suivre l'élan fou de son cœur ; Sandler ne sait qu'une chose, c'est qu'il l'aime, et l'amour est plus fort que la déception, il l'aimera au-delà, ne cessera de repenser à elle, elle l'accompagnera toujours, sera là ; et elle, il l'accompagnera aussi, c'est une marque au fer rouge qu'ils partageront ; certes les circonstances ternissent la belle, elle n'en sort pas grandie, sa maladresse est immense, Sandler en sort KO, complètement assommé, elle n'a pas mesuré les conséquences, elle lui a fait très mal ; et on le comprend et on compatit ; et à la fois, à elle, on lui en veut et on ne peut pas la haïr, on pourra continuer avec lui de détester Bana et dans le même temps accepter que la femme rêvée puisse aimer autrement, puisse désirer autre chose que la seule passion, ce n'est pas un point de vue a-romantique, c'est au contraire le point de vue d'un romantique blessé, à la fois précipité dans le mur du réel et lui-même en équilibre dessus. Briser un couple n'est pas l'Interdit, Apatow ne condamne pas l'adultère, au contraire il le comprend et l'interroge : il s'agit seulement de dire que ce n'est pas rien, et qu'il faudra d'abord en passer par une solution de compromis, que le bel irrationnel de l'Amour, celui qui seul vaut qu'on ait le cœur qui bat, évolue nécessairement à l'intérieur d'un espace rationnel, qu'il faut faire avec ; je ne veux pas parler de résignation, on peut décider de l'envoyer valdinguer, avoir un idéal amoureux et avoir la chance de trouver l'autre qui y est réceptif. Mais la décision de l'envoyer valdinguer signifie toujours déjà reconnaître qu'il existe.

* En somme, Funny People dit (je parle là simplement du fond, je maintiens mes réserves de forme) l'inverse de ce que Les Cahiers lui reprochent, raconte comme il est compliqué, comme il est héroïque, de résister au cynisme. Quand je lis dans l'article de Nicholas Elliott, vrai article de connard pour le coup, que les héros de 40 ans toujours puceau et Knocked Up sont "des amants si courtois qu'on se demande si de tels spécimens existent dans la nature", je me dis que cette résistance-là a de la valeur et de l'avenir.

samedi 10 octobre 2009

Les effets secondaires.

* Je n'avais pas vraiment prévu d'écrire quoi que ce soit ici sur Funny People, je pense que l'essentiel je l'ai dit sur le forum de FDC, où j'écris ceci, que c'est le film le plus proche de Freaks & Geeks, dans l'intention, dans son envie d'accéder à l'âge adulte, mais que quelque part, le film me paraît un peu forcé, qu'il reflète une envie d'atteindre une profondeur davantage qu'il l'atteint réellement, que son projet déborde un peu trop, qu'il n'y a pas la belle simplicité de la série, les ruptures de ton dont tout le monde parle sont un peu métronomiques, à mon goût, dans F&G ça s'opérait par subtils glissements de terrain, là Apatow vise à la grande forme, on le sent, et à mes yeux il s'y égare un peu, fait un peu le coq. Je ne dis pas que le film est véritablement prétentieux, ni qu'il est raté, il est souvent beau, souvent juste, souvent émouvant, je pense bien qu'il est sincère, mais moi qui pleure à chaque épisode de F&G je n'ai jamais retrouvé cette émotion-là. J'ai un peu l'impression que le film en fait trop, trop dans son écriture, trop dans ses intentions et surtout trop dans sa mise en scène. La photo de Kaminski se la joue, certains plans me paraissent gonflés pour pas grand chose (le travelling final, par ex), on est loin de la rigueur sans ambages, et pour le coup désarmante de simplicité, de la série, qui reste pour moi le sommet de la carrière d'Apatow (les épisodes qu'il réalise lui-même sont d'une sobriété incroyable). Ici, c'est très inégal, on a du champ/contrechamp plat, et puis soudain des plans qui se posent là, qui veulent se montrer plutôt que de montrer ce qu'ils contiennent... Le film aurait à mon sens gagné à être plus resserré, plus concentré, peut-être plus pensé. J'ai eu parfois la désagréable impression d'un film de scénario, un scénario remarquable à plusieurs titres, certes, très technique en somme, un scénario qui sait varier le ton dans une seule et même scène, dans un seul détail parfois (le coup du portable pendant Cats, c'est parfait, le contre-champ est rythmé parfaitement, préparé par l'axe du regard déjà en errance hors de l'écran, on ignore où, il ne regarde pas quand on lui dit de regarder, à la rigueur ça fonctionnerait presque même mieux s'il ne parlait pas ensuite, que ce seul désintérêt suffise) ; et parfois au contraire l'impression d'assister à un premier montage, que le film était à deux doigts d'être immense, mais qu'il était paradoxalement à la fois trop calculé et trop lâche (comme on dit d'un noeud qu'il est lâche, pas dans le sens de peureux).

* Voilà ce que j'en disais donc, et je comptais en rester là. Et puis il y a eu depuis la lecture du dossier des Cahiers du mois, qui m'a tout simplement rendu furax, par sa bêtise globale (je mets, disons dans le doute, à part le texte de Bozon, qui n'est pas sans intérêt, mais qui ne me semble au final jamais parler d'Apatow), par son acharnement à tenter d'inventer une contre-hype, qui n'est pas condamnable en soi, mais qui sonne ici tellement pré-fabriquée et mensongère, qui relève du "coup", qui n'a en outre pas le courage de son opinion, voir le papier de Garson, par exemple, qui commence timidement par se dédouaner, qui dit le cinéma d'Apatow est misogyne mais pas pour les raisons banales que vous croyez, il faut être beaucoup plus intelligent que vous le croyez pour le voir, et je m'en vais vous démontrer en quoi, et bien sûr je le ferai par omission, par du listing, indéniable de fait, puisque j'ai listé ce qui m'intéresse, et ai omis ce qui ne m'arrangeait pas. Malhonnêteté évidente d'un tel procédé (le papier de Bozon y passe d'ailleurs aussi, qui commence par dire en quoi Apatow et Hughes ne peuvent être comparables puisqu'un listing prouve bien qu'ils ne sont pas similaires, merci La Palisse).

* Qu'on se comprenne bien : je ne suis pas là pour ajouter ma touche aux lauriers que la critique française tresse sans doute exagérément à Apatow, je suis loin d'être aveuglé par tout ce qui porte sa griffe, j'aime the 40 year old virgin, même si je l'ai vu depuis un peu trop longtemps pour en bien parler, je n'ai aucun souvenir de Knocked Up, sinon qu'il m'avait déçu et globalement embarrassé, je crois bien, et pour Funny People voyez plus haut. Mais vous voyez d'ici mes gros sabots galoper : Judd Apatow, c'est aussi et surtout Freaks & Geeks (et par extension Undeclared, même pas mentionné d'ailleurs dans l'intégralité du dossier, qui en passe pourtant par des inédits dont il ne touchera d'autre mot qu'un vague pitch, The TV Set ou Kicking and screaming, par exemple -- enfin non, soyons juste, sur Kicking and screaming, Tessé, qui signe dans ces pages son pire papier à ce jour, et il fallait le faire, le type a en la matière du métier, se sent obligé d'ironiser "réalisée par le fils de Bob Dylan (American Pie 3, quand même)", pour ce qu'on en a à foutre...) et c'est aberrant si l'on décide de réfléchir à Apatow de n'en rien faire, de ce sommet, de n'y voir qu'un vivier à acteurs comiques (ah bon?) ou, pire encore, qu'"un film de campus étiré" (ah bon??), qui n'aurait pour projet que de "ressasser ad nauseam les tourments névrotiques et sexuels de jeunes gens ordinaires" (Tessé, toujours, bien sûr, qui assurément n'a pas dû voir la série, ou s'il l'a vue c'est que véritablement il devrait se reconvertir dans la boulangerie, au moins il serait utile à quelque chose, "pain gratuit et obligatoire" comme disait Jules Renard, là ce serait une noble cause). Mais c'est que l'usine à listings se casserait la gueule en beauté, plus aucun ne tiendrait le coup, plus aucun reproche ne se vérifierait, la belle cohérence thématique bricolée de toutes pièces avec du mauvais scotch, pour les besoins du "coup anti-hype", se décollerait d'un coup, il faudrait admettre qu'Apatow sait écrire des personnages féminins, qu'il ne passe pas son temps en-dessous de la ceinture, que le drame derrière le rire est un territoire qui lui est familier, que Hughes est un fantôme omniprésent, et surtout, surtout, surtout, qu'Apatow sait, ou pour le moins a prouvé qu'il savait, mettre en scène, et pas qu'un peu. Je ne vais pas ressasser ce que j'ai déjà écrit un peu partout au fil de L'Essaim sur la rigueur magistrale de la série, sur son intelligence esthétique, je vous laisse revenir de vous-mêmes en arrière si ça vous amuse. Mais à lire à quatre ou cinq reprises des affirmations péremptoires du genre "les effets de mise en scène ne sont pas le fort d'Apatow" (dixit Garson) (c'est quoi les "effets" de mise en scène? c'est grave docteur?), j'avoue que j'étais à deux doigts d'extraire un best-of des dix-huit Divx que je relance régulièrement avec toujours autant d'amour (je le ferai pas, voyez plutôt la série que des fragments).

* Numéro globalement à chier, par ailleurs, que ce 649. L'illusion du 648 n'a pas duré longtemps. Toute la partie finale, sur Fellini, on dirait que ça a été compulsé pour une brochure d'Agnès B. ou un supplément Libé (le plus comique étant bien sûr l'encadré minus "J'aime Fellini, par David Lynch").

* On me tape pas mal sur les doigts alentour, d'avoir laissé entendre que Fish Tank m'a bien cordialement repoussé. J'ai essayé d'expliquer un peu à L., à Kaherk, à Guigui, mais c'est pas facile ; Kaherk me dit qu'à son avis le problème c'est davantage moi face au film que le film lui-même. Ça me va très bien mais ça n'explique pas grand chose. Pour résumer rapidement, je trouve que le film porte bien son nom, que c'est le principe de l'aquarium dans un restaurant, avec ses plantes exotiques, son naturalisme qui tourne en rond, ses belles couleurs, ses plantes exotiques, et si l'on tape sur la vitre, ça s'agite. De temps en temps, on ouvre la trappe et avec elle la porte du suspense : bouffe pour poiscaille ou épuisette fatale? Même sentiment, en somme, que devant 4 mois, 3 semaines et 2 jours, cette immonde petite chose qui assimilait un fœtus à une assiette de rognons souvenez-vous, et qui travaillait à piéger son spectateur comme on met un ver à l'hameçon, multipliant les faux suspenses jusqu'à faire espérer le dérapage (à la Haneke, en gros, souvenez-vous la lumière vacillante dans le couloir, ayez peur, l'ampoule est naze). Fish Tank n'en est pas à ce point, je l'admets volontiers, mais quelque part je le trouve plus sournois, parce que plus habilement emballé, photo sublime de Robbie Ryan (qui avait fait celle, très belle aussi, d'Isolation) et 4/3 très bienvenu ; ça a en somme quelque chose à voir avec la tortue dans la baignoire de Naissance des pieuvres, cette manière d'appâter, de promettre qu'on va souiller, de dire "si ça dure, c'est que ça va mal se passer, ne partez pas" (du coup, ça n'a pas manqué, je suis parti au bout d'une heure vingt, manquerait plus qu'on me donne des ordres au cinéma), peut-être pas cette fois, mais soyez-en sûr, quelque chose arrivera dans le film, quelque chose de cet ordre, un viol peut-être, une agression, une mort, vous resterez n'est-ce pas, quand ça arrivera? Moi je serais resté si par exemple la magnifique séquence où toutes les ados chantent et dansent ensemble, un peu mollement, avait pu durer un peu. Mais évidemment la séquence doit s'achever sur un zen pété, on se croirait en France soudain, au cinéma français, il faut que l'adolescente fasse la moue et pète un nez. De même qu'il y a quelque chose de beau dans ce que Mia danse mal mais avec ferveur -- mais alors pourquoi filmer le moment où elle danse pour lui comme un lap-dance? Pour récompenser de l'attente? Et évidemment, deux minutes après : "Tu sais que je voulais t'avorter?".

* Là-dessus, c'est beaucoup plus compliqué de parler du Rivette, qui lui n'a rien de prévu, n'a pas "d'effets de mise en scène" précuits, n'escompte pas à la grande forme, ne piège personne, dérive au contraire à vue sur un scénario sans boussole, au seul service d'une mise en scène d'une ampleur époustouflante, ramenée à l'étroitesse évidente de ses moyens d'action. C'est un film de moments, volatil comme le souffle qui gonfle et dégonfle la toile cirée bleue du chapiteau lorsqu'elle et lui s'assoient dans les gradins et que la caméra semble flotter légèrement sur leur trouble, incertain et changeant comme ces lumières qui, allumées puis éteintes, redécoupent alternativement un plan-séquence nocturne dans ses différentes profondeurs, organique et concret comme le son mat et fragile des numéros de Wilfried... Il faudrait parler du film en l'ayant sous les yeux, j'ai l'impression qu'on ne peut en parler qu'avec qui l'a connu, un peu comme c'est le cas des personnes qui comptent vraiment ; mais il ne passe déjà plus nulle part. Dépêchez-vous si vous savez où le voir.

jeudi 8 octobre 2009

Writing the werewolf.

* J'ai plein de choses à écrire sur le sublime dernier Rivette (je ne suis pas rivettien, pourtant) et le dégoûtant Fish Tank, mais le temps me manque.

* Pour patienter, écoutez l'immense Michael Hurley raconter d'où lui est venu The Werewolf (que vous pouvez réécouter ici).

mercredi 7 octobre 2009

Singularités.

* Je ne savais trop quoi en penser en en sortant, du Oliveira, je me demandais si on n'était pas dans un cas un peu similaire au dernier et catastrophique Raoul Ruiz, un film en roue libre, sauf que voilà, Oliveira ce n'est pas Ruiz, c'est quand même autre chose, c'est quand même au-delà, disons que Ruiz a une grosse décennie de pur génie, au milieu d'une filmographie très inégale, quand Oliveira me semble davantage constant...

* Puis plus j'y pense plus je l'aime. Pour le coup le cliché journalistique du "film vert" par un centenaire faisait sens, ce romanesque complet, romantisme absolu, presque naïf, la jambe levée en l'air lors du baiser hors champ, etc. Naïveté de jeune homme ; d'ailleurs le personnage féminin existe peu, ou disons n'existe qu'un peu, mais quand il existe on touche au sublime, la marionnette sans fil finale évidemment, mais aussi, et surtout, l'œil qui se faufile entre les plumes bleues, mutin, coquin, tricheur ("Ah c'est vous que j'aperçois depuis ma fenêtre?"), on dirait l'Angiolina de Matzneff.

* Mais surtout ce plan qui me revient, qui vaut à lui seul toutes les tentatives un peu ratées de télescopage des époques de son Christophe Colomb, que je n'aime pas trop, ce plan donc au port, ce plan large du numérique le plus métallique qui soit, les lumières de la ville dans leur scintillement numérique lointain, comme sorties du court métrage d'Akerman dans la baie de Shanghaï, en vérité j'ai surtout pensé à Othon, qui est pourtant le Straub que j'aime le moins, celui avec lequel on m'avait traumatisé à la fac et que je ne sais pas regarder, disons que je ne sais pas voir, comme on dit voir en peinture, seulement pour de mauvaises raisons, qu'on ne m'a pas laissé voir et que je suis toujours incapable de voir, du coup, à Othon donc, mais un Othon comique, cet homme qui passe pour son chapeau, puisqu'on parlait de Ruiz plus haut, ça a à voir avec les séquences sur les quais dans Les Trois Couronnes du Matelot, quelque chose de similaire, d'aussi cheveu sur la soupe, et pourtant de mille fois plus simple, ce que Ruiz met cinq ou six ou sept plans complexes à atteindre, avec lentille fendue et filtres et badigeonnage d'objectif, Oliveira sait le faire en un plan, drôle et touchant, d'une modernité incroyable. Je me disais donc ce soir, en me trompant sans doute, quitte à donner le bâton pour me faire battre, que ce que j'aimais chez Oliveira, c'était en quelque sorte la rencontre de Ruiz et de Straub (je l'avais déjà pensé devant le Miroir Magique, je le pense de plus en plus) ; sans pour autant que ce soit de la copie ou de l'hybridation, comprenez-moi bien, je parle de ma subjectivité propre, voilà tout.

* Belle idée, dans District 9, que les aliens et les humains se comprennent sans traduction. C'est ce qui m'a le plus marqué, je crois, ce que je trouve le plus beau, le plus émouvant.

jeudi 1 octobre 2009

Le camp.


* C'est l'installation d'Ariane Michel pour la nuit Blanche de samedi, à L'Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, 31 rue d'Ulm. Je n'y serai pas, hélas, mais si vous y êtes, racontez-moi.

mardi 29 septembre 2009

Sur ordre de Charlie.

* Extraits d'un mail de Charlie Rey, reçu ce jour, plein de belles private jokes :

...

Et ta copine comment va-t-elle, ta référente adorée? Dis-lui si elle t'em... que les Thomé-Génot vont débarquer.
...

Bientôt l'accouchement du film, j'espère qu'il sera aussi beau que ses créateurs : une couleur de la Méditerranée, les paroles paloises et l'originalité de l'œil d'un Ardennais, si avec tout cela ça ne plaît pas aux parrains et marraines, je me fais moine...
Moi ça va, je viens de reprendre le boulot cette semaine comme formateur cariste au Gréta de Sedan, juillet et août en vacances comme le Gréta y était.
La semaine dernière j'ai eu un rendez vous avec ma référente, elle vient me voir car j'attendais qu'elle m'appelle. Elle me dit :"Excusez-moi j'ai 20 mn de retard, je vais pas vous faire attendre, je vous refixe un rendez vous le mois prochain", voilà ce que c'est de s'appeler Rey Charles ! Elle me dit : "Je vous ai vu sur le journal et à la télé, c'est bien ce que vous faites." (sans commentaire)
...
je te souhaite une bonne soirée et j'espère que mon petit mot te fera remonter le moral, donc sur ton blog demain je veux que tu marques : "Je suis en très grande forme et la vie est belle malgré les bonnes nouvelles journalières que Sarkozy nous donne."
* Dont acte.

* Je m'y plais bien, sur le tournage de '33, sinon, la semaine va être instructive.

* Tu vois Charlie, rien que du positif !

samedi 26 septembre 2009

Fun with Dick and Jane.


* Ce plan incroyable de Mad Men, saison 3 épisode 5, au beau milieu d'une conversation sur les différences salariales homme/femme, plan de fac de ciné si vous voulez, symbole lourdingue si l'on veut, et pourtant je vous assure qu'il n'est pas surligné, le plan est court, on le prend si on le voit, il existe d'abord en hors-champ sonore, le regard montant est préparé spatialement depuis le début de la scène, "j'envie tout ce que vous avez" lui dit-elle ensuite, épisode terrible de regards croisés essentiellement à la verticale, "ups and downs" dit le groom dans l'ascenseur, et l'autre enflure ne comprend même pas la blague, l'essence de Mad Men à mon sens, ce mélange pleinement assumé de gros sabots et de subtilité feutrée, où chaque détail a tant de poids narratif qu'on se demande comment on peut ne pas s'y noyer, presque rien n'est dit en somme, mais qu'est-ce que les plans sont bavards pourtant! Écoutez le froissement surmixé des draps lorsque Don est au chevet de sa femme qui vient d'accoucher, lorsqu'il se lève vers elle en refusant à demi-mot le prénom de son enfant, le point de montage ici, et ce son, on pourrait jurer qu'il va lui allonger une tarte. Et quelques séquences plus tard, ce plan publicitaire de Betty à la fenêtre qui montre le bébé à ses enfants, en bas de l'immeuble (ups and downs...) (ou encore la chenille à son fil, lors du rêve, tombant du ciel) (et ce Noir blessé dans la cuisine, la serpillère lavant le sang, de quoi s'agit-il? le découpage, essentiellement vertical encore, est remarquable, synesthésie parfaite du scénario et de la mise en scène), elle pourrait se mettre à chanter un slogan de lessive...

* Vous y auriez pensé, vous, à ce plan général rigoureux et bref, lorsque le gardien de prison fait sa blague lourde, et qui tombe sur son rire gras? Don n'a pas besoin de jouer la gêne, le plan le fait à sa place.

* D'ailleurs c'est un principe commun à tout l'épisode : seule la mise en scène est en droit d'éprouver de la gêne, tant les personnages doivent se l'interdire, par convenance, par nécessité, par survie.

vendredi 25 septembre 2009

Un ange passe.

* Jenkoe me fait lire un drôle de bouquin, fondamentalement dégueulasse, mais dans le même temps d'une très belle écriture, parsemé de très belles choses, impressionnantes de justesse, même, parfois. Inspirant et répugnant. J'en reparlerai peut-être.

* En attendant, avec le même Jenkoe et Kaherk, on a esquissé les contours de l'avenir (ça sonne comme une pub pour une assurance, nan?) et ça pourrait avoir une vraie gueule.

* Pour le reste, toujours pas le temps d'aller en salles, ce sont mes films qui m'occupent, Passemerveille à Amiens, Les Dragons en finition (Chloé, merci à elle, a fini la traduction, à nous les 104 festivals internationaux), les projets avec Jiko qui se relancent, EMGC aussi bien sûr, etc, etc.

* J'ai vu que Straub avait fini son film sur Gatti et qu'il allait bientôt être présenté en avant-première. Je vais donc pouvoir bientôt parler du mien, de toute cette collection de films encore secrète, chut encore un peu.

* Beaucoup fait la nounou ces temps-ci, c'est épuisant et gratifiant, mais ça me confirme que je serais incapable de ça en permanence. Tonton, c'est déjà bien.

* La semaine à venir sera consacrée au Manhattan lointain de '33, du côté des Frigos. Comptez pas trop sur moi (enfin on sait jamais, ça me donnera peut-être envie de causer, mais il est évident que ça me tiendra encore loin des salles).

mardi 22 septembre 2009

Ça va aller.

* Je me rendais compte de ceci, que les plus belles choses que j'aie pu voir cette année, pour l'instant, appartenaient essentiellement à la télévision américaine, je m'en rendais compte devant l'épisode de reprise de House, double-épisode, long métrage en vérité, plus beau mélo vu depuis une éternité, l'introduction m'avait déjà liquéfié, en larmes d'emblée, tout m'y prenait, l'attente du héros disparu en plan large en fin de saison 5, cette terreur puissante qui s'était emparée de lui, cette peur, cette angoisse, cette folie, cet aboutissement incroyable d'une série qui n'avait plus d'autres rails que la formidable densité, la formidable cohérence, la formidable humanité en crise de son personnage, personnage de télévision, personnage de fiction, personnage de cinéma le plus extraordinaire créé depuis une éternité, personnage sur qui tout repose, personnage à placer dans n'importe quel décor, n'importe où, personnage parfait, personnage scénariste et metteur en scène, rêve absolu de scénariste, vous avez remarqué la différence d'étalonnage entre l'introduction et le reste, et ces fondus par ajouts (je suis un vendu complet aux fondus par ajouts, un fondu de fondus par ajouts comme je pourrais dire à L. et ça la ferait rire) vous avez remarqué comme n'importe quel code peut s'appliquer à lui, même les pires choses, les plus appliquées, le smiley final, tout marche, tous les clichés, toutes les exagérations, comme si le scénario se devait d'avoir la main lourde, et comme cette mise en scène prouve sans cesse qu'il peut tout être, qu'il est un héros à part entière, un Héros complet, un Héros noble, donc un Héros dramatique, un Héros terrible, un Héros en échec permanent et pourtant toujours vainqueur même dans la pire des défaites, ça avait en somme à voir avec Vic McKey, il s'agissait en somme de dire que les Héros les plus embourbés sont les plus admirables, que dans leur faillibilité ils occupaient toujours l'écran, que la mise en scène ne pouvait qu'être à leur service, même si rien ne survenait, parce qu'eux-mêmes survenaient à l'écran, c'était en somme la même chose que les grosses paluches de McKey sur l'écran de plastique noir pourri du finale de The Shield, c'étaient les grosses paluches de Greg House sur sa propre vie, vous avez saisi comme finalement, dans toutes les séries américaines, même les plus ratées (la troisième saison de Gossip Girl, tiens, qui ne ressemble à rien, qui est nullissime), il s'agit toujours d'une course à la joie pure, que l'enjeu majeur est toujours là, est toujours ça, que sous-jacent c'est le bonheur qui tient, et que la mise en scène n'a pas de complexe pour ça, à cause de ça, regardez les arrières-plans des séries américaines, il s'y passe toujours quelque chose, un rai de lumière s'y promène, un détail s'y niche, vous avez vu le "let's prepare for success" du bus final dans cet épisode de relance? C'est exactement ça, tout dit "failure" mais tout crie "success", une vie réussie c'est une vie qui ne meurt pas, c'est aussi simple que ça, bonheur simple d'être en vie, de constater la lumière, la respiration, la peau, la beauté, la musique, le sourire, ça peut paraître neuneu et pourtant la série américaine propose un miroir permanent au pathétique, House le dit d'ailleurs ici, que le pathétique est ce qui est intéressant, beauté dans la tristesse, non pas beauté de la tristesse, soyons clair, pas de naturalisme crasseux, il s'agit d'espoir, de sublimation si l'on veut, de panthéisme, toujours, le cinéma est affaire de panthéisme, athée quand bien même, il s'agit de ça, de bonheur, jamais de mépris, humanisme complet de la série américaine, c'est un peu ce qui est dit dans le beau texte des Cahiers sur The Wire, malgré que je n'ai jamais accroché à la série, cette phrase sur le dernier plan, sur le "sauvetage" même du pire personnage, de la pire raclure, du plus irrattrapable, rattrapé parce qu'en vie, parce que palpitant, parce que là, parce qu'en présence, parce qu'en vie.

* Je ne crois pas avoir jamais autant été heureux qu'un héros fasse l'amour. Heureux pour lui. Ému. Bouleversé. Pourtant le cliché est là, les larmes, le pathos. Et pourtant que c'est beau...

* Vous vous rappelez l'épisode de F&G où Bill manque mourir de son allergie, vous vous souvenez du découpage, de l'enchaînement des plans, du plan final où le grand zigoto repart sur son vélo ridicule, sa selle trop basse, son cadre à l'arrière, cette façon de rebrousser chemin in extremis? Je disais récemment d'Import/Export à un ami que la mise en scène, sublime, disait régulièrement au scénario, discutable, "ça va aller, allez, ça va aller". Il n'est pas de meilleure intention de mise en scène.

lundi 21 septembre 2009

Grown so ugly.

* J'essaierai de réveiller l'essaim cette semaine, promis. En attendant, filez là, découverte merveilleuse. Un peu tardive hélas, beaucoup de liens sont morts, mais les références restent.

jeudi 17 septembre 2009

Zzzzzz...

* Ouais, je sais, l'essaim sommeille ces temps-ci... Je suis épuisé, j'espère, l'espoir m'épuise, je m'épuise, ça m'épuise, c'est épuisant, mais je garde espoir, je prends la confiance, ça fatigue, j'espère tenir, je crève, je change une roue, je repars.

* Globalement disons que les choses vont mieux. Et qu'il y a de belles choses en vue.

mardi 15 septembre 2009

lundi 14 septembre 2009

dimanche 13 septembre 2009

Nous marchons sous la neige en nous tenant le bras.

* Je ne sais pas encore bien ce que je pense du film, mais je sais que plastiquement, par poussées, il me fascine, je prends l'exemple de ce seul changement d'étalonnage du plan porté, sublime mais même au-delà, je ne sais pas encore me l'expliquer, que l'étalonnage d'un film me bouleverse, que rien que ça, déjà ça, me bouleverse, je n'avais jamais expérimenté. J'en reparle si je trouve comment.


jeudi 10 septembre 2009

Amiens.

* Oui, je sais, ce blog est chiant à mourir ces derniers temps.

* Passemerveille est sélectionné à l'EuroLab du Festival d'Amiens.

mercredi 9 septembre 2009

mardi 8 septembre 2009

Ils le ligotèrent et le jetèrent dans la Meuse. De ses longues griffes, il creusa les berges du fleuve, avant de se noyer dans les remous.

* Je pense à Charly, à Yannick, à tous les autres. Je pense aux Dragons. Je me dis que ça sert, que ça vaut la peine.

* À part cette nouvelle formidable, grosse journée, où j'ai fait "du montage et de la maïeutique" comme m'a dit F. Merci à N. Peut-être trouvé grâce à elles deux la solution à pas mal de mes problèmes matériels. Ouf.

* Du coup je ne suis pas allé au cinéma, trop crevé. Mais on s'en fout!

lundi 7 septembre 2009

Quand le feu est attisé, il faut le boire (si, si).

* Dépôt tout à l'heure avec Gwen du dossier de la sitcom SW!. Gros gros boulot, épuisant, on n'avait largement pas autant taffé sur Sirté-Baja avec Simon. Ça veut pas dire que c'est gagné pour autant, loin de là. Mais ce fut un bel entraînement pour un retour à la fiction, et surtout un beau premier entraînement à la comédie, avec ses déconvenues et ses bonnes surprises. On était surtout déçus que le Khan n'accroche pas à la V1, c'était un peu notre cœur de cible. Faudra qu'on lui fasse lire la Vdéf, vu que son retour nous a beaucoup aidés, en nous remuant sans vergogne, à affiner et réécrire et repréciser le truc. Quoi qu'en dise l'oiseau noir, je ne suis pas d'accord que le texte n'a pas évolué. Grâce à L. aussi, lectrice assidue. Qui elle aussi a déposé 9RDP, entraînement sérieux aussi pour elle. C'est chouette, ce petit village qui se constitue. On sait de plus en plus qui est avec nous.

* Si tout va bien, on en a beaucoup reparlé récemment avec Jenkoe, pas impossible que je devienne très bientôt, enfin, depuis le temps qu'on en cause, co-chef d'un village qui aurait cette géométrie variable des projets amis, des projets d'amis, des projets de nous (pour citer abusivement 1FPM1FPN). Un village qui s'appellerait sans doute Pik.

* L'entraînement à la comédie aura nécessairement des répercussions sur EMGC, beau projet de long dont j'ai vaguement parlé ici par touches. J'ai hâte d'en parler mieux.

* Pas pour autant que j'abandonne le documentaire, mais hors de question de s'enfermer nulle part. T.A.S, D.A.M et PdlBD, bref les projets avec Jiko, vont reprendre aussi (Ihu, si tu me lis...).

* D'ailleurs, les Dragons sont dans leur dernière ligne droite : le devis final est posé, bientôt, bientôt, la copie finale. Enfin!

* Et demain, montage-accouchage.

* Et demain, retour un peu en salles de cinéma aussi, si tout va bien. Ça aura fait longtemps.

vendredi 4 septembre 2009

jeudi 3 septembre 2009

Wé.

* La fin de la saison 4 de House, cf. photo du Day off précédent, est absolument sublime. Leçon de mise en scène et bien sûr d'écriture. J'avais prévu d'en parler en long en large et en travers.

* Et puis bon.



mardi 1 septembre 2009

Days off #54




* ...pour oublier.

lundi 31 août 2009

dimanche 30 août 2009

samedi 29 août 2009

Je t'en ficherai.

* Vous vous souvenez de ça?

* Ça ne s'est évidemment jamais amélioré, à chaque rencontre elle me haïssait un peu plus, idéologisait un peu plus, de son idéologie dégueulasse, j'ai eu droit aux pires, "je ne vous fais pas confiance parce que vous êtes chômeur", les mensonges, les manipulations, les insinuations sinueuses.

* Vendredi je décrochai le pompon, l'affreuse condamna tout d'un bloc, rien n'était défendable, tout devenait arme contre moi, mes démarches auprès des producteurs, mes écritures, mes travaux, mes projets, mes promesses, mes commissions en attente, devinrent sous sa langue chargée et sa plume injurieuse des "projets personnels m'empêchant de chercher un travail". J'ai eu beau refuser qu'elle inscrive ceci, ces propos déformés, rendus difformes, ces mensonges, dans mon dossier, elle n'a évidemment rien voulu entendre, il n'y avait pour elle que ça à comprendre : chercher du boulot dans ce pour quoi on a été formé, dans ce pour quoi on se bat, dans ce pour quoi on va à l'ANPE Spectacle justement, ce n'est pas chercher du boulot, je pouvais rationaliser autant que je supposais qu'elle voulait, elle s'en contrefoutait, "oh votre formation, hein, votre formation, j'ai regardé ce que c'était et, hein..." et hein quoi? "et hein vous savez bien, hein" non, non, je ne sais pas, dites-moi "oh oui oui oui oui, hein, vous savez très bien" donc non je n'ai pas su et tout fut ainsi, tout fut mépris et injures, tout fut dégoûtant, "vous savez les gens comme vous je les connais, eh bien ils travaillent, ils font des péages autoroutiers la nuit", et il aurait fallu que j'accepte ça, que je chante ces louanges-là, que je me réjouisse à l'idée de travailler de nuit dans un péage autoroutier, qu'ainsi je serais digne, digne de gagner mon argent, en somme à l'ANPE Spectacle on m'a pour l'instant proposé deux emplois, le McDo et les péages de nuit, et on veut me faire croire qu'en acceptant ces machins, j'aurais alors une meilleure image de moi, moi le "parasite" qui "vit sur le dos de la société", "vous n'êtes pas handicapé mental, alcoolique, dépressif, suicidaire, n'est-ce pas? Eh bien votre assistante sociale est une incompétente, puisqu'elle fait signer un contrat de RSA à des gens comme vous", voilà, c'était aussi brutal et bête et basique.

* Et comique aussi, ponctuellement : "Qu'auriez-vous dit si Orson Welles avait vécu du RMI?", mais que voulez-vous répondre à une telle ineptie? Si, j'aurais pu dire : ah, merci de me comparer à Orson Welles ; mais j'avoue que je n'avais alors pas beaucoup d'esprit, ma bouche était bée il n'en sortait pas grand chose, la consternation pure.

* "Je ne pense pas qu'on se reverra en Octobre, je vais vous faire radier pour insuffisance de recherche d'emploi."

* À tant de laideur, que voulez-vous répondre d'autre que ceci? (vimeo veut pas)

* Bon et sinon EMGC reloaded et bien reloaded. Pourquoi certains appartements sont plus apaisants que d'autres, alors qu'objectivement il n'y a pas de grosse différence?

* En sortant des Derniers jours du monde je me disais que ça me rendait fou de voir ça, de voir un film disons à ce point ambitieux sur le papier (dans son univers, I mean) être en réalité à ce point étroit dans son exécution, dans ses intentions, dans son rapport au monde et au cinéma. Aux USA quand on réfléchit à une fin du monde d'anticipation prochaine, on fait Les Fils de l'homme ; en France on fait ce machin-là, en France, le jour de la fin du monde, le petit monde du cinéma français en sera encore à s'attacher à ses inquiétudes bourgeoises, à ses adultères sans chair, à son sexe triste en coïtus interruptus, à ses compilations de casting, à ses récitatifs faussement bressoniens en vérité mal joués, à son refus de la dramaturgie, à ses bazineries mal digérées qui en viennent non pas à interdire le montage mais bien à interdire la mise en scène (je pense ici au plan-séquence du lance-roquette, qui voudrait être bazinien parce qu'il amène à la mort en plan-séquence, mais qui est tellement mal pensé qu'on voit exactement où s'est faite la supercherie, à quel moment le magicien a retiré le lapin du chapeau).

* Tout ce qu'on peut encore y voir, le seul intérêt des Derniers jours du monde, c'est d'y lister tous ces tics d'un certain cinéma d'art et essai devenu complètement routinier même quand il se trouve transposé dans autre chose que des deux pièces cuisine ; en somme tout ce qui aurait pu servir à faire réellement un film, ce que les Larrieu passent leur temps à refuser, complètement infoutus qu'ils sont de construire quoi que ce soit par leur mise en scène, ici simplement inexistante. Le film n'est pas fait, pas monté, il n'y a pas de découpage, pas de construction, pas d'idée, la caméra est posée là, neutralisée au possible, et l'on attend que ça se passe, rien ne se produit, de temps en temps il y a un vague effet de joliesse (le plan "vapeur" lors de l'annonce de la mort des parents) mais même là ce n'est pas un plan, c'est à la rigueur une image, au sens de carte postale.

* Enfin bref, il n'y a rien là-dedans que platitude, démission esthétique, et surtout fausse générosité, fausse audace, fausse liberté, au contraire vision fade et triste et sans chair du monde, l'idée du sexe dans ce film, présentée sur l'affiche comme s'il allait s'agir d'une libération sexuelle quasi-utopique, est en vérité très triste, très grise, très cynique et en somme puritaine, droitière.

* Vous avez remarqué comme les arrières-plans ne doivent jamais rester vides dans Hung? Comme le collège de Friday Night Lights, ces passages lumineux entre les lames des stores, entre les rideaux, mainstream surrealism, toujours, la base.

* C'est donc bien moi qui étais mal embouché : l'épisode 2 de la troisième saison de Mad Men est saisissant de neurasthénie, mise en scène cafardeuse au possible, CdZ en parle mieux que moi ici, en fin de post.

jeudi 27 août 2009

mercredi 26 août 2009

Ballo di Ferragosto.


* Photogramme tiré non pas d'un remake de Ce cher mois d'août mais d'un sublime film de vacances de l'ami Jiko. Je vous le montre pas, j'ai pas son copyright. Mais je vous fais baver dessus.

* Ceci, plus une conversation avec l'ami Jenkoe cet après-midi en terrasse, où l'on reparla d'EMGC et des Sbires, plus la vidéo de dimanche que je suppose peu ont regardé mais c'est pas bien grave, me confirmant qu'il est temps de refilmer, tout et n'importe quoi s'il le faut, mais refilmer, vite, vite. S'exercer, monter, monter même rien, même du rien, des photos, des bouts, des fragments, mais filmer vite, expérimenter en somme, compenser la rigidité des sessions d'écriture par le bonheur simple de filmer. CdZ me disait l'autre jour qu'il ne comprenait pas pourquoi les réalisateurs de courts métrages expérimentaux et documentaires ne faisaient pas plusieurs films par an. Il avait raison. Il ne s'agit pas de les réussir tous. Il s'agit d'expérimenter, d'essayer, de filmer, quoi, de filmer, d'en faire une activité principale, une extension de soi, une manière d'écrire. Expérimenter au sens propre aussi, c'est-à-dire se tromper et apprendre.

* Du coup puisque j'ai perdu le sabot de mon pied de caméra, je vais en profiter pour racheter un bon pied. Quelqu'un a un plan intelligent et pas cher?

* Enfin vu La Traversée du temps, anime nippon récupéré il y a un sacré bail sur Kühe. C'est un Groundhog Day teen drôle et romantique et triste et simple et humble et soucieux de sa lumière d'été et de la beauté calme de ses décors. Fait pour moi, en somme. C'est autre chose que... bah que rien, en fait, qu'est-ce que fait l'animation française aujourd'hui? (et me parlez pas de cette merde de Persepolis, hein) (bon, je n'ai pas vu Lascars, mais j'ai peine à supposer qu'on y trouve une telle poésie, une telle évidence...)

lundi 24 août 2009

dimanche 23 août 2009

Live at the Haçienda.


* En m'y baladant un peu, en survolant, je me disais que ce Live at the Haçienda allait profondément m'emmerder, du fait de son échelle de plans tellement resserrée qu'elle m'étouffait d'avance, et puis étonnamment, je trouve le film sublime, pour ses lumières, ses profils, la transparence/la nudité de sa technique rudimentaire (les mêmes plans, les mêmes cadres, qui reviennent sans esbroufe, on pourrait trouver ça plat, je ne sais pas, je trouve ça franc, honnête sur la captation), ses compositions, la belle durée de ses plans, c'est rare que j'aime les vidéos de live (le live à Madrid d'hier est assez laid, par exemple), disons qu'il y a bien sûr Stop making sense et puis il n'y a pas grand chose d'autre qui me plaise en la matière (si, il y a les belles répétitions de Balibar dans Ne change rien) (je déteste pas le DVD live de Dominique A, mais bon, je suis pas très clairvoyant sur Dominique A, Châtaigner est quand même un réalisateur pas terrible), mais là il y a ce côté rough, ce côté humble, le son même est magnifique, c'est quand même ça qui nous intéresse, mixé dans les aigus, un peu pourri, mais très beau en vérité, enfumé, très pur, très sec, et puis Gano est déchaîné, fond de gorge raclé, intensité, il n'y a pas ce 2nd degré un peu nul du live madrilène par exemple, c'est du rock, quoi, c'est intime, c'est bricolé, ça fait garage de répet', et c'est très bien comme ça, c'est encore ça le mieux. En fait je ne m'attendais pas à trouver les Violent Femmes si sérieux, j'ai plus l'habitude de leur album live Deluxe, que j'aime énormément, où le son est pas mal tourné vers la salle, avec interactions directes avec le public, blagues, beaux ratages, complicité. Là le public est assez en retrait, d'ordinaire c'est moins feutré. C'est étonnant et ça fait du bien d'écouter les VF comme ça, ce calme, presque solennel, disons qu'entre Deluxe et l'Haçienda, c'est la même différence qu'entre l'album New Times (j'en profite pour redire à quel point j'aime Rio de Janeiro, qui referme cet album souvent hilarant) et les superbes B-Sides de l'album Something's Wrong, ce même bel écart. Pour connaître les VF, il suffirait d'écouter ces quatre-là, et on connaîtrait tout, on pourrait se passer d'écouter le reste.

* Et écoutez vers 50:30, je ne connaissais pas, c'est très beau, très triste.

* Et sinon, on peut prendre 6 minutes pour regarder ceci, qui n'a pas tout à fait rien à voir (merci à Julie pour le son).

samedi 22 août 2009

Batman can just kiss off into the air.

* Extrait d'un étonnant live télévisé à Madrid, en 1985, qu'on peut trouver dans son intégralité :


vendredi 21 août 2009

Violent Femmes Trivia.



* Victor DeLorenzo met insane Beach Boys genius Brian Wilson at Summerfest in Milwaukee. Wilson pointed to Lake Michigan and asked Victor, "What ocean is that?"

* The Femmes played at the Newport Folk Festival with both Joan Armatrading (a fifty year old black woman) and Odetta (an eighty year old black woman). Gordon approached Odetta and said, "Hi Joan, I am a big fan of your music." Odetta was not amused.

* When Victor was on hiatus for nine years, Lou Reed asked Brian, "Whatever happened to your old drummer?" Brian said, "As a matter of fact, he is currently playing with Mo Tucker." (from Reed's old band, Velvet Underground) Reed deadpanned, "Any port in a storm."

* VF shared the bill in Spain with both Lou Reed and Alex Chilton/Big Star. Reed told a puzzled Brian Ritchie, "Hi Brian, I thought I might see you here." He told Victor, "Hi Victor." Chilton told Brian, "Hi Lou." Those wacky 60's rockstars!

* The Femmes first album has sold millions of copies. Their newest album has sold hundreds of copies.

* The Femmes were at O'Hare airport in Chicago. An old man walked up to the gate, started talking to the attendant, stiffened and keeled over dead. Paramedics rushed to the scene and tried to revive him with heart stimulators which created a huge noise. The corpse was twitching and jerking. During this entire scene drummer Guy Hoffman remained engrossed in his reading material about 3 meters away. The paramedics covered the corpse with a blanket, and since the old man was in the jetway all passengers including Hoffman had to walk around the stiff to get onboard. Later, when the band and crew talked about how strange it was to watch a dude croak, Hoffman said, "What are you talking about? Who died?"

* Jonathan Richman was asked in an interview what he thought of the Femmes. He said, "They'll never get anywhere with that kind of music." Three years later he woke Gano in the middle of the night, saying this weighed on his conscience, and apologized for the statement.

* Brian Ritchie was sunbathing on a beach next to Robert Plant of Led Zeppelin for 3 hours. Ritchie didn't talk to Plant or introduce himself because he hates Led Zep. Later he read an interview where Plant said the Femmes were one of his favorite bands. Ritchie felt like an asshole.

* Brian Ritchie was taking a leak while mountain biking in a secluded park in Milwaukee when he was assaulted by two cops leaping out of the nearby bushes. The cops arrested Ritchie, who asked them what they were doing hiding in the bushes watching him pee. One of the cops, who had a Hitler mustache, said, "We are on a sting operation against fags." Ritchie said, "You were the guys in the bushes." The oinkers took Ritchie to their car and held a gun to his head after finding that a Brian F. Ritchie with the same birthday, hair color, weight, and eyes, was wanted for murder. It took several hours for Ritchie to convince them that he was not Brian F. Ritchie, but rather Brian E. Ritchie. The entire incident ended up in the USA Today newspaper.

* The Femmes did a gig with Bob Dylan. Dylan did not listen to the band, despite the fact that he is obviously heavily influenced by Gordon Gano's singing and songwriting.

* Brian and Victor ran into Yes/King Crimson drummer Bill Bruford on the plane. They introduced themselves and Bruford said, "I have never heard of you." However he did put them on the guest list for that evenings show.

* Victor and Brian bumped into Uriah Heep drummer Lee Kerslake in the hotel lobby. They introduced themselves and Kerslake said, "I have never heard of you." Then he asked, "What kind of crowd do you have, are there any girls?" DeLorenzo said, "About 50/50 boys and girls." Kerslake said, "You are lucky, we only have boys."

* Horns of Dilemma saxophonist Steve Mackay is also a member of the Stooges. He told Iggy Pop that he was going on tour with the Femmes. Iggy said, "I have never heard them."

* Pink Floyd saxophonist Dick Parry is also a member of the Horns of Dilemma. He mentioned to David Gilmour that he was going out on the road with the Femmes. Gilmour said, "Who?"

* Ritchie was staying at the Randolph in Oxford, England. David Bowie was also a guest in the hotel. They did not talk to each other or have any drinks together.

* Kinks guitarist Dave Davies came to see the Femmes. They asked him to sit in on "Add It Up" telling him there were only two chords. Davies declined, saying, "That's one chord too many!"

* The Femmes showed up at a gig in L.A. and were surprised to find American game show host Pat Sajak in the dressing room. When they asked him why he was there he replied, "I am a big fan of yours."

* Another time VF went into their dressing room and crooner Tony Bennett was there. The Femmes asked if he knew their music and Bennett said, "No." VF were puzzled what he was doing there.

* Teen actress Mayim Bialik of the show "Blossom" told Gano, "Don't get married until I reach the age of consent." Gano did not comply with this request.

* The Femmes were eating at Spanish restaurant Mallorca in Ohio. When the desserts came Gano was appalled to discover that his flan was a lighter shade of brown than the flan of manager Darren Brown. Gano summoned the waitress who told him there was nothing she could do, it was the last flan. Brown made things OK by trading flans with Gano.

* The Rock and Roll Hall of Fame in Cleveland had a display of famous drummers sticks. DeLorenzo was represented by the only pair of brushes.

* The Femmes asked Tom Waits to produce one of their albums. Waits
said, "No."

* The Femmes asked Smiths guitarist Johnny Marr to produce one of their albums. He said, "OK", then never returned the Femmes calls.

* The Femmes asked brilliant guitarist Tom Verlaine to open up a tour for them in Australia. Verlaine said, "No."

* The Ramones were supposed to play before the Femmes at Lollapalooza in Canada. Bassist CJ Ramone was "detained at the border" so the Femmes ended up playing first. Another time the Ramones were supposed to open for the Femmes in New Jersey. The Ramones cancelled the gig rather than open for the Femmes. Later on drummer Marky Ramone said in an interview that the Femmes were one of the only bands who kept punk alive in the dark days of the 80's and 90's.

* Rolling Stone magazine said Gano's voice "can clear a room faster than a methane explosion."

* NME magazine in England said of Ritchie, "Technically the most advanced bassist of his generation, the pretentious conch blowing dork."

* Show biz bible Variety called DeLorenzo "the worst drummer in any professional band".

* Allman Brothers guitarist Dickie Betts was cruising in his limo when he saw a commotion at a record store in Milwaukee. He asked the driver to pull over and checked out the Femmes doing an in-store performance. Betts said, "This is the best band I have seen in ten years."

* Gano and Ritchie were having a drink at a bar. Ritchie was approached by a fan asking for an autograph. Ritchie signed the kids paper and said, "Here's Gordon, would you like his autograph as well?" The fan looked at Gano and said, "No."

* Another time Ritchie and Gano were smoking cigars at Mercury Lounge in New York. The bouncers threw Gano out but left Ritchie alone. The next day Gano said, "They don't pick on him because he is big."

* The Femmes were eating dinner at Doyle's Seafood in Sydney. Ritchie ate a live lobster served sashimi style. When Gano saw the arms of the lobster waving around while Ritchie munched the raw flesh he called a taxi and went back to the hotel. The next day Gano announced he was becoming a vegetarian and has never eaten meat since then.

* The Femmes were playing in Germany but when they showed up at the gig there was no PA system. It looked like the gig would be cancelled so Ritchie drank a bottle of Pernod and got drunk. Miraculously the PA showed up and was set up in record time. The show went on but Ritchie was so inebriated he kept calling out songs they had played earlier in the show. Finally Victor got angry and said, "Brian, we already played "Prove My Love"!

* Femmes manager Darren Brown was originally hired as lighting director. After his first gig with the Femmes he was sleeping and heard a commotion. He looked around the room and saw Horns of Dilemma keyboardist Sigmund Snopek III having sex with a tattooed punk with a mohawk wearing nothing but combat boots. The next day Snopek announced to the band, "I gave the new guy a good initiation."

* Since the band started they have played in over 500 different cities, but the members can't remember all of them.

* Mark Van Hecke who "produced" the Femmes first two records,once boasted,"I will go down in music history as one of the great record producers alongside George Martin and Phil Spector!" Instead he is currently making music for video games."

* Femmes singer Gordon Gano's brother Glenn recorded his own CD. Brian Ritchie played it for Femmes recording engineer David Vartanian and Horns of Dilemma member Sigmund Snopek III, saying it was a demo of Gordon's new songs. Although Dave and Sig had both been working with the Femmes for over a decade they couldn't tell that it was not Gordon.

* Gordon wrote "Country Death Song" in the tenth grade studyhall.

* When Nirvana opened for the Femmes in Australia singer Kurt Cobain refused to go onstage unless someone got him some drugs. Femmes tour manager Willie MacInnes gave him two Tylenol, but told Kurt they were powerful narcotics. A few minutes later Kurt hit the stage, saying,"I feel much better."

* The Femmes played at the North Pole with the Red Hot Chili Peppers. The Chili Peppers celebrated this rare opportunity by arguing and splitting up the band.

* Former President Jimmy Carter once opened up the show for the Femmes. When he met Brian Ritchie he shook his hand and said,"Pleased to meet you."

* When former Talking Head Jerry Harrison produced the Femmes, Gordon was shocked to find him drinking from a little bottle clearly marked,"For External Use Only."

* When the Femmes worked with producer Michael Beinhorn (Chili Peppers, Soundgarden, Soul Asylum, etc.) he threw a temper tantrum because the recording studio refused to provide him with a playpen for his dog who had been pissing all over the sound board.

* Gordon Gano is one of the closest living relations to eccentric billionaire Howard Hughes.

* Gordon and Brian played their first show together at Gordon's National Honor Society Program. Gordon told them he would play an innocuous song, but instead the duo performed "Gimme the Car." When a riot erupted Gordon was expelled from the honor society.

* When the Femmes did an acoustic show at Warner Bros. Records to celebrate the release of "Why Do Birds Sing?" WB President Lenny Waronker called Brian Ritchie aside and told him,"That was excellent, Gordon."

* Horns of Dilemma musicians Sigmund Snopek III and Peter Balestrieri played with the Femmes at Carnegie Hall. A few days later they had a gig at a bowling alley in Wisconsin. They told the audience, "We just played at Carnegie Hall." no one believed them and one audience member shouted out, "Yeah, sure!"

* Gordon Gano's mother worked in the movies as a double for Paul Newman's wife, Joanne Woodward.

* Slash Records President Bob Biggs did not like "Country Death Song". He complained,"It's OK until that piano comes in and ruins it." The band was puzzled since there is no piano on the song. Obviously Biggs could not tell the difference between a piano and a banjo.

* Biggs later took the master tape of "Do You Really Want To Hurt Me?" and overdubbed samples of James Brown and the Beach Boys. In the process he erased some of Victor's drum parts.

* In an interview with the L.A. Weekly Biggs admitted that he couldn't remember much of the eighties because he was on drugs all the time.

* Warner Bros. Vice President Karin Berg once told the puzzled Femmes, "Biggs' strengths are his weaknesses."

* The Femmes played with Dennis Rodman at the Field Museum in Chicago for New Years Eve '97. The audience was climbing on the elephants and the museum was strewn with used condoms.

* For the same show Rodman jammed with the femmes and showed the audience his butt and pee-pee.

* Femmes drummer Victor DeLorenzo and family was there to witness the debauchery. The Femmes hired Victor's son's band to open the show, because the opening band from England never showed up.

* Rodman poured a beer over Gordon's head, but Gordon didn't retaliate because Gordon is small and Rodman is very big.

* Brian put his bass neck into Rodman's ass.

* One of the Femmes earliest gigs was opening up for Guy Hoffman's band the Oil Tasters. The Femmes were paid nothing for that gig.

* Jazz great Ornette Coleman listened to all of the Femmes albums in one sitting. He said, "The music's great, but the words get in the way."

* Another Jazz great, Don Cherry, called Brian and asked if he could sit in with the horns of dilemma.

* Jazz great Sun Ra liked Brian's song, "Sun Ra-Man from Outer Space".He listened to it over and over on his tour bus. Ra told Femmes promoter Peter Jest, "I love it when the teenagers sing about me."

* Yet another Jazz great, Bassist Percy Heath of the Modern Jazz Quartet came to an early Femmes show and came backstage to try Brian's trademark acoustic bass guitar. Said Heath, "This is the bass guitar. That shit the other cats play is just a toy."

* Smiths singer Morrisey attended a Femmes show in London. Informed of his presence the Femmes came out for the encore and sang the Smiths song,"I would go out tonight, but I haven't got a stitch to wear" clad only in their underwear.

* Another British popstar, The Jazz Butcher, was very excited to open up for his heroes, the Femmes. Unfortunately he liked the Femmes too much, because upon hearing them he fired his entire band and fled the venue in tears.

* Pop songstress Jewel came into the Femmes dressing room and posed the question,"Would you rather be a fish or a star?" Gordon said,"Neither." Brian said,"A fish because you can eat other fishes." Jewel's response to this was,"That's disgusting!"

* In a German interview the Femmes were asked, "Ja, vat do you sink about the reunification of Chermany?" To the chagrin of the assembled journalists they responded,"We don't think the question is whether there should be one or two Germanies, but rather if there should be any Germany."

* The Femmes were going through Canadian customs when they were approached by bald TV excercise and diet guru Susan Powter. She said,"You look like rock musicians. So, what do you think, should Joni Mitchell be in the Rock and Roll Hall of Fame?" The entire band and crew replied with a scornful,"No!!!" "Why not?" asked Powter. Guy Hoffman replied,"Because she doesn't play rock and roll. If they let her in then they'll have to let Barbara Streisand in too." Brian Ritchie said,"The closest Joni Mitchell came to rock and roll was having sex with Crosby, Stills, and Nash."

* The Femmes were staying in a fancy hotel in Memphis, Tenn. They had to check out early to go to the next gig, and Horns of Dilemma musician Sigmund Snopek III fell asleep on a chair in the lobby while the rest were checking out. He was woken by a kick in the shin and a fruity voice yelling,"Come on, look lively, it's too early in the morning to be taking a nap!!!" Snopek opened his eyes to gaze upon TV excercise and diet guru Richard Simmons. Snopek then uttered the phrase,"Fuck off."

* Femmes were playing "Confessions" at a club in D.C. when they noticed that all of the young girls in the front several rows began grimacing and covering their eyes. When they looked behind them they realized why. Sigmund Snopek III was blowing a hunting horn completely nude.

* Horns of Dilemma sax man Peter Balestrieri had seen Brian jump into the audience and get passed around by the crowd and wanted to try it for himself. However, when Peter jumped the Australian audience parted and Pete landed on his butt, breaking his tailbone. He was not able to sit for the rest of the tour. When the band flew the other passengers were nervous when they saw someone with strong mediterranean features pacing up and down the aisle wearing sunglasses and drinking whiskey during takeoff.

* Brian Ritchie was having a beer with Fishbone singer Angelo. Angelo asked, "Brian, do you ever see angels?" Ritchie said, "No." Angelo responded, "I frequently see them flying around the room, But i can never tell if they are real or if I'm imagining them."

* The Femmes were playing at a rock festival with Lou Reed and Bonnie Raitt. Brian gave Lou a large cigar, and they were approached by Bonnie. Raitt asked, "Brian, do you have anything about that size i can put in my mouth?"

* A girl was lost in the Amazon for three days. When she was rescued the journalists asked her how she kept up her spirits during the ordeal.She replied,"By singing songs from the Violent Femmes album, "Hallowed Ground".

* When the Femmes were on their first tour they had a gig at a foul club in Dallas. The club had giant statues of frogs playing musical instruments on the roof. The clubowner told the band,"This is not good music. I will pay you not to play." The band refused and performed anyway. They were shocked when they looked in the crowd and saw singing legend Tony Bennett.

* Years later the band was travelling in Texas, and they saw the musical frogs for sale in the parking lot of a gas station.

* The Femmes went to a sushi bar in L.A. Former Partridge Family bassist/actor Danny Bonaduce was the maitre'd. When he found out it was the Femmes he invited them to go to the parking lot and smoke drugs.

* Another time Ritchie went to the same sushi bar, but when he sat down they started playing the Femmes on the stereo. Brian summoned the waitress and requested to hear something else. She said,"What's wrong, don't you like the Femmes?" Ritchie told the confused waitress,"No, i love the Femmes, in fact I've been to every one of their shows!"

* Brian Ritchie went to Femmes booking agent Frank Riley's office. Upon leaving he entered the elevator where he was joined by actor Sly Stallone. The elevator door did not close immediately, which visibly agitated Stallone. Rather than pressing the 'Door Close' button Stallone issued the following instruction,"Fuckin' door, CLOSE!"

jeudi 20 août 2009

I took over the world in one week-end.











* Je ne retrouve pas ma copie de Stève André, hélas.

mercredi 19 août 2009

Chemin.

* Ah comment toi-même tu peux pas test. C'est la plus belle vidéo qu'on m'aie jamais envoyée. Mais il n'y a bien que Gwen et moi qui pouvons la comprendre, je suppose.



* Et c'est donc, évidemment, une vidéo de Gwen.

* Sublime.

* Il y a même O'Dukes bordel!

* Regarde la baie vitrée, sérieux, regarde!

mardi 18 août 2009

Deus ex machinalement.

* Pas complètement convaincu par la reprise de Mad Men. Je ne suis pas non plus horrifié, hein, comprenons-nous bien, mais ce season premiere ne m'a pas renversé. Pourtant le premier acte est de très haute tenue, splendeur et évidence de l'introduction notamment, très Sopranesque dans sa façon de funambuler au bord du surréalisme et de prendre le temps de la mise en scène, de l'affect esthétique pur (le tortillon rouge dans le noir, au tout début).

* C'est plutôt l'écriture de la suite qui me laisse sur ma faim, et notamment le deus ex machina de l'incendie à l'hôtel, pas terrible, trop facile je trouve, et le montage parallèle des deux chambres, téléphoné. Et puis voilà, on est dans du coïtus interruptus de petit feuilleton, on nous fait durer le déshabillage, on se roule des pelles, et dring finita la comedia. C'est pas vraiment digne de Mad Men, je trouve, dans Mad Men d'ordinaire, les deus ex machina sont de vrais paquets de tuiles tombées du toit, des trucs relevant de l'étrangeté, du coup du sort, presque de l'onirisme, pas des machins de boulevard, d'amants surpris par la fenêtre ; je veux dire : entre le deus ex machina arachnéen du malaise à la piscine bourgeoise de la saison 2 et cet incendie à peine crédible qui n'a même pas droit à son contrechamp pour le devenir, il n'y a pas photo, non?

* Et cette fin un peu expédiée, bon, c'est un peu dommage, non?

* Allez on y croit, c'est moi qui devais être mal embouché.

lundi 17 août 2009

Cuentos del mar.

* Ruiz qui refait du Ruiz en 2009? Assez dingue pour être signalé. Moi je croyais qu'il était foutu depuis qu'il a rencontré Margolin (La Maison Nucingen est tellement ratée...). Mais non, tout simplement, il est foutu ces dernières années quand il est produit en France, disons depuis 10 ans.



* Là on revient à ce qu'il faisait dans les années 80, et ce qui n'est pas une surprise c'est qu'il s'agit d'un feuilleton, évidemment, Ruiz devrait être reconnu comme le plus grand auteur de télévision non-américain.

* Si quelqu'un sait où télécharger la suite de Litoral, cuentos del mar, qu'il agite le bras frénétiquement.

* D'ailleurs, on trouve ici depuis quelques jours le rarissime Professeur Taranne, sur lequel il faut évidemment se précipiter avant que Rapidshare ne le dégage de sa base de données.

dimanche 16 août 2009

Ce cher week-end d'août.

* Rentré un chouïa plus tôt que prévu d'un week-end complètement improvisé mais formidable dans la Drôme -- notamment, mais je l'ignorais avant mon départ, pour assister au Festival des Airs de Rue de Saint-Nazaire Le Désert. J'ai longuement maudit Le Grabu de ne m'avoir pas prévenu par avance, et puis bon au final c'est surtout moi que j'ai maudit de n'avoir toujours pas le réflexe d'emmener ma caméra avec moi quand je pars. Le village est sublime, même si je ne trouve rien sur Google Images pour le prouver, croyez-moi sur parole, et le festival, qui envahit ses rues par vagues intermittentes toute une journée durant, comme une marée changeante, est hypnotisant, quand bien même tous les spectacles ne valent pas nécessairement grand chose. L'impression d'avoir traversé une espèce de Streamside Day provençal mâtiné de Ce cher mois d'août, passé beaucoup de temps à entretenir ma frustration de ne pouvoir filmer en prenant du recul sur ce qui se déroulait pour faire des exercices de cadre mental, à voir clairement que c'était un film de lieux, un film de village, de liesse, un grand elfe monté sur échasses laissait courir les trouées de soleil sur son maquillage et bondissait sur ses longs pieds au son d'un taraf infatigable, des grappes de mômes se demandaient s'il fallait entrer dans la masse ou reculer sur une colline pour voir l'ensemble, des vieux sur un banc parlaient de fusion et de soudure à l'arc, une trentenaire avancée et anorexique cherchait la fontaine et disait à qui ne savait l'orienter qu'il "ne servait à rien", un long morceau de bois nu aux allures de squelette d'animal chimérique se balançait en l'air au rythme des envies d'une belle acrobate blonde, et leur ombre commune projetée sur les arbres alentours était déjà du cinéma. Il faudrait pouvoir y retourner l'an prochain, mais j'ai bien peur que cette magie-là ne se représente plus de la même manière.

* Dormi à la belle étoile dans des hauteurs venteuses, protégé par les parois métalliques d'une sorte de grosse carriole sans toit posée là.

* Me suis amélioré au tarot, sans pour autant gagner.

* Pains, fromages, saucissons. Bières ambrées du cru. Pastis en bouteille de plastique, mouillé à même les fontaines du village.

* Des films passent comme ça, on les vit en souhaitant les filmer. Parfois on ne sait pas ce qui vaut le mieux. Dès que je m'ennuyais, je regrettais de n'avoir pas ma caméra. Mais dès que je ne m'ennuyais pas, je le regrettais aussi.


* Quel silence au retour à Paris! Silence radio général, d'ailleurs, des mails restés morts notamment (je sais la plupart dus aux vacances, mais certains silences, l'un en particulier, m'attristent).

* Étonnant comme je ne pensais pas partir en vacances de l'été faute d'amis dispos, et comme finalement ma petite escapade se fit avec un ami très récent et donc méconnu (Le Grabu, donc, que désormais je connais mieux) et deux chouettes zigotos, Re&Ra, que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam (dormir sans toit rapproche assez pour que je suppose les revoir bientôt).

* On a été rejoints plus tard par la petite amie de Ra, A., passionnée d'éthologie, qui se trouve avoir été bénévole chez Takh, cette Association de sauvegarde et de réintroduction des Przewalski, au Villaret, où j'avais séjourné il y a deux ou trois étés. L'horrible petit film qui retraçait les activités de l'Asso et qui était projeté aux quelques visiteurs m'avait tellement écœuré par sa nullité malgré son sujet en or, que j'avais commencé à réfléchir à un documentaire. J'avais trouvé un angle à l'époque, qui malheureusement est mort avec Pamyre, l'un de ces chevaux qui était tenu à l'écart du groupe du fait d'un problème de consanguinité qui amenait les autres à le harglah sévère. Quelque chose qui avait en quelque sorte à voir avec le zébrule du magnifique Rêve de cheval d'Ariane Michel. Je l'avais d'ailleurs bizarrement pitché à Olivier Zabat, que j'avais rencontré pour son dur mais beau film Yves, je voyais en effet quelques correspondances avec ce projet de documentaire. Toujours est-il que de reparler de tout ça avec A. a fait revenir l'envie d'aller y filmer, mais y filmer quoi désormais? Il n'y a plus de réintroduction en Mongolie prévue, il ne s'agit plus que de maintenir un parc sur place, au cas où. Il faudrait savoir quoi faire. Ce sont tout de même les derniers chevaux sauvages au monde...

* Au début de cette belle vidéo du Causse Méjean, trouvée par hasard sur le net et réalisée par j'ignore qui, on les voit un peu, de loin :


* On les voit de plus près sur cette vidéo nulle :


* Résurgence, de fait, de mes autres envies animalières, les renards parisiens, notamment... Vivement la rentrée qu'on reparle de T.A.S avec Jiko et le producteur.

* Vous avez vu? La saison 3 de Mad Men commence ce soir.