lundi 27 juillet 2009

Gloire aux mauvais prêtres.

* Dire encore un peu du FID, donc... Il faudrait pouvoir raconter la discussion houleuse entre Jean-Pierre Gorin et un "militant d'extrême gauche" qui hurlait son dégoût vis-à-vis de Tout va bien, et se croyait à une projection "militante" sponsorisée par Politis ("...et j'en profite pour tirer mon chapeau à mon amie Keny Arkana!", ben écoute super, on lui dira), où se sont dits les mots les plus pertinents du festival, où l'on a été à deux doigts de vraiment parler de mise en scène, allez soyons honnête, on en a même parlé pendant cinq bonnes minutes, puis Rehm, qui était un peu stressé d'entendre le ton monter, a préféré clore le débat. Je crois que quelqu'un filmait dans la salle, j'aimerais bien revoir ça... Lorsque Gorin expliquait qu'il ne faisait pas un film pour conforter le spectateur dans ses opinions, que pour ça il n'y avait qu'à aller à l'église, et que ce qu'il entendait dans ces reproches, c'est qu'il était "un mauvais prêtre", et s'en félicitait, c'était vraiment réjouissant. Et quand il s'est mis à parler du cadre, de ce que ça signifiait de cadrer, de ce que la télévision avait transformé du rapport au cadre, lorsqu'il a commencé à parler de "neutralisation du cadre", ça devenait vraiment passionnant. Dommage que l'élan ait été coupé.

* On peut cependant écouter Gorin ici, pour compenser. Ne serait-ce que parce qu'il y parle d'Ici et ailleurs, que j'ai d'ailleurs revu au FID avec les yeux toujours autant écarquillés. Clairement le plus grand film du groupe Dziga Vertov, celui qui me laisse toujours le plus admiratif en tout cas. Pas du tout un film de bon prêtre.

* Pour les films, je cherche comment parler d'Hinterland, qui est un peu raté, mais aussi souvent beau, c'est justement un film de cadre, un film qui veut montrer, un film émerveillé. Dès qu'il se met à parler, c'est souvent moins fort. C'est un peu fragile, je me reconnais un peu dedans, ça fait un peu premier film pas complètement assuré (alors que ça n'en est absolument pas un), qui essaie de se donner une assise par le discours mais est en vérité surtout à l'aise à filmer, au plaisir de filmer et de montrer un lieu fou et fascinant, un lieu immédiatement cinématographique (c'est un peu la bulle du Truman Show, vous savez, la fausse mer et le ciel en matte-painting collé sur un dôme). Film de lieu, donc, ce que le documentaire contemporain sait bien faire, je trouve, ce d'où mes premiers films viennent aussi. Ce dont j'essaie de me détacher un peu, dans les Dragons. Mais ça ne veut pas dire que je n'y reviendrai pas (le projet 3A.S. avec Jiko, notamment).

* D'ailleurs, d'autres films de Marie Voignier sont visibles ici, je ne sais pas ce qu'ils valent, pas encore regardé.

* Ah oui, Adieu, mon général, de Muriel Montini, j'ai promis de le dire sur mon blog, je recopie le mail que j'avais écrit rapidement lors du festival : "montini, son film est atroce, hideux, pourri d'un mépris de classe évident, le film qui donnerait envie d'être misogyne, on sent qu'elle voudrait faire No sex last night, elle fait surtout No film today, si vous permettez cette pirouette nulle..." Je précise, à toutes fins utiles, que c'était une boutade, que je ne suis évidemment pas devenu misogyne, bien que j'en connais au moins une qui en est persuadée.

* D'autres notes plus tard, peut-être...

3 commentaires:

Charly a dit…

Non mais OOH ça suffit, ces histoires de misogynie, là... Ce stigmate à partir du moment où on parle de la vraie place des femmes (en tout cas pas derrière une caméra).

Je t'en foutrais des misogyne. Assume, Guillaume :D


(si il me restait un tant soit peu de crédit auprès de la gent féminine, c'est terminé)

paya a dit…

Après ça, je ne pourrai plus jamais rêver de "Charly le routard". :p

GM a dit…

bienvenue Paya :)