samedi 4 juillet 2009

Tsais que jte kicke grave, toi?


* On n'a pas dansé avant-hier soir, sans doute parce que c'était une soirée fréquentée presque exclusivement par des sourds. Au-delà de la blague, via Vig ça fait plusieurs fois que je fréquente des sourds en soirée, et outre qu'à chaque fois ce sont de bonnes soirées, ce sont aussi des soirées très intéressantes, où à chaque fois j'en apprends plus sur les usages. L'organisation sociale est vraiment différente d'une soirée classique, puisque tout le monde doit se regarder dans les yeux pour se parler, on commence en tous petits groupes, deux ou trois, qui prennent du temps à s'élargir, quand on arrive à quatre ou cinq en fin de soirée c'est comme une victoire, on n'est pas sûr que tout le monde a bien suivi ce qui a été dit, mais c'est chaleureux parce que chacun se concentre, on essaie de ne pas trop perdre le fil, et puis on est forcément physiquement plus proches, il y a quelque chose de plus tactile, forcément, il faut attraper le bras de l'interlocuteur que tu as choisi, s'il ne te regarde pas, il y a une proximité physique qui change la nature de l'échange, et puis peut-être quelque chose de plus mesuré dans ce qui est dit, de plus pensé, de plus articulé si j'ose dire, on va à l'essentiel, on est expressif. C'est un peu dur au départ parce qu'il ne faut pas être inhibé, qu'il faut oser être expressif, justement. Et puis ouvrir la bouche, ne pas aller à cent à l'heure, s'assurer régulièrement d'être compris. Ça pourrait être un peu épuisant, à la longue, je ne sais pas, en tout cas jusqu'à présent ça va. Et puis comme disaient Vig et Liam hier, c'est intéressant d'inverser le rapport de minorité/majorité, de se rendre un peu compte. De belles rencontres en tout cas. Dont, pour l'anecdote name-droppante, le môme du Pays des sourds de Phillibert, qui a bien grandi.

* Les Violent Femmes qui chantent du Rilke (Herbsttag), en live qui plus est, c'est assez incroyable :

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