* Rentré un chouïa plus tôt que prévu d'un week-end complètement improvisé mais formidable dans la Drôme -- notamment, mais je l'ignorais avant mon départ, pour assister au Festival des Airs de Rue de Saint-Nazaire Le Désert. J'ai longuement maudit Le Grabu de ne m'avoir pas prévenu par avance, et puis bon au final c'est surtout moi que j'ai maudit de n'avoir toujours pas le réflexe d'emmener ma caméra avec moi quand je pars. Le village est sublime, même si je ne trouve rien sur Google Images pour le prouver, croyez-moi sur parole, et le festival, qui envahit ses rues par vagues intermittentes toute une journée durant, comme une marée changeante, est hypnotisant, quand bien même tous les spectacles ne valent pas nécessairement grand chose. L'impression d'avoir traversé une espèce de Streamside Day provençal mâtiné de Ce cher mois d'août, passé beaucoup de temps à entretenir ma frustration de ne pouvoir filmer en prenant du recul sur ce qui se déroulait pour faire des exercices de cadre mental, à voir clairement que c'était un film de lieux, un film de village, de liesse, un grand elfe monté sur échasses laissait courir les trouées de soleil sur son maquillage et bondissait sur ses longs pieds au son d'un taraf infatigable, des grappes de mômes se demandaient s'il fallait entrer dans la masse ou reculer sur une colline pour voir l'ensemble, des vieux sur un banc parlaient de fusion et de soudure à l'arc, une trentenaire avancée et anorexique cherchait la fontaine et disait à qui ne savait l'orienter qu'il "ne servait à rien", un long morceau de bois nu aux allures de squelette d'animal chimérique se balançait en l'air au rythme des envies d'une belle acrobate blonde, et leur ombre commune projetée sur les arbres alentours était déjà du cinéma. Il faudrait pouvoir y retourner l'an prochain, mais j'ai bien peur que cette magie-là ne se représente plus de la même manière.
* Dormi à la belle étoile dans des hauteurs venteuses, protégé par les parois métalliques d'une sorte de grosse carriole sans toit posée là.
* Me suis amélioré au tarot, sans pour autant gagner.
* Pains, fromages, saucissons. Bières ambrées du cru. Pastis en bouteille de plastique, mouillé à même les fontaines du village.
* Des films passent comme ça, on les vit en souhaitant les filmer. Parfois on ne sait pas ce qui vaut le mieux. Dès que je m'ennuyais, je regrettais de n'avoir pas ma caméra. Mais dès que je ne m'ennuyais pas, je le regrettais aussi.
* Quel silence au retour à Paris! Silence radio général, d'ailleurs, des mails restés morts notamment (je sais la plupart dus aux vacances, mais certains silences, l'un en particulier, m'attristent).
* Étonnant comme je ne pensais pas partir en vacances de l'été faute d'amis dispos, et comme finalement ma petite escapade se fit avec un ami très récent et donc méconnu (Le Grabu, donc, que désormais je connais mieux) et deux chouettes zigotos, Re&Ra, que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam (dormir sans toit rapproche assez pour que je suppose les revoir bientôt).
* On a été rejoints plus tard par la petite amie de Ra, A., passionnée d'éthologie, qui se trouve avoir été bénévole chez Takh, cette Association de sauvegarde et de réintroduction des Przewalski, au Villaret, où j'avais séjourné il y a deux ou trois étés. L'horrible petit film qui retraçait les activités de l'Asso et qui était projeté aux quelques visiteurs m'avait tellement écœuré par sa nullité malgré son sujet en or, que j'avais commencé à réfléchir à un documentaire. J'avais trouvé un angle à l'époque, qui malheureusement est mort avec Pamyre, l'un de ces chevaux qui était tenu à l'écart du groupe du fait d'un problème de consanguinité qui amenait les autres à le harglah sévère. Quelque chose qui avait en quelque sorte à voir avec le zébrule du magnifique Rêve de cheval d'Ariane Michel. Je l'avais d'ailleurs bizarrement pitché à Olivier Zabat, que j'avais rencontré pour son dur mais beau film Yves, je voyais en effet quelques correspondances avec ce projet de documentaire. Toujours est-il que de reparler de tout ça avec A. a fait revenir l'envie d'aller y filmer, mais y filmer quoi désormais? Il n'y a plus de réintroduction en Mongolie prévue, il ne s'agit plus que de maintenir un parc sur place, au cas où. Il faudrait savoir quoi faire. Ce sont tout de même les derniers chevaux sauvages au monde...
* Au début de cette belle vidéo du Causse Méjean, trouvée par hasard sur le net et réalisée par j'ignore qui, on les voit un peu, de loin :
* On les voit de plus près sur cette vidéo nulle :
* Résurgence, de fait, de mes autres envies animalières, les renards parisiens, notamment... Vivement la rentrée qu'on reparle de T.A.S avec Jiko et le producteur.
* Vous avez vu? La saison 3 de Mad Men commence ce soir.
1 commentaire:
Salut,
Pour des photos du Festival des Airs de Rue de Saint-Nazaire Le Désert, il y a ce lien :
http://217.128.12.205/Patrasseries/
C'est p't'être un peu tard, mais il y a le prochain bientôt :)
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