* Peut-être que la solution, alors, vient d'une hybridation culturelle. Je vois que j'en reviens aux schémas dramatiques, à la mise à plat quasi-mathématique de mes structures, que je reviens à la fiction par la porte du scénario, de la technique de scénario, que j'essaie de souffler sur les braises froides comme la mort de ce que j'avais brûlé rageusement. Mon espoir là-dedans, c'est d'y être revenu avec autre chose dans le ventre, avec quelque chose à dire au cinéma (oh c'est pompeux, mais il vaut encore mieux l'être, j'ai l'impression), avec une meilleure visibilité qu'à l'époque où l'on m'apprenait ces choses-là, et qu'on tentait de me faire tisser (dans un violon) ces cordes à nœuds dramatiques sur du rien, sur du rien du tout. Est-ce qu'avant de savoir écrire pour l'écran, il ne faut pas d'abord savoir (enfin, disons, avoir une idée de) ce qu'est la mise en scène? (Sinon, on finit par entendre des gens mettre l'affreux Family Man de Brett Ratner, parce que ses trois actes sont nets et clairement articulés, au même niveau qu'Un Jour sans fin et que voulez-vous répliquer à ça?) Plus ça va, plus je suis persuadé que c'est le cas, qu'il faut savoir ce qui se passe, qu'on ne sait pas à quoi sert un scénario si on ne l'a pas expérimenté. Qu'on ne saura vraiment que ce n'est qu'un mode d'emploi à la mise en scène qu'en l'ayant éprouvé concrètement. De fait, je suppose que j'ai encore besoin de grandir avant de le savoir vraiment. Mais je commence à voir, je crois. Je vous dirai si la bouture finit par prendre.
* D'ailleurs, tâté un peu hier du script-doctoring, comme L. m'y invite régulièrement. J'ai l'impression de ne pas être trop mauvais à cet exercice. Je sais que ça pourrait surprendre Guigui, qui pense toujours que je suis incapable de prendre des gants, que je suis un salopard qui ne sait pas être constructif avec le travail des autres, que je suis cassant. Moi je pense que je peux l'être, évidemment, on ne se refait pas, et puis que je suis buté. Mais que s'il s'agit de dire les choses, et si le projet me plaît, je sais réfléchir, être détaillé et précis. Après, oui, je vais pas circonvolutionner, ou tortiller du cul pour chier droit comme disait mon grand-père, pour complaire à l'Auteur (franco-francitude, une fois encore, de l'ultra-protection de l'Auteur, à qui il ne faudrait rien dire... respect à Liam, d'ailleurs, qui n'a jamais mal pris que je n'aime pas son film, qui a compris que j'étais sincère et que ça n'avait rien de personnel). Faudrait demander à L. comment elle le vit. Bien j'ai l'impression, mes conseils semblent la relancer à chaque fois -- et j'en suis le premier surpris, toujours inquiet de décourager. Mes vieux cours me servent bien en tout cas. Mais m'être englouti tout Seinfeld et autres, c'est peut-être encore ça qui m'aide le plus. Vraiment l'impression d'avoir ingéré une demi-douzaine d'encyclopédies du scénario, quand je fais le bilan de ce que j'ai regardé ces derniers mois. Embauchez-moi comme script-doctor! Ça fera plaisir, des fiches de paie, à mon abrutie de conseillère Pôle Emploi Spectacle, qui s'est encore amusée à me faire Kafka dessus hier. Je cherche une insulte pour achever ça en beauté, mais je ne trouve rien d'assez ordurier.
* Vous ne trouvez pas que le meilleur album de PJ Harvey, c'est son artisanal 4-Track Demos, enregistré chez elle entre 1991 et 1992? Plus on avance dans la chronologie de sa disco, plus sa musique m'ennuie... Là, au moins, ça sent la colle et la sueur domestique.
mardi 4 août 2009
Tisser dans un violon.
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3 commentaires:
Totoro ?
"me faire kafka dessus"
très bon
L. le vit bien.
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