* Autre bidule plus récent (2003), Une Place parmi les vivants, vaut à peine d'être mentionné. Un peu comme pour Les Âmes fortes, un de ses pires navets, on est dans du téléfilm qualité française, épuisé par la reconstitution en chapeaux mous, pesant, littéraire au pire sens du terme, étouffé et étouffant, récité sage...
* Oui, bon, d'accord, il faudrait sans doute que je voie cette série Chilienne, si j'en retrouve les liens, mais c'est vrai que sur la foi de ces films-là, on peut se laisser aller à penser que Ruiz à la TV dans les années 2000, hum, c'est pas tout à fait ça.
* Alors forcément, de frustration, je suis retourné faire un tour du côté des années 80, où fort heureusement il me reste encore bien des choses à explorer (voir un compte-rendu de mes précédents voyages, en janvier dernier) et il est vrai que le moindre plan du pourtant mineur Images de sable, coréalisé avec Nadine Descendre, met les machins récents à l'amende. Mineur peut-être seulement en façade, après tout, comme les châteaux de sable de Pieter Wiersma, en fait très raffinés bien qu'éphémères, la suite de fondus enchaînés finaux est à ce titre assez superbe, pourrait en remontrer à Georges Lucas, et n'est pas sans rappeler certains plans généraux oniriques des Destins de Manoel. D'où question : Wiersma a-t-il fait des décors de cinéma, pour des plans de coupe, et à plus forte raison pour Ruiz lui-même, outre ce documentaire?
* La voix off hésitante et fragile, versus l'allemand-anguille, de qui est-elle?
* Et puis Botaniques - La Classification des plantes, qui entretient une parenté avec Images de sable, également commande d'un magazine télévisé, également cette figure émaciée du "héros" de peu, ce Quixottisme, ce réel onirique, ce goût du décor carton-pâte dans le décor réel. Ni l'un ni l'autre, Sable et Botaniques, n'atteignent les hauteurs esthétiques du Château de Chambord des Divisions de la nature, mais on peut y songer, bien sûr.
* Sans brandir immédiatement Straub dès qu'on a un pano sur la nature, reste que j'y ai songé, un court instant.
* Et puis ce goût des voix, toujours ce goût des voix chez Ruiz, je suis sûr par exemple que dans Le Voyage d'une main c'est presque tout ce qui lui importe, film découvert aussi l'autre après-midi, film pas terrible en soi, malgré toujours ce sens du mythe, presque auto-parodique, les acteurs, qui jouent vraiment comme des pieds, n'ont de corps que par leur voix, leurs accents, leurs étranges dissonances.
* Jean-Bernard Guillard, par exemple (je pense à lui bien qu'il ne soit dans aucun de ces films), vous croyez qu'on le croise chez Ruiz parce qu'il joue bien? On le croise parce qu'il a un visage-masque et une voix incroyable.
* (Restait ça, en somme, le goût des belles voix, dans Chronique d'une mise en scène, faire parler les chanteurs, écouter leur timbre à nu)
* Pour l'illégalité promise, c'est un appel au crime : il se trouve que depuis janvier, de nombreux films de Ruiz entreposés à l'INA et uniquement à l'INA, des films complètement introuvables, invisibles, et qu'à l'époque je ne pouvais voir que sur VHS défaillante, ont été numérisés. Ce qui veut dire que lorsque vous les commandez à l'INAthèque, c'est un DVD qu'on vous laisse consulter sur place. Or ces DVD, je l'ai constaté par hasard un jour où une borne était défaillante et où j'avais recours au système B, ne sont aucunement protégés et tournent sur un ordinateur portable quelconque (les films sont divisés en plusieurs fichiers .mov de quelques centaines de mégas). Et sont rippables sur un ordinateur portable quelconque. Et vu qu'on n'a que peu de chances de voir débarquer un jour prochain une édition DVD des travaux de Ruiz à l'INA, je me disais comme ça que si quelqu'un...
mercredi 13 août 2008
An afternoon at Raoul's #2
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2 commentaires:
PIRATE JE VOUS METTRAI AUX FEEEERS !
Could someone translate that last part into English for me? I'm struggling to comprehend that bit. Thx.
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