* Comme je suis de passage pour quelques jours à Paris, je suis allé aux Halles. J'ai vu Louise-Michel, vous savez, l'avant-première du mois des Cahiers, ce navet qui rappelle que les ouvriers sont des gros demeurés alcooliques et illettrés, vous savez, comme sur une banderole de foot.
* J'en ai profité pour aller jeter un œil au nouveau Forum des Images, notamment à sa bibliothèque en libre accès. J'ai ainsi pu recopier la critique de Positif de Secret Défense. Ça a dépassé toutes mes attentes, je vous la cite in extenso, ça vaut le coup :
"Pour une fois que le cinéma commercial français s'empare de l'actualité, n'allons pas faire la fine bouche. Des terroristes islamistes complotent contre la France. Face à eux, la DGSE. Leurs méthodes? Similaires. Tout de noir vêtu, un Lanvin implacable recrute et forme une étudiante aux langues O qui se prostituait pour payer ses études. En parallèle, dans une prison du Nord, un dealer paumé tombe sous la coupe d'un réseau qui œuvre pour le djihad. On pourrait reprocher à Philippe Haïm (Barracuda, Les Dalton) de vouloir jouer au cinéma américain, avec sa salle de commandement bardée d'ordinateurs designs, ses ruées de 4x4 noires sur le tarmac d'aéroports exotiques, sa jolie pépette en nuisette qui déjoue des codes secrets avant de partager la couche d'un grand méchant Levantin. On aurait bien tort. Secret Défense nous fait au contraire le plaisir de jouer le jeu du vrai film d'espionnage, nous épargne la cucuterie intempestive du Mensonges d'état de Ridley Scott, et pousse jusqu'à un réjouissant finale le cynisme de son scénario. Sérieux mais distrayant parce que justement... si sérieux, voilà peut-être le premier film assumé de l'ère Sarkozy, le président qui joggait devant les caméras en tee-shirt du FBI."
* Voilà où en est Fabien Baumann de Positif, voilà où on en est, voilà où en est Positif : à se réjouir qu'un film soit ouvertement, dans son fond, dans sa forme, sarkozyste. Décomplexé, exactement.
* Rien d'étonnant, de fait, à ce que Positif trouve une force "politique" au très hautain et consternant de fatuité dernier film des frères Coen.
4 commentaires:
-A propos des Coen, ce que dit Z. me semble très juste: "on ne va pas voir un film des frères Coen me dis-je, on ne voit pas un film des frères Coen me dis-je, pour rire, mais pour s'en payer une tranche, disons toute l'énergie de leurs films est mise dans le bon mot, dans la phrase qui fait mouche, (en gros),la seule vérité chez eux est la vérité du mot, la justesse du mot, non la justesse et encore moins la vérité de la mise en scène etc".
Ca m'a jamais semblé aussi évident que dans leur "Burn after reading". Il n'y a pas d'histoire, pas de personnages, juste des supposés abrutis dont on est censés rire. On y retrouve cette obsession du bon mot, de la petite phrase qui fait mouche. Mais le pire, c'est encore la "mise en scène". Un plan pour se foutre de la gueule d'un personnage, et c'est tout (par exemple Brad Pitt qui s'entraîne dans sa salle de sport). Le plan n'est là que pour ça. Et on passe à autre chose, à un autre plan avec un autre personnage tout aussi laid et débile. On se croirait dans un téléfilm de TF1. C'est le néant absolu.
Cela dit, ils ont l'air d'en être conscients: voyez la toute dernière réplique du film.
En tout cas, face à une telle merde, on n'a plus trop envie de faire la fine bouche devant "No country...", qui avait au moins réussi sa première heure.
-Pour Positif, il suffit de lire les éditos réac de papy Michel pour bien comprendre où ils se situent. Fabien Baumann ne fait que clamer tout haut ce qu'une bonne partie de la rédaction pense tout bas.
La nouvelle réaction, comme on dit.
Merci pour ce message.
En contradiction totale avec votre jugement, j'ai adoré le dernier Coen. Mise en scène superbe et direction d'acteurs élevée à un très haut degré de maîtrise.
Je pense même qu'il s'agit d'un des meilleurs films des Coen et qu'il soit écrit en creux, tourne autour d'un sujet "vide" rend la prouesse encore plus parlante.
Un cinéma de papier glacé peut-être, mais une exacte photocopie du monde et dont la fausseté est en chantilly.
C'est effectivement le niveau zéro de la critique, celle de ce M. Baumann. Décomplexée en tout cas. L'auteur semble très content de lui-même. A l'image de Sarkozy, d'ailleurs. Grand bien lui fasse.
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