samedi 27 décembre 2008

Pièces à conviction #2

* Héhéhé (me signale JD) :

"Attention, nanar majeur ! Cette catastrophe intégrale signée par le réalisateur de l’impérissable Les Dalton déguise en thriller d’espionnage un tract de propagande pour le gouvernement Fillon (guettez son discours sur l’envoi de troupes en Afghanistan…) et orchestre un concours absurde : lequel, de la forme ou du fond, sera le plus nul ? Sur le fond : un racisme invraisemblable où un terroriste blanc vaut mieux qu’un terroriste arabe car lui, au moins, a des remords et des excuses ! Sur la forme, un télescopage de clips ridicules, de racolage actif (du cul et de la violence à tout bout de champ) et de scènes d’actions en forme de bouillie visuelle. Sans oublier la grandiose prestation de Gérard Lanvin et ses dialogues machos à l’emporte-pièce. Après Charlie Bauer, il semble postuler pour le biopic d’Éric Zemmour. Qu’on le lui donne, et le bidet qui va avec !"
* JD me dit aussi que Positif dit du bien du ciné-tract putassier de Philippe Haïm, quelqu'un pour me scanner la notule? Allez, quoi, c'est Noël. On peut décemment pas se contenter de la citation d'Allocine, pourtant savoureuse : "Secret défense nous fait (...) le plaisir de jouer le jeu du vrai film d'espionnage", c'est signé F.B., c'est qui F.B.? Je croyais que Bégaudeau c'était aux Cahiers et à Libé qu'il posait ses petits cacas, c'est lui aussi chez Positif?

* Non mais lisez-moi ça. Je me demande si Frodon et sa bande seront jouasses, eux aussi. On peut également citer la frilosité consternante de l'article des Inrocks (malgré Goldberg, on me fera jamais acheter ce mag) ("fait sérieusement tiquer", y'avait pas plus nuancé encore en stock des fois?), la platitude très habituelle de la notule téléramesque... Quelqu'un aurait-il une copie de la critique du Monde? Bon, a priori, je m'attends à rien, elle a l'air de faire comme les autres, de dire juste "ça veut faire américain mais ça l'est pas", alors qu'à tout prendre, cette digestion gastroentéritique du cinéma américain (son incompréhension absolue, sa régurgitation gerbeuse) est bien le cadet des soucis que pose l'étron d'Haïm, les doigts sur la couture du pantalon propagandier.

* Mais le pompon du torchon, à lire le poing au fond de la gorge, s'étale, poisseux, ici. J'hésite à le copier-coller pour le préserver ici, garder cette preuve. Tout de même, trois passages du grand Carlos Gomez, pour bien se rendre compte du niveau :
"Ça ne fait pas pour autant de Secret défense un "film d'entreprise" sur les services du renseignement français. Encore moins un film de "propagande" comme les Américains savent le faire dès qu'il y va de l'intégrité du pays. Il y a bien une part d' "hommage", dit-il, aux hommes qui laissent leur santé et des plumes, en se consacrant au renseignement, mais un hommage "critique", précise le réalisateur, dont le scénario souligne la brutalité d'un milieu où "le code civil et le code pénal, on s'assoit volontiers dessus" et où le coût humain des opérations peut être scandaleusement élevé et passe à l'occasion par les... sévices secrets!"

(...)
"Il croit savoir que, depuis le 11 septembre 2001, "une quinzaine" d'attentats terroristes majeurs ont été déjoués en France. L'un d'eux, qu'il croit pouvoir situer entre 2002 et 2004, aurait pu provoquer une tragédie, en plein marché de Noël, à Strasbourg. Frissons rétrospectifs. Info ou intox? "En dépit des menaces répétées d'Al-Qaïda, le renseignement français a fait son travail." Pour autant, on demeure sur la liste des pays visés. Hélas, une autre réalité."
(...)

"Il est exceptionnel, voire rarissime qu'un film d'action made in France atteigne un tel niveau d'efficacité et d'excellence. Le propos est éloquent, l'histoire simple, emblématique, avec quelques invraisemblances vénielles mais propres au genre qui jamais n'altèrent ni le rythme ni l'intérêt. Même Ridley Scott n'aurait pas fait mieux, mais il aurait eu le double du budget."
* "Même Ridley Scott n'aurait pas fait mieux, mais il aurait eu le double du budget", vous voyez pourquoi il ne faut pas citer Scott dans une critique sérieuse de Secret Défense? Parce que malgré tout le nom est lâché et que ça leur suffit, que ça suffit à ces gens-là, aux Carlos Gomez, à ces prescripteurs-là, pour le reprendre.

* C'est aussi à ce genre de choses qu'on mesure pourquoi Zohiloff a raison de dire de Mensonges d'état qu'il est un des plus beaux films de l'année.

EDIT : l'article du monde, merci CdZ.

6 commentaires:

Khan a dit…

Putain le misérabilisme de la mutuo-coingratulation de début de post ("ouey j'ai un copain qui aime pas le film, yipeeeee").

Faut s'en remettre là.

GM a dit…

Non, non, il ne faut surtout pas s'en remettre.

Anonyme a dit…

Et sans oublier le mauvais goût de voler le titre du grand film de Rivette...

Yannick Vély a dit…

Héhé, je reconnais bien là la patte Carlos Gomez... ça me donne presque envie de voir le film.

J a dit…

Body of Lies est une très belle comédie romantique. Pas de meilleure manière pour en finir avec la guerre contre le terrorisme, et toutes les saloperies qui vont avec.

GM a dit…

Tiens c'est une belle idée de parler de comédie romantique...