* Comme chaque année à la même époque, une certaine upper-class du cinéma français croit se sniffer la fine fleur de la cinéphilie pour l'année à venir, entre deux teufs, et, pour donner le change aux gueux qui lèchent les traînées de paillettes laissées derrière elle, lui saupoudre deux ou trois gros bidules cannois afin de calmer la fringale, afin que le gueux puisse se dire que lui aussi en était, qu'il a eu lui aussi les retombées du raout, comme on dit les retombées de la bombe.
* Le deal distributionnel de l'année est suffisamment caricatural : un gros téléfilm consensuel "d'actualité", un gros film de divertissement US, un gros film d'auteur français et son gros casting afférent. Hors Cannes, point de salut, de toute façon il n'y a rien à voir en salles, alors on va les voir...
* Ainsi donc ces Cannes blanches, série commencée après le début du festival, achevée avant sa fin, série sans autre ambition que de me faciliter la tâche de titrage des posts sept jours durant, pourraient parler d'un de ces films de Cannes, puisque j'en ai vu un, du coup, par l'odeur alléché comme on dit. J'avais envie d'expliquer pourquoi le Desplechin m'a fait en quelque sorte la même impression que Le Brahmane du Komintern, cette impression que ça n'avait rien à faire finalement au cinéma, qu'il s'agissait de ce que devrait être la télévision française (pour le Léon, c'était évident, ce n'était pas suffisamment du cinéma, mais ç'aurait été un beau documentaire de télévision ; pour le Desplechin, versant fiction, techniques, tics, rythmique, ça avait un potentiel sériel, mais la télévision française n'en a que foutre, la télévision française ne fait pas son métier, n'aime pas son spectateur, n'a pas confiance en lui, le prend pour un idiot, n'est pas pour rien dans ce qu'il en est régulièrement effectivement un, etc.). Bon mais tout le monde en parle, du Conte de Noël, qui pour trop louanger, qui pour trop assassiner, qui pour afficher sa tièdeur. Cannes, depuis Paris, c'est un peu comme la météo.
* Tout ça pour dire que l'Essaim gagnerait sans doute à se détacher de l'actualité, où je m'aperçois que je n'ai jamais fini de vous parler de Freaks & Geeks, que je n'ai pas persisté à pousser la découverte de Greenaway (alors que j'ai vu Meurtre dans un jardin anglais, brouillon techniquement génial mais trop froid, trop distancié et un peu chiant de la Ronde de nuit), etc, etc.
* L'Essaim va se raréfier dans les jours à venir parce que Passemerveille est à J-6 et que le montage a lieu dans la foulée. J'essaierai de me faire autant que faire se peut l'écho du tournage ici-bas, tandis que vous déserterez tous ma lecture.
vendredi 23 mai 2008
Cannes blanches #7
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1 commentaire:
Oui, parle nous de Freaks and Geeks !
(moi j'ai fini et c'était beau).
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