* Ai déterré hier un "ours" d'un film inachevé tourné il y a deux ans. J'ai été surpris de trouver soudain des qualités à ce documentaire qui me sortait par les yeux, une simplicité, presque une naïveté, pourtant très sérieuse, très premier degré (si je m'envoie pas des fleurs, qui le fera, hein?) (non mais sérieusement, je suis content de revoir ces images) (elles me manquaient). Je vais le reprendre, j'espère ne pas l'abîmer.
* Xénocristal, je ne sais plus trop quoi en faire. J'avais bricolé une maquette en split-screen qui me satisfaisait, ressemblait plus à une installation qu'à un film, mais plaisait à moi et autour de moi... Mais pas au prof sensé encadrer ce film de fin d'étude, qui ne voyait pas l'intérêt du dispositif. Obligé de tout remettre à plat, je n'arrive plus à savoir si ça colle. Il me semble que si j'avais opté pour le split-screen, ce n'était pas par gadgetisme, mais bien parce que c'était la forme qui me semblait juste, ne serait-ce qu'au vu des rushes à plumes jamais raccord sur la lumière (et pour cause, allez donc filmer au crépuscule et à l'aube sans chef-op et sans pouvoir viser la météo préalablement et ramenez-moi une lumière raccord...). La fragmentation était de toute façon évidente, il n'y a qu'en fragmentant que tout cela avait une unité, cette fragmentation était aussi celle du motif, tous ces points noirs éclatés, émiettés entre les quatre tours... Quand ils arrivaient, on ne savait déjà plus où donner de la tête, où donner du viseur. C'est cela, que le split-screen retranscrivait, c'est cela qu'on ressentait, et pour autant, dans ce bordel fragmenté, les correspondances entre les écrans essayaient de dessiner un sens de lecture, de tracer un chemin, inventaient même des suspenses ; c'était, il me semble, la seule forme possible. Le bout-à-bout classique devient nécessairement plus fade, moins captivant, trop balisé. Il y avait la perte, il y avait l'urgence, il fallait être actif. Maintenant on s'assoit sur le chariot et on se laisse pousser dans l'attraction, ce n'est plus que spectaculaire. À ce compte-là, j'ai l'impression que si je lui avais rendu la vidéo californienne que j'avais posté il y a quelque temps dans ces colonnes, les habitués s'en souviennent peut-être (la tournée pour les habitués!), eh bien je me demande s'il n'aurait pas trouvé ça encore mieux. Au moins, on n'est jamais perdu, et on a les commentaires béats en off "Oh! Ah!"...
* Revu, avec S. qui le revoyait aussi, Conte d'automne avant-hier. Bain de soleil. Me suis fait la réflexion que c'est peut-être Rohmer qui faisait les plus belles comédies en France. Nous avons entre autres beaucoup rit (désolé de dire ça si platement).
* La rétrospective Lapsui/Lehmuskallio est bel et bien finie. Et pour voir Le Voyage perpétuel, il faut désormais habiter Saint-Martin-d'Heres ou Biarritz...
mercredi 30 avril 2008
Undead.
mardi 29 avril 2008
lundi 28 avril 2008
Du matos.
vendredi 25 avril 2008
Vacant.
* Comptez sans moi ce week-end, je suis absent.
* Je ne sais pas si Les Mères de la vie est le plus beau film de Lehmuskallio et Lapsui, mais c'est un des plus secs, comme un coup de trique comme on dit. Du coup peut-être un des plus beaux, même si par certains aspects un peu raté, malgré ses dix premières minutes notamment (grâce à ses dix premières minutes? parce que le reste est le contrepoint de cette anthropologie annoncée au départ, redoutée en fait, et démentie ensuite?) (brûler la carte postale) (comparez les premiers plans de mise en place du tipi aux derniers, le motif est le même mais ils n'ont plus rien à voir). Avec Anna, en tout cas, le plus malaisant, le plus violent, celui qui ménage le moins. Même le chant est terrifiant (terrifié?).
* Esthétique fantomatique/spectrale (il y a sûrement une différence, je n'arrive pas à choisir). Ces plans brumeux sur les troupeaux de rennes comme autant de chimères d'heroic fantasy. Ce plan d'horreur, un père et ses deux fils à genoux dans la neige, du sang sur les mains, sur les joues, autour de la bouche. Bestialités. Le front sanglant d'un renne aux bois fraîchement etêtés. Un renard écrasé d'un coup de talon. Et cette musique. Et cette musique.
* Les fameux panos, la voix de Markku Lehmuskallio, c'est alors que momentanément je repense aux Straub, précisément à Trop tôt trop tard. Ca n'a rien à voir? Oui, non, effectivement, ça n'a rien à voir. Mais momentanément, peut-être que si.
* Est-ce que le cinéma de L/L, cinéma du fragment, je ne l'aime que fragmentairement? (variante : du moment/momentanément)
* J'adore le dernier plan, j'ai l'impression que L/L ont compris qu'à ce plan-là, on a un peu peur de commencer à se faire chier, on a un peu peur que le film reprenne, continue, qu'on ne soit toujours pas arrivé au bout, qu'on en ait pour au moins encore quinze minutes vu la teneur de ce plan-là. Et si ça se trouve, oui, il y avait matière à bien quinze minutes de plus, au bas mot même sans doute. Et ce choix malgré tout de couper là, en plein dedans. Vous avez remarqué la rythmique de la coupe chez L/L? Le tempo tellement parfait des cartons, de tous les cartons je veux dire, même de ceux du générique?
* "Notre vie est un voyage permanent mais nous sommes partout chez nous, car nous transportons le tipi, etc.", j'aurais aimé que Simon Kansara (si jamais il tape son nom sur Google...) soit là, pour discuter du nomadisme, mais il boude mon blog, il m'a envoyé ses deux films mais il boude mon blog (déjà qu'il a abandonné le sien, son blog néozélandais, au bout de trois jours...), ah bravo, et donc à quand le nomadisme dans tes films? J'aimerais bien voir ton film sur le théâtre des gitans, parce que je veux voir un film de toi qui ne soit pas du found footage. Mais je suis quasiment sûr que je préférerai celui que tu prépares sur Paris Hilton --- dis, tu vas caser le nomadisme dans celui sur Paris Hilton? Mais tu me répondras pas puisque tu boudes mon blog, c'est ça?
jeudi 24 avril 2008
mercredi 23 avril 2008
Mainstream surrealism.
* Je repense au montage de Never Back Down lorsque Ryan McCarthy explique à Jake Tyler, depuis la terrasse, les différentes bastons qu'il organise. On est presque dans un principe de montage gag, façon ZAZ, c'est-à-dire que les dialogues de Ryan sont dans une même continuité alors que l'action se cale sur eux : deux mecs qui se battent sont remplacés au plan suivant par deux filles qui se battent, uniquement parce que Ryan l'a dit, et la temporalité sur la terrasse n'a elle pas changé. Hiatus? Du tout, ça passe comme une lettre à la poste.
* Il y a cette même foi dans les vertus téléportatrices du montage dans Gossip Girl, comme dans l'épisode 1 où l'on dit "je vais à tel endroit" (la fête par exemple) et l'image d'après, on y est, mais ceci sans même essayer de souligner l'ellipse, limite, presque en assumant l'incongruité du raccord, l'étrangeté (on n'est pas chez Robbe-Grillet, bien sûr, chaque porte ouverte n'est pas un passage vers un ailleurs inattendu, mais il y a quand même ce fond de surréalisme, je trouve) (toujours dans l'épisode 1, quand Chuck emmène Jenny dans un "endroit tranquille", on pourrait jurer que l'endroit, atteint en moins de deux, n'existe que pour eux, d'ailleurs personne n'ira fouiller par là, en revanche Serena veut immédiatement aller sur le toit) (l'indice de l'écharpe dans l'escalier, indice hénaurme) (je suis le seul à penser un peu à l'Orphée de Cocteau?).
* Et puis ce choix de casting incompréhensible, ces mineurs qui font trentenaires, Serena surtout, qui fait vraiment plus âgée, pas du tout midinette. Dan et son père semblent avoir quoi, dix ans de différence? À peine?
* C'est mon anniversaire. Ça aussi c'est surréaliste et mainstream.
* Heureux ajout de dernière minute : la Filmothèque du Quartier Latin redonne une chance de voir les films de Lapsui et Lehmuskallio (à des heures pas pratiques, par contre). En priorité, je vous recommande Anna et Fata Morgana (et s'il ne faut qu'un seul heu... je sais pas... Anna, je dirais, sur Anna je n'ai aucune réserve, sur Fata Morgana peut-être un peu... et puis il est plus court, je crois, si jamais vous détestez ce sera mieux pour vous, le calvaire sera moins long). 7 chants de la toundra ne démérite pas, mais il est trouvable en DVD, donc rattrapable. Les deux autres, non. Je n'ai pas vu Mères de la vie, je ne sais pas ce qu'il vaut (et je ne sais pas si j'aurai le temps d'y aller demain à 16h10...).
mardi 22 avril 2008
Précision.
* Par rapport au post d'hier :
"- Au fait, je voulais écrire un copiste un petit maître, le "de" je ne sais pas d'où il sort.
- Ah mais dans ce cas vous vous contredisez, puisque plus haut vous écriviez : "Même pas un petit maitre"...
- J'avais pas relu mon post, disons que de toute façon son seul horizon est de faire des plans sans aucune on va dire valeur documentaire, les types dans la boue qui s'engluent, la voiture je crois filmée d'hélicoptère avec nuage de poussière, il veut faire cinéma."
* Si quelqu'un a trouvé une alternative valable à Allpeers, qu'il fasse signe. De même si quelqu'un a trouvé la subtilité qui permet de faire fonctionner 2peer ou Podmailing.
* D'ailleurs, quelqu'un a-t-il conservé son module Allpeers? Moi oui et j'ai constaté hier que ma liste de contacts s'affichait à nouveau. Vous pensez que c'est susceptible de remarcher en loucedé? Qui veut essayer?
* Revoyure de l'épisode 1 de Gossip Girl avant de passer au suivant (me demandez pas pourquoi) : rohmerisme total, la deuxième vision souligne la richesse planquée de la mise en scène, à revoir le début en connaissant les personnages, on constate que la composition des plans et même le jeu des focales est pensé pour eux. Sur un même principe de voix off, entrelacement d'intrigues, jalousies féminines, la narration est beaucoup plus jouissive que Desperate Housewives qui ne ménageait pourtant pas ses efforts pour tenter de l'être (et ça ne durait pas, l'illusion de fun ne durait pas, s'épuisait vite, c'était, justement, laborieux). Gossip Girl ne tente rien de tel, Gossip Girl est beaucoup plus premier degré. Khan écrit "soapesque" dans les commentaires, il a tout à fait raison et c'est étrangement tout sauf péjoratif.
lundi 21 avril 2008
Pourquoi n'allez-vous pas à l'AG?
* Échange de mails ces derniers jours avec C.Z. :
"- Hier soir, en sortant de Désengagement, j'ai par curiosité tapé Gitaï sur Kühe, je n'ai pas trouvé grand chose de concret, sinon ce paragraphe :
Je pensais aux films d'Amos Gitaï, je me disais, la belle image c'est quoi? C'est éventuellement vouloir nous faire oublier le scénario, presque le cacher, mais la belle image n'est que le scénario, c'est bêtement la réponse (réponse n'étant pas le mot adéquat) mécanique au scénario, quelques points sont à éclaircir, mais ce n'est que le scénario, c'est le prétexte, la belle image n'est que l'affirmation du moi dans un film, un excès d'amour propre, c'est la peur du scénario, la peur du film, la fuite en avant, la négation du film, s'il y a image belle, il n' y a plus projet du film, il y a juste coloriage, ambiance, une sorte de fond d'écran, c'est la déconnexion du film, (au début j'avais écrit, ce n'est pas), c'est quelque chose qui est ailleurs au film,Bon, je dois bien avouer que je connais très mal Gitaï, sauf erreur je n'ai vu que ses deux derniers films + le court métrage du film omnibus machin naze de Cannes. Je vois peut-être plus ou moins ce que vous voulez dire par rapport à Free Zone, il y avait certains plans de Free Zone, comme le plan-séquence d'ouverture par exemple, qui étaient vraiment des plans, je dirais, frodoniens (et moi aussi alors je tombais dans le panneau de ces plans avant tout people, en somme) (je dis frodoniens en songeant à la "critique" de frodon sur Désengagement, justement, un texte qui n'est en somme que name dropping, et du name dropping d'initié, qui dirait "je les connais, moi, les stars que je cite").
Pour Désengagement, en revanche, je ne sais pas, il ne me semble pas qu'il y ait déconnection fond/forme, si c'est bien de ça dont vous parlez dans ce paragraphe, il me semble vraiment qu'elles fonctionnent ensemble, qu'il se joue vraiment quelque chose en termes de mise en scène. Evidemment, c'est de la mise en scène ostensible, on ne peut pas la louper, les plans-séquences sont vraiment, d'un strict point de vue technique, impressionnants, et puis ils ont une vraie logique de construction, ils ne sont pas tout à fait gratuits, je trouve, ils s'ouvrent souvent sur une fausse piste, on jurerait un plan de coupe, on s'attend à ce qu'on passe à un autre plan, et en fait ce cadrage de plan de coupe est démenti par la composition qui se met progressivement en place, puis par les mouvements de caméras qui font varier l'échelle de plan à l'intérieur d'un même plan, en dévoilant un hors-champ souvent complexe dans sa composition et dans sa logistique.
Donc oui, bien sûr, Gitaï formaliste logisticien technicien.
Mais je n'ai pas eu hier l'impression d'une forme vide, beaucoup moins en tout cas que devant son court métrage. Et puis j'allais dire que le fait qu'il mette les mains dans le cambouis comme ça, qu'il travaille vraiment, le distingue au moins un peu des listes dans lesquelles vous l'incluez sur Kühe ("Chéreau Desplechin Lanzman Beauvois Doillon Trividic Guédiguian Luc Moullet Eugène Green Ozon Lowsky Larrieux Ramos Cantet Gitaï Tsaï Ming Liang Edward Yang Gus Van Sant Cédric Kahn Nicolas Klotz Rivette Kechiche Henri-François Imbert Lifechitz Fitoussi Shyamalan Moll Akerman Suleiman Dardennes Dumont Grandrieux etc...") (d'ailleurs n'aviez-vous pas écrit récemment que vous aimiez certains GVS?) (vous n'aimez aucun Rivette?) (aucun Dumont?) (c'est pas de la provoc, hein, c'est juste pour savoir) (vous écrivez aussi ironiquement : "La grandeur de films majeurs de cinéastes majeurs, Bergman Téchiné Desplechin Jacquot Gitaï Scorsese, et la nécessaire nécesité et vitalité de Xavier Durringer Mike Nichols Sergio Castellito David Gordon Green Sœurs fâchées André Valante Tenja Garçon stupide")
Bon je suis pas là non plus pour dire que c'est un génie, hein... Mais je ne trouve pas Désengagement honteux, voilà, pour dire les choses simplement.
- Disons Gitaï est de gauche mais ça suffit pas pour être un grand cinéaste, même pas un petit maitre, un instit peut-être, mais en fait pour moi ses films sont bidons, je n'en parle pas parce que je ne vais plus les voir depuis Kippour je crois, donc avant le blog, j'aime bien les premiers Van Sant, je déteste Gerry Elephant, j'aime bien ses deux films Hollywoddiens, je déteste ses deux derniers, je me fous de celui avec Kidman, Rivette peut-être Céline et Julie, mais je crois que je ne peux citer aucun films de lui qui me plaise, pour moi je vois pas Gitaï comme un formaliste ou un théoricien mais quelqu'un qui court après la théorie et qui copie la forme.
- Qui la copierait où, cette forme? Vous pensez qu'il est un plagiaire de qui?
- Un copiste, un suiveur.
- Oui mais copiste de qui?
- Bon de petit maître alors..."
* Copiste de petit maître, donc, ça ne fait plus grand chose, ça... Est-ce que la première partie de Désengagement est celle d'un copiste de Bunuel? Possible. C'est un petit maître, Bunuel?
* Binoche est insupportable et belle, alors qu'elle n'était qu'insupportable chez HHH, c'est un vrai mieux. Insupportable et belle, du coup bizarrement supportable. Je n'écris pas ça par machisme, hein (puisqu'il faut toujours préciser, puisqu'il y a toujours facilement soupçon) (vous savez qu'on m'a déjà balancé sur le forum des CDC que je regardais passer les films comme Papon regardait passer les trains?) (il y a des connards, c'est pour eux que je précise) j'écris ça parce que c'est bien ce qui arrive : elle devient touchante alors qu'on pourrait n'en plus pouvoir et c'est ainsi qu'on en arrive à être de son côté dans la deuxième partie, quand chez HHH il n'y avait pas moyen de s'émouvoir pour elle, elle passait pour une conne et c'était marre. Est-ce qu'elle nous concerne parce qu'on l'a vue nue et qu'on l'a trouvée belle, désirable, parce que l'actrice a montré qu'elle résistait au temps, parce qu'elle était bien ce qu'on attend d'elle, parce que ses seins sont toujours beaux et lourds? Et en même temps, à sa première apparition, la lumière n'est pas à son honneur, lumière crue, directe, soulignant les rides. Est-ce qu'il y a encore soupçon sur son corps parce qu'on l'a vu au contraire en plan large, éloigné, un peu dans l'ombre? Est-ce qu'il faut bien qu'on fantasme? Étrange climat d'inceste ; pas tant entre le frère et la sœur, en vérité, qu'entre les lignes de ce que dit Moreau plus tard : ai-je eu la berlue ou nous est-il dit, suggéré, que la fille de Binoche est aussi celle de son père?
* Hendricks, c'était une idée (pas très bien exploitée, hélas, juste posée là, en quelque sorte, comme si on attendait de pouvoir en tirer quelque chose de mieux plus tard, à l'occasion) (parmi les séquences ratées du film, l'espèce de jeu à chat entre Hendricks et Binoche).
* Le premier plan, son écriture du moins, mais un peu aussi son tempo, me rappelait de loin le plan d'ouverture du premier épisode de The Wire, dialogues géniaux (moins bien écrits dans le Gitaï, trop surlignés, trop tract pour la presse, mais logique un peu similaire d'ouverture à froid) (The Wire vieillit mal, d'ailleurs).
* Bionic Woman, mise à jour de l'oldie Super Jaimie, est complètement raté, risible, nul.
* Premier épisode de Gossip Girl. Effectivement, ça met en appétit.
* Sinon, comme quoi tout arrive, après avoir "pris sa défense" (guillemets de rigueur) (l'expression est forte, on a l'impression que j'ai surgi comme un chevalier blanc, alors que bon, j'ai juste suggéré à la vieille qui lui crachait dessus depuis 10 minutes de se la fermer) (mais je n'aurais pas nécessairement fait ça devant un autre de ses films) (je ne serais pas resté au débat, de toute façon, puisque j'aurais eu sans doute quitté la salle avant la fin du film, comme pour Là-bas) lors d'un débat stupide à la fin d'une projection du pas terrible État du monde (son court métrage, qui fermait le ban, relevait heureusement très largement le niveau) (je le dis d'autant mieux que les films que je connais d'elle en général m'ennuient) (mais là c'était sublime, peut-être d'autant plus sublime que le public venu faire sa b-a PS-C13 était vexé, fâché, avait envie, on le sentait, ça frémissait, de huer, alors que le téléfilm, Germano, de Vicente Ferraz, ahlala, ça, ma bonne Ségolène, c'était limpide comme du France 3), après cela, donc, me voici à vous enjoindre à apprécier ici un splendide court métrage de Chantal Akerman.
* Peut-être, me dis-je un instant, peut-être que je ne goûte Akerman que dans sa forme courte, peut-être que sa longueur ne me sied qu'au format court, peut-être que je ne suis pas assez courageux pour voir plus long? Peut-être que je suis trop fainéant, trop lâche pour affronter ses longueurs plus longtemps? (Ou peut-être, plus simplement, que ses films sont parfois chiants à mourir?)
* Mais ensuite je me reprends, je me dis : que je sois en cause une fois, deux fois à la rigueur, pourquoi pas. Mais systématiquement, non, et je repense alors à D'Est ou pire encore au fainéantissime Là-bas, à La Captive qui m'avait emmerdé comme pas permis, au gastéropode Demain on déménage... Et je me dis non, décidément non, Akerman ce n'est peut-être pas rien, mais ses longs métrages sont aussi chiants que La Chambre et Tombée de nuit sur Shanghaï sont beaux (c'est dire s'ils sont chiants).
* Nevers Back Down, comme dirait Sandrine. (pardon) (d'autant qu'elle a raison, le film est superbe) (il faudrait que j'arrive parfois à résister aux jeux de mots) (comme dans le titre à la con de ce post) (je perdrais toute dignité pour un jeu de mots, on va finir par me prendre pour Varda)
dimanche 20 avril 2008
samedi 19 avril 2008
vendredi 18 avril 2008
Pièce à conviction #1
* Je mets "#1" car c'est tout à fait possible que ça devienne une série, pas centrée uniquement sur Haneke je vous rassure. Mais il faut bien quelqu'un pour ouvrir le ban.
* C'est donc tiré du dernier numéro de Mad Movies, et il me semble que ça se passe de commentaires, que ça parle bien tout seul de l'immense mépris de Haneke pour ses spectateurs (sa dernière réponse sur la deuxième page est suffisamment édifiante, il me semble).
jeudi 17 avril 2008
In reindeer shape across the sky.
* Coïncidences de distribution, bien sûr, ne commençons pas à jouer au journaliste cinéma : la même année, Sub, Les Hommes et Le Voyage Perpétuel (+ la rétro Lehmuskallio/Lapsui), trois documentaires sur les terres gelées du grand nord, trois propositions différentes, certainement trois des meilleurs films de l'année.
* Je n'ai pas aimé du tout la soirée de clôture de la rétro L/L, il était sans doute temps que ça s'arrête, peut-être aussi que moi-même je saturais d'enchaîner leurs films à ce rythme, je ne sais pas. Le vrai problème est plutôt venu, selon moi, du débat d'après-séance. J'étais resté parce que celui de samedi dernier était plutôt beau, bien qu'on n'y avait pas énormément directement parlé de cinéma. Mais avant-hier soir, c'était comme retombé, les traducteurs/universitaires semblaient à la fois grisés d'avoir été si intensément sollicités sur cette période, et un peu las, heureux en quelque sorte d'en finir (ça doit être épuisant de jongler entre le français, l'anglais, le finnois et le russe en permanence) (ce qui d'ailleurs pose ce mystère : comment Lehmuskallio et Lapsui travaillent-ils ensemble alors qu'ils ne parlent pas la même langue et que deux traducteurs leur étaient nécessaires pour échanger lors des débats?) (je suppose que tout ce qui doit se dire entre eux se dit en anglais) (et que le reste s'exprime le moins possible en mots). Le problème venait plus du public, qui se croyait à une séance de Connaissance du monde, et semblait avoir oublié à la minute où la lumière se rallumait qu'ils venaient de voir un film.
* J'y ai un peu cru quand la représentante de Documentaire sur grand écran a enfin utilisé le mot "montage". J'ai pensé qu'elle allait parler des points de montage de Fata Morgana, documentaire sans doute un peu plus classique par certains aspects qu'Anna ou Le Voyage perpétuel, mais magistralement monté cependant. Mais c'était en vérité pour évoquer l'utilisation d'archives, de différents supports et techniques et formats. Pas pour souligner que leur approche du found footage n'est jamais ponction illustrative, jamais documentation, mais bien réinvestissement (investir au sens d'habiter), prélèvement soigneux, pensé comme plans documentaires et non comme témoignages journalistiques (pardon pour l'opposition banale des termes, mais si au moins elle avait dit ça...). C'est en cela que j'ai un peu songé, de loin, aux Habitants de Pelechian, pour le choix par exemple de ce plan d'oiseaux en noir et blanc, pour sa pulsation et son potentiel d'abstraction.
* Goût du plan, donc (l'impression qu'aucun plan n'est choisi qui ne serait suffisamment fort pour être répété, chaque plan a son potentiel de répétition, même si chaque plan ne sera pas répété, mais il pourrait l'être, il faut qu'il puisse l'être potentiellement, on ne peut pas risquer qu'il ne le soit pas, on ne peut pas risquer d'être empêché au montage -- en cela aussi je songe à Pelechian, en cette musicalité stricte du plan, le plan comme note d'une partition, qu'on pourra pointer ou crocher, qu'on pourra par exemple mettre blanche quand bien même elle se voulait brève ou frénétique -- et inversement), du rythme, des matières, des textures, du grain gros, de l'hybridation; 35mm bouturé pourrait-on dire, joie des petites magies simples, on retrouve de film en film des gimmicks chamaniques quasi-ruiziens, apparitions/disparitions en fondus enchaînés, petits trucages du réel, plaisir d'un suspense factice en montage alterné... Et toujours la pensée de la collure, de ce qui se produit le temps d'un changement de plan, le temps que la caméra ne regarde pas (d'où ce motif récurrent du panoramique à 360°, qui est une alternative à cela). Au cul l'interdiction du montage bazinienne : le passage de vie à trépas se fait, dans le Voyage perpétuel, sauf erreur, toujours à la faveur d'un contrechamp, moins par pudeur que pour le sens : entre le moment où une bête est vivante et celle où elle est devenue viande, il y a l'homme moins bourreau que prédateur, au sens "écosystématique", chaîne alimentaire, la nécessité de la mort est dans le contrechamp, si vous voulez croire qu'entre temps le cinéma a triché et remplacé la bête à mourir par un quartier de viande, tant mieux pour vous.
* Plans larges, hommes en pied, composition et cadres inspirés du muet, primitivisme (qui jurerait que Les Sept chants de la Toundra datent de 2000?).
* Et ce son, ce son incroyable, stratifié, profond, comme un chant permanent (importance majeure du chant et de la danse dans le cinéma de L/L) (j'avais envie d'écrire le chant comme cosmogonie, c'est peut-être une connerie) (pourtant, pourtant) (le chant, la danse, le son, le mouvement) (chez L/L, on devrait raconter des histoires de survivance incertaine, de mort programmée, on pourrait dire qu'on le fait, même, mais on le raconte toujours comme une aube possible, une cosmogonie, un à-venir) (on fait naître) (et je crois que ça passe autant par les paroles des chants immémoriaux, les gestes des danses ancestrales, les costumes traditionnels, que dans la technique cinématographique même, dans les replis de l'image et du son) (et surtout du son) (d'ailleurs, contrairement à ce qu'on pourrait supposer, beaucoup des musiques et des chants sont composés spécifiquement pour les films, ce ne sont pas tous des airs traditionnels, cf. le chant d'ouverture des 7 chants de la toundra, ou la viole de gambe de Fata Morgana) (écoutez bien Le Voyage perpétuel, écoutez ce qu'il laisse entendre lors de la répétition des gestes hérités -- hérités des ancêtres, mais hérités aussi des films précédents, L/L prennent en considération, j'en suis persuadé, une mémoire spectatorielle, c'est de toute façon l'enjeu de leurs films, la transmission des cultures, des coutumes, des savoir-faire, des gestes, et même des gestes de cinéma, c'est aussi en cela qu'ils me rappellent Ruiz et peut-être parfois, de loin, les Straub, à moins que dans ce dernier cas ce soient surtout les panoramiques qui etc. -- écoutez donc le choix de ne pas recourir au son direct, ce son tellement pur tellement faux (donc tellement faux?) légèrement volontairement asynchrone, en légère avance sur l'action, parfois trop précis, parfois imprécis (certains pas font crisser la neige, d'autres ne produisent aucun son, trahissant le mensonge sonore) n'est-ce pas déjà du mythe, du réel devenu mythe?).
* Oui, trop de parenthèses.
* Il faudrait peut-être, si l'on a vraiment envie de mettre en rapport Lousteau/Michel/L/L, penser au son dans leurs trois films, ce que tous trois font du son, ce que leurs trois tonalités expriment. Non pas qui sonne le mieux, mais pour penser à l'importance de sonner. (au fait, Lapsui vient de la radio, il semblerait qu'elle ait apporté ça à Lehmuskallio, qui a fait tout le début de sa carrière sans elle ; Tapiola, d'ailleurs, qui est projeté en ouverture du Voyage perpétuel, est son deuxième court métrage, 1974, il y a déjà le montage, il n'y a pas encore tout mais il y a déjà le montage, et donc sur celui-ci il oeuvrait seul) (association d'idées, un peu comme l'intégralité de ce post, qui est bordélique à souhait : Ruiz à la Sorbonne l'autre jour disait que ce qui l'intéressait le plus aujourd'hui c'était la radio, personne n'a eu le réflexe de lui demander d'en dire plus) (parce qu'il paraît que c'était plus intéressant de lui parler des stars) (que c'était le thème du débat alors qu'il fallait laisser tomber son envie de parler de la radio ou des Destins de Manoel) (ah bon)
* Comme devant tous les grands documentaires (pour leurs fictions, il n'en va peut-être pas autant, même si j'aime assez quand même Tapiola et Sept chants de la toundra, mais la surprise était disons moins forte), l'impression d'avoir quelque chose du cinéma et de la mise en scène à apprendre des plans et des sons, à chaque plan et à chaque son.
* Alors qu'on venait de reformater et de finir de tout réinstaller sur le portable de S, on a un message d'erreur nous conseillant de faire un backup car le disque dur va bientôt rendre l'âme. Ca s'appelle la poisse.
mercredi 16 avril 2008
mardi 15 avril 2008
Le paon fait la roue, mais la roue ne fait pas la grue.
* Échange de mails hier :
"- Vous êtes allé à Daumesnil?
- Oui, je suis retourné à Daumesnil, vous savez que dans la maison, sur l'Île de Bercy, où vivent un forestier et sa femme, on peut voir, en jetant un œil dans un trou de la palissade, un paon mâle et deux femelles? On a filmé hier la parade nuptiale du mâle devant les deux femelles qui avaient l'air blasées, c'était assez surprenant, beau parce qu'à la limite du ridicule, mais jamais ridicule, justement.
Et puis surtout bel hasard, encore une fois... chaque visite au lac est l'occasion d'un bel hasard, c'est vraiment motivant.
Sinon, le temple... bon, on n'est pas restés longtemps... on avait l'impression de déranger, de faire tache, après tout les gens sont là pour prier, c'est un événement religieux et communautaire, on était en quelque sorte de trop (même si on n'a pas été mal accueillis, hein, au contraire, mais c'est nous-mêmes qui nous sentions déplacés, qui nous sommes dits qu'on n'avait rien à faire là).
Il n'y avait qu'un bâtiment ouvert, impression de toc en voyant le bouddha tellement lisse qu'il semble fait de plastique. L'impression d'avoir beaucoup trop des yeux d'occidentaux pour vraiment observer tout ça, et puis il y avait aussi cette impression de foire, de marché (énormément de stands de nourriture à des tarifs exorbitants).
On est allés ensuite à la foire du trône, c'était assez gênant comme enchaînement, le lieu d'ailleurs, la foire, est aussi écoeurant que fascinant. On a notamment été frappés par des distributeurs d'argent en préfabriqué, qui ressemblaient étrangement à des gogues temporaires comme on trouve sur des chantiers.
Sinon, on a pu expérimenter qu'une grande roue n'est pas assez stable (les cabines tanguent trop) pour simuler un mouvement de grue ascendant/descendant sur le lac.
- Pas eu du tout la même impression que vous pour le temple, au contraire, vous saviez qu'il y avait un buffet gratuit le midi? (et j'ai fait quelques vidéos pourries sinon)
- Je pense qu'on a eu cette impression aussi parce qu'on était un (petit) groupe... Pour le buffet, en fait, on n'a tout simplement pas osé, justement, du fait de ce malaise, l'impression de venir se rincer à l'œil dans un lieu de culte, ça nous a fait bizarre, on venait voir ce qu'on pourrait leur emprunter comme images et on en profitait pour bouffer gratis... Vous voyez ce que je veux dire?
- Je vois mais je n'ai pas eu cette impression, peut-être parce qu'on y était vraiment en famille, avec cet esprit-là."
lundi 14 avril 2008
Embarrasse-moi idiot.
* Je n'irai plus à l'Escurial, peut-être même qu'il faut se décider à ne tout simplement plus aller voir les films programmés à l'Escurial, même quand ils passent dans d'autres salles. Enfin un indicateur fiable pour le cinéma français !
* Je dis ça suite à la vision d'effroi du Premier venu, mais j'aurais déjà pu le dire après le Ballon rouge ou Capitaine Achab.
* Quelle tristesse, en plus, d'avoir l'opportunité de programmer des courts métrages et de ne sélectionner que les plus navrants. Vous avez vu le machin de Bercot, qui ouvre le Doillon, À poil? Avec cet affreux acteur, déjà croisé chez Garrel, et que je ne peux décidément pas encadrer, Éric Rulliat? Vous avez vu la laideur généralisée, la direction d'acteurs aux fraises, la bêtise du scénario, son racisme latent, et tout simplement sa haine beauf pour le cinéma?
* À la rétro Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio, à la Filmothèque du Quartier Latin, dont je reparlerai quand elle sera finie (a priori je ne devrais rater qu'un film -- bêtement d'ailleurs), samedi soir, après la séance du très beau moyen métrage Anna, troublant érotisme involontaire de la délicieusement gauche blonde longiligne, lunettes noires barrant un visage ovale, traductrice russe. Embarras des petites fautes de traduction, rouge aux joues, grand corps s'entortillant dans un pull-over informe pour se mettre à la hauteur de la minuscule Anastasia Lapsui...
* Puis le chant de cette dernière.
* Ce matin, gros nettoyage par le vide de mon stock de Cahiers du cinéma. De ces cinq dernières années, je n'ai conservé qu'un numéro, en me disant que j'aurai p-ê envie de le relire, celui consacré au Munch de Watkins. Trop flemmard en revanche, comme toujours, ça s'éternise, pour résilier mon abonnement. Sans doute aussi parce que je suis curieux de voir comment les mois à venir vont se goupiller, avec la vente, etc. Assister au massacre, quoi.
* J'ai fait de même avec mes Mad Movies. Meilleur bilan : j'ai gardé les hors-série et trois numéros réguliers.
dimanche 13 avril 2008
samedi 12 avril 2008
Jours sans.
* À lire en correspondance avec mon post d'hier.
* Ceci est un post de week-end. Je le poste vendredi, je ne reposterai pas avant lundi, je pense.
* IU est évidemment mieux placé que moi pour tout cela et je suis effectivement moins informé que lui, n'ai jamais véritablement fait un devis, je suis disons en train de le faire, en train d'apprendre, et plus je m'approche de ces mécanismes, plus je sens que quelque chose pue. Alors certes, il y a du vrac, dans le post d'hier, du bordel, c'est la conséquence de l'empilement successif de conneries auxquelles j'ai été confrontées ces derniers temps, depuis disons que je mets les mains dans le cambouis et que je m'aperçois à quel point sa saleté met du temps à partir, même à l'eau brûlante. Mais effectivement, c'est un post épidermique, qui me conduisait... well... je ne sais moi-même où exactement, il y avait sans doute quelque chose au bout, mais comme dit IU, la réflexion achoppait quelque part...
* Ceci étant, quelques points :
- je ne crois pas avoir dit que les producteurs étaient riches, je sais ce qu'est leur métier, j'en connais personnellement, dont certains (GD, si tu es dans le coin, n'hésitent pas) qui galèrent sévère.
- quand j'écrivais "héroïquement", c'était en réaction à la manière dont FM présentait les choses, qui était assez insupportable, j'en reparlerai quand j'aurai récupéré la retranscription.
- pour ce qui est d'écrire pour des commissions, là en revanche, c'est vraiment d'expérience que je dis ça, mon expérience ne cesse de me confirmer ça. Évidemment, mon expérience n'est pas toutes les expériences, et fort heureusement tout le cinéma ne relève pas de cela. Je ciblais quand même un peu, non?
- pour l'histoire du cadreur, etc, je ne crois pas dire autre chose, je pointais seulement le niveau du discours de FM, qui nous disait en somme l'intermittence ça sert à pas payer les scénarii et à sous-payer les cadreurs, qui de toute façon palpent des sommes monstrueuses, même sur mes gentils petits films aux poches trouées, c'est-à-dire que dans sa bouche les techniciens, qi réclamaient leur salaire minimal, étaient presque les ennemis de ses films...
- pour les salaires des scénaristes, là, je demande à voir. TR , qui nous a communiqué les chiffres, est juriste, spécialisé dans les contrats cinéma, et il semblait halluciner à découvrant les clauses du contrat des Ch'tis. Bon, après, ça je peux pas le prouver et peut-être qu'il nous a raconté des couilles.
- pour Besson... Bon, évidemment c'était provocateur, mais pas seulement, et si je suis d'accord avec IU sur ce que fondamentalement Besson est le héros du PS-C13, je pense que c'est un héros honteux, il ne faut surtout pas qu'ils l'avouent et en public ils le conchient comme de juste, aveuglèment, à tout instant, car il est pratique en tant que bouc émissaire. Ensuite, oui, bien sûr qu'il en profite grassement et qu'il ne risque pas ses fonds propres, c'était une connerie, une mauvaise blague, bon je me comprenais, moi en vérité je reste assez songeur et naïf sur l'idée de sa Cité du cinéma, ses studios, là, je me demande ce qu'il en sortira. Je ne suis pas naïf au point d'en espérer des miracles, mais l'idée, en soi, est séduisante, non? (peut-être que non après tout) (ce que je veux dire, c'est que je ne vois pas le PS-C13 proposer d'alternative si séduisante, au moins sur le papier) (rien d'excitant) (vous comprenez?)
* Vous vous souvenez de ceci? Moi j'y repense souvent.
* Rien à voir, on est retournés hier au lac Daumesnil pour Passemerveille, le film. Je n'avais pas repéré que la foire du trône s'installait ici cette année. Ce change complètement le panorama, mais ce n'est pas sans intérêt. On a appris en outre que ce dimanche, c'est la fête du nouvel an Khmer, et qu'à cette occasion le temple Kagyu-Dzong sera ouvert au public de 9 heures à 18 heures. Sur ce projet, chaque repérage est une surprise, c'est très motivant.
vendredi 11 avril 2008
Maximum syndical.
* Finalement, n’est-ce pas la destination "naturelle" des Cahiers de Frodon d’être vendus ? Est-ce que ce n’est pas pure logique ? À ne plus parler que d’économie, que d’argent, que d’exploitation, distribution, protectionnisme, investissements, retours sur investissements, les Cahiers du Cinéma, pour l’essentiel, sont devenus les Échos du Cinéma ; au milieu d’un numéro des Cahiers, il n’y a pas de films, il y a le milieu du cinéma (c’est fou d’ailleurs comme le Club des 13 a inventé l’expression-bâton pour se faire battre).
* FM, producteur, passant à la Sorbonne, ne venait pas parler de ses films, il venait parler de ses sous, de ses dettes, de ce qu’il s’endettait noblement, héroïquement (comme un cadavre sous l’escalier, évidemment, bien sûr qu’il en a parlé, bien sûr qu’il s’est comparé à lui, toute honte bue) pour produire des films d’A (désolé pour les initiales, j’attends la retranscription précise de son intervention pour écrire les noms entiers, je veux pas paraître diffamatoire, ce sera plus amusant de le citer textuellement) pour lesquels il ne rentrerait pas dans ses frais ; il venait se féliciter de l’existence du régime de l’intermittence, sur le mode « le régime de l’intermittence je suis tout à fait pour, ça permet d’écrire des scénarii à moindre frais » ; des scénarii payés par les Assedics, autant de blé à ne pas investir, autant d’absence de questionnement sur le fond, sur la forme, sur l’intérêt d’écrire pour le cinéma ; n’oublions pas qu’on n’écrit que pour les commissions, faire ses commissions, faire sa petite commission, comme on dit (vous pensez que je suis réac ?).
* FM, passant à la Sorbonne, se gargarisait de payer les techniciens sous le minimum syndical, annonçant haut et clair le salaire hebdomadaire qu’il verse à un cadreur, « 1 200 euros » ; fier de l’effet de la somme annoncée, il insistait sur ce que c’était « sous le minimum syndical », le ventre en avant, sur ce que franchement c’était déjà cher payé, comme si bien sûr les cadreurs travaillaient forcément toutes les semaines ; voilà, C.Z. le disait il me semble récemment, le milieu de ce cinéma français-là, c’est l’équivalent du PS aujourd’hui, en somme ; l’as-tu bien vu, mon pouvoir d’achat ? ; le mec le confirmait d’ailleurs ensuite, il disait crouler sous la réglementation du travail, main sur le cœur, proclamait qu’il faut dérèglementer pour les films d’auteurs, les films d’auteur sont hors-la-loi, c’est ce qui fait leur charme ; comme disait l’hypocrite Luc Besson, passant lui aussi à la Sorbonne : « J’ai fait mon premier film en volant de la pellicule, c’était cool, mais télécharger des films c’est du vol, c’est mal » ; pourtant FM détestait bien sûr Luc Besson, si un inspecteur du travail était passé sur le plateau d’Angel-A et avait relevé des irrégularités par rapport au code du travail, il aurait été le premier à applaudir, à hurler, à dire haro sur le fort pratique bouc émissaire ; mais il ne fallait surtout pas qu’un inspecteur du travail passe sur un de ses plateaux à lui, il en allait de la survie de sa boîte, il en allait de la survie des boîtes ; la commission qui avait voté la subvention n’avait de toute façon pas à savoir qu’elle avait voté pour le budget officiel, pas pour le budget officieux, quand bien même elle le savait malgré tout, quand bien même c’était bien comme ça que ça marchait, quand bien même dans le fond la commission le savait, on surévaluait le budget et on sous-payait, il fallait déréguler, assouplir, flexibiliser, payer les scénaristes avec les Assedics, sous-payer les techniciens de manière à les obliger à bosser ensuite sur de la merde, à les obliger à ne pas pouvoir choisir sur quoi travailler, à travailler sur tout et n’importe quoi, tout ce qui se subventionne, tout ce qui permet de faire ses commissions, sa petite commission ; votez PS, votez PS, votez Club des 13 (slogans éventuels d’une possible manif PS-C13 : « aide automatique, oui, pour tout le monde, non » / « l’automatique, c’est pas automatique » / « moi plutôt qu’eux ») (oui, oui, d’accord, mais pourquoi ?).
* Disons qu’au moins, quand Benoît Pooelvoorde passe à la Sorbonne, il est bourré et il encourage son chien à pisser dans les travées de l’amphi. Disons que la démarche est assumée.
* L’écriture de Bienvenue chez les Ch’tis, m’a-t-on appris avant-hier, a coûté 1 million cent mille euros à son producteur (cumul du blé touché par les trois scénaristes). Chiffre rarissime en France, non ? Succès « surprise », vous disiez ?
* Eh attention hein, moi aussi j’ai bien rit à la séquence de la tournée alcoolisée. Je ne suis pas en train de dire que le film devient mécaniquement mauvais dès lors qu’il y a tant d’argent en jeu ou dès lors qu’il a du succès. Non, là où je veux en venir (enfin, si ça peut nous mener quelque part), c’est : vous vous rendez compte que, si j’ai bien compris, avec Les Ch’tis et Astérix cumulés, Pathé va devoir réinvestir quelque chose comme davantage que le budget annuel de l’avance sur recette ? Les banquiers du cinéma, en 2009, ce sera d’un côté Pathé, de l’autre le CNC ? Et entre les deux ? (les films du milieu ahaha)
* Bon, j’ai pas retenu/pas voulu noter/pas voulu retenir le calcul précis de TR qui évaluait mathématiquement, sur la base des chiffres du contrat, le montant du chèque actuel de Dany Boon, puis les projections sur l’avenir. À la rigueur on s’en fout : chiffres indécents, surtout chiffres n’ayant plus de sens. Et on se demandait avec T ce que, de ce montant, Boon allait faire, ce que, de ce montant, d’aventure, nous on ferait. De ce montant, ce que FM ferait. Eh bien on en venait à s’apercevoir que seul Besson en ferait des films, que seul Besson en fait des films, seul Besson réinvestit dans les films. C’est con, hein ? Vous croyez qu’il deviendrait soudain plus fréquentable pour les cinéastes PS-C13 s’il gardait ses sous, s’il ne les renvoyait pas à leur ultra-individualisme mal assumé ? Vous croyez vraiment que ça les dérange que ses films ou que ceux qu’il produit soient mauvais ? De toutes façons ils ne les voient simplement pas, ils ne prennent pas le risque de devoir admettre quand, ça arrive, il y a des réussites. Vous croyez que le PS-C13 demande à mieux pouvoir faire les films, mieux pouvoir s’organiser, je sais pas moi, ouvrir des studios où travailler collectivement, par exemple, à ranimer l’envie de cinéma français ? Ou seulement à avoir plus d’argent pour continuer à faire la même chose ?
* Se souvenir toujours que le cinéma PS-C13 ne réclamera jamais moins de pub à la télévision, que fondamentalement il en veut davantage.
* Réclamer plus d’argent quand on tient déjà une double-comptabilité ? Utiliser des chiffres qu’on sait pertinemment être erronés, bidonnés, pour argumenter un rapport ? Votez PS-C13.
* Une espèce de Canard Enchaîné du cinéma ne mettrait-il pas les trois quarts des boîtes de production françaises en faillite ? Les boîtes dites « de gauche » essentiellement ? C’est emmerdant, hein, je passe pour un gros réac, hein ? (faudrait demander à Frodon)
* La première partie de Doomsday est magnifique, il faut bien le reconnaître, vous avez vu le découpage de la séquence de parlotte avec le président : qui monte comme ça, aujourd’hui ? Tout le monde parle, pour cette partie, de NY 97, etc. Est-ce qu’on ne devrait pas plutôt parler de Fortress ?
* Le reste va hélas s’empirant, jusqu’à une fin très mauvaise, une fin post-moderne ratée, d’une grande laideur, qui se voudrait Planète Terreur mais qui est juste navrante. Elle enlaidit le film, elle veut être plus maligne, elle minimise la naïveté qui présidait au film, la met comme en abyme (je sais pas si je suis clair) (post-moderne qui tache, quoi, méta-naïf) (faisant semblant d'être écervelé) ; on ne sait du coup plus quoi en penser, on ne sait du coup plus si le premier degré du départ est un second degré raté ; la séquence du concert notamment, on avait halluciné, on ne savait pas si c’était du génie ou de la bêtise ; mais on ne sait alors plus qu’en penser.
* En revanche, il n’y a rien du tout dans la partie médiévale, rien du tout du tout, platitude, c’est Xéna, mais pas Ladyhawke. Des breloques.
* Les breloques du western, dans 3h10 pour Yuma ; les breloques, les chapeaux, les chevaux, les flingues. Qu’est-ce qui différencie fondamentalement Mangold sur Yuma, de Claude Berri, sur Germinal par exemple ? Vous vous souvenez la scie sauteuse dans Walk the line ? Traumas, breloques.
* Mais Ben Foster. Disons que Claude Berri n’a même pas pour lui, au moins, la direction d’acteurs (ou même, la direction d’un seul acteur). Syndrome scie sauteuse : ce qui est beau dans le personnage de Foster, ce n’est pas la lourdaude symbolique narrative de l’homosexualité refoulée, c’est le jeu, le seul jeu, tant rentré qu’excessif, de Foster, qui est là tout sauf Jack Sparrow, en somme. Ce qui beau, ce n’est pas que Foster crie « Boss ! Boss ! », c’est l’aigu soudain de sa voix. Ce qui est beau, ce n’est pas que Foster s’aperçoive une seconde trop tard que Russel Crowe va lui décharger dessus, c’est cette fraction de seconde où son œil change, comme d’excitation.
* Ce plan, dans le ralenti où Brody dépasse Murray qui rate son train dans The Darjeeling Limited ; pas tant le plan où il le dépasse, mais celui où il grimpe dans le wagon, avant le contrechamp sur Murray ; ce plan-là est hilarant, davantage pour son ralenti que pour son motif, somme toute couru d’avance.
* Le maquillage d'Owen Wilson quand il enlève ses bandages, la sobriété de ce plan, me laissent meurtri.
* C’est peut-être, malheureusement, ces deux plans, à peu près tout ce qu’il m’en restera (disons que Hôtel Chevalier suffirait presque, on pourrait presque sortir de la salle là, même si du coup on raterait les deux plans cités ci-dessus ; Hôtel Chevalier est avant le systématisme, avant que la mise en scène trahisse qu’elle n’avait pas les moyens d’excéder le cadre du court, comme si elle n’arrivait pas à grandir) (SR dit tout ça bien mieux chez IU-crp).
* Les Hommes d’Ariane Michel sort le 11 juin. L’affiche, si c'est celle du carton presse, sera moche, mais on s’en fout, le film est (très) beau.
* (oui, oui, on est encore jeudi et alors?)
jeudi 10 avril 2008
mercredi 9 avril 2008
Merci mon chien.
* Je persiste à vous mettre en attente avec ce que je considère comme le meilleur court métrage de Ruiz (Daney considérait la voix off comme une des plus belles de son époque).
* De la rencontre avec Ruiz à la Sorbonne, je retiens deux choses : "Je suis en pleine guerre anti-gros plans" (le Dr Devo sera content) et "Les Cahiers sont devenus un magazine de salle d'attente".
mardi 8 avril 2008
Consultez le Manoel.
lundi 7 avril 2008
Bus 27, Dimanche, vers 19h.
* « Blonde - On voulait voir Tekken, tu sais, le copier-coller du jeu vidéo là, et puis on a raté le coche.
Brune - Ah oui, le truc avec Yann Nilssem?
Blonde - Nan, nan, le truc avec James Bond, là...
Brune - Daniel Craig?
Blonde - Ouais!
Brune - Sérieux?
Blonde - Bah oui! La bande-annonce passait partout, tu l'as pas vue?
Brune - Naaaaan, ah putain j'aurais dû aller voir ça, quoi... »
dimanche 6 avril 2008
samedi 5 avril 2008
vendredi 4 avril 2008
Death Race 2008.
* Je cours partout, je n'ai pas le temps, on dirait le lapin d'Alice. J'aimerais bien vous toucher deux mots de 3h10 pour Yuma, notamment vous parler de Ben Foster, qui en est le seul intérêt - mais de taille.
* Plus tard donc.
* Pourquoi suis-je allé voir 25 minutes de Crimes à Oxford?
* Mail de AM, qui après avoir enfin découvert Society de Yuzna, vient de voir La Course à la mort de l'an 2000 : "Je ne soupçonnais pas que ça puisse être aussi bien, c'est le meilleur film de Stallone ! (bon ok c'est pas forcément représentatif d'une quelconque qualité, je te l'accorde...) Nihiliste comme un bon gros Carpenter, et super efficace. On discutait tout à l'heure sur l'aspect divertissant-diversion, [NDGM: on se disait que celui qui avait inventé cette formule qui invalide toute idée de plaisir au cinéma était forcément un Français] et en voila un bien bel exemple : manier autant humour, noirceur, suspens et politique jusqu'au-boutiste dans une série B pure et dure, ca fait plaisir a voir."
jeudi 3 avril 2008
mercredi 2 avril 2008
Fly, California, fly.
mardi 1 avril 2008
Vis ma vie de bounty.
* IU évoquant ici le monde merveilleux des scénaristes français, Séquence 7, l'UGS et toutes ces sortes de choses, j'ai des souvenirs à exorciser qui me remontent (et aussi des cacahuètes des mémorables sauteries grotesques à la Maison des auteurs : "Nous on fait de la télévision d'auteur!"... je recommande, d'ailleurs, on bouffe vachement bien à leurs apéros-débats, n'hésitez pas à y crevarder -- après faut se fader les discours, hein, mais personne ne vous oblige à rester). Mais ça impliquerait de dire du mal d'un mort. Et ça, c'est pas un peu comme bâtir un blog sur un cimetière indien?
* Pour vous situer (donc en même temps vous mettre en garde: je comprendrais tout à fait que vous vous disiez que je suis partial...), j'ai fait il y a deux ans la première année du CEEA. Et j'ai été viré en fin d'année. Excellente chose avec le recul.
* Donc vous pouvez bien sûr croire qu'il n'y a que rancœur dans ce que je pourrais écrire.
* Aussi, je m'en dispense, CB n'avait qu'à pas mourir.
* Parlons du présent : au CEEA, aujourd'hui, on forme des mercenaires, des bounty hunters qui enchaînent les commissions. On te dit par exemple de passer le Fonds d'aide à l'innovation audiovisuelle du CNC, pour le blé. D'ailleurs, les profs te donnent eux-même l'exemple, des fois que tu n'aurais pas bien saisi l'idée : proposer un projet de série innovant (étant entendu que ne serait-ce qu'un personnage principal noir ou la possibilité d'ellipses est une audace jamais vue sous nos latitudes cathodiques), empocher l'oseille et ne surtout jamais jamais prendre l'habitude de continuer à écrire comme ça, surtout revenir dans les clous, considérer cette phase d'écriture comme une récréation, une détente (après tout, hein, c'est que quinze pages, c'est un exercice littéraire, peut-être même que tu peux le recaser en atelier d'écriture plus tard), ne pas oublier les règles, les auteurs de référence (ahaha, pardon, c'est un renvoi - au sens rot, pas cf.) CB, Lavandier, McKee, Roth, Vanoye, tout ça (ne surtout pas commencer à se demander pourquoi ceux-ci n'ont d'ailleurs jamais scénarisé que des films de merde, ou bien n'ont tout simplement rien scénarisé du tout). Voilà, une fois que t'as fait ça, tu peux aller sonner chez les producteurs, qui pourront te donner des travaux de script-doctoring sur R.I.S, Plus belle la vie ou Que du bonheur. Hé mec, on est des auteurs : on travaille en pool. Aide à l'innovation, donc.
* Si t'as une bonne bouille, il est tout à fait envisageable qu'ils prennent au passage une option sur ton projet-infaisable-mais-tellement-couillu -soutenu-par-le-CNC-qui-rêve-éveillé. Ca te fait genre 1000 à 2000 euros, si t'es veinard (y'en a un peu plus, je vous le laisse?), que tu pourras capitaliser avec les disons 15 à 20 000 que t'a filé le CNC. 16 à 22 000 euros pour tapisser les fonds de tiroir, vous avouerez que c'est pas mal.
* Vous me direz que je crache dans la soupe, alors même que j'y ai goûté comme un goret. 15 000 euros que je me suis mis dans la poche, même. Pour tapisser mon propre fond de tiroir. Sirté-Baja y pourrit. RIP. (?) (dites pas du mal des morts, oh...)
* Bien sûr que j'ai retenté le fonds d'innovation et que je recommencerai. GD (qui devrait produire) et AM (salut!) m'escortent, sur ce coup-là, on vise le fonds de développement. Vis ma vie de bounty.
* Ahaha, d'ailleurs, le concours du CEEA, c'est en ce moment. Alors c'est quoi le sujet, cette année?