vendredi 25 avril 2008

Vacant.

* Comptez sans moi ce week-end, je suis absent.

* Je ne sais pas si Les Mères de la vie est le plus beau film de Lehmuskallio et Lapsui, mais c'est un des plus secs, comme un coup de trique comme on dit. Du coup peut-être un des plus beaux, même si par certains aspects un peu raté, malgré ses dix premières minutes notamment (grâce à ses dix premières minutes? parce que le reste est le contrepoint de cette anthropologie annoncée au départ, redoutée en fait, et démentie ensuite?) (brûler la carte postale) (comparez les premiers plans de mise en place du tipi aux derniers, le motif est le même mais ils n'ont plus rien à voir). Avec Anna, en tout cas, le plus malaisant, le plus violent, celui qui ménage le moins. Même le chant est terrifiant (terrifié?).

* Esthétique fantomatique/spectrale (il y a sûrement une différence, je n'arrive pas à choisir). Ces plans brumeux sur les troupeaux de rennes comme autant de chimères d'heroic fantasy. Ce plan d'horreur, un père et ses deux fils à genoux dans la neige, du sang sur les mains, sur les joues, autour de la bouche. Bestialités. Le front sanglant d'un renne aux bois fraîchement etêtés. Un renard écrasé d'un coup de talon. Et cette musique. Et cette musique.

* Les fameux panos, la voix de Markku Lehmuskallio, c'est alors que momentanément je repense aux Straub, précisément à Trop tôt trop tard. Ca n'a rien à voir? Oui, non, effectivement, ça n'a rien à voir. Mais momentanément, peut-être que si.

* Est-ce que le cinéma de L/L, cinéma du fragment, je ne l'aime que fragmentairement? (variante : du moment/momentanément)

* J'adore le dernier plan, j'ai l'impression que L/L ont compris qu'à ce plan-là, on a un peu peur de commencer à se faire chier, on a un peu peur que le film reprenne, continue, qu'on ne soit toujours pas arrivé au bout, qu'on en ait pour au moins encore quinze minutes vu la teneur de ce plan-là. Et si ça se trouve, oui, il y avait matière à bien quinze minutes de plus, au bas mot même sans doute. Et ce choix malgré tout de couper là, en plein dedans. Vous avez remarqué la rythmique de la coupe chez L/L? Le tempo tellement parfait des cartons, de tous les cartons je veux dire, même de ceux du générique?

* "Notre vie est un voyage permanent mais nous sommes partout chez nous, car nous transportons le tipi, etc.", j'aurais aimé que Simon Kansara (si jamais il tape son nom sur Google...) soit là, pour discuter du nomadisme, mais il boude mon blog, il m'a envoyé ses deux films mais il boude mon blog (déjà qu'il a abandonné le sien, son blog néozélandais, au bout de trois jours...), ah bravo, et donc à quand le nomadisme dans tes films? J'aimerais bien voir ton film sur le théâtre des gitans, parce que je veux voir un film de toi qui ne soit pas du found footage. Mais je suis quasiment sûr que je préférerai celui que tu prépares sur Paris Hilton --- dis, tu vas caser le nomadisme dans celui sur Paris Hilton? Mais tu me répondras pas puisque tu boudes mon blog, c'est ça?

3 commentaires:

Simon a dit…

Bonjour Guillaume

"Notre vie est un voyage permanent mais nous sommes partout chez nous, car nous transportons le tipi, etc."

certes

et à ce propos, je te laisse méditer la pertinence de ce délicieux proverbe touareg:

"Rapprochez vos coeurs, éloignez vos tentes."

GM a dit…

Yeah, Simon!

Rapproche ta tente, mec, tu la plantes bientôt à Paris, non?

Bon, j'ai bien reçu tes films, j'ai perdu ton numéro, c'est la merde...

J'ai été débordé, pas eu le temps de trouver un créneau proche pour projeter Pingouins, mais je désespère pas, quelles sont tes dates précisément?

Mail-moi, appelle-moi, n'hésite pas!

GM a dit…

Sur quoi, ayant à peine posté ce message, je tombe, dans le bordel de mon bureau, sur le post-it où figure ton numéro!

Je t'appelle dans la journée.