mardi 1 avril 2008

Vis ma vie de bounty.

* IU évoquant ici le monde merveilleux des scénaristes français, Séquence 7, l'UGS et toutes ces sortes de choses, j'ai des souvenirs à exorciser qui me remontent (et aussi des cacahuètes des mémorables sauteries grotesques à la Maison des auteurs : "Nous on fait de la télévision d'auteur!"... je recommande, d'ailleurs, on bouffe vachement bien à leurs apéros-débats, n'hésitez pas à y crevarder -- après faut se fader les discours, hein, mais personne ne vous oblige à rester). Mais ça impliquerait de dire du mal d'un mort. Et ça, c'est pas un peu comme bâtir un blog sur un cimetière indien?

* Pour vous situer (donc en même temps vous mettre en garde: je comprendrais tout à fait que vous vous disiez que je suis partial...), j'ai fait il y a deux ans la première année du CEEA. Et j'ai été viré en fin d'année. Excellente chose avec le recul.

* Donc vous pouvez bien sûr croire qu'il n'y a que rancœur dans ce que je pourrais écrire.

* Aussi, je m'en dispense, CB n'avait qu'à pas mourir.

* Parlons du présent : au CEEA, aujourd'hui, on forme des mercenaires, des bounty hunters qui enchaînent les commissions. On te dit par exemple de passer le Fonds d'aide à l'innovation audiovisuelle du CNC, pour le blé. D'ailleurs, les profs te donnent eux-même l'exemple, des fois que tu n'aurais pas bien saisi l'idée : proposer un projet de série innovant (étant entendu que ne serait-ce qu'un personnage principal noir ou la possibilité d'ellipses est une audace jamais vue sous nos latitudes cathodiques), empocher l'oseille et ne surtout jamais jamais prendre l'habitude de continuer à écrire comme ça, surtout revenir dans les clous, considérer cette phase d'écriture comme une récréation, une détente (après tout, hein, c'est que quinze pages, c'est un exercice littéraire, peut-être même que tu peux le recaser en atelier d'écriture plus tard), ne pas oublier les règles, les auteurs de référence (ahaha, pardon, c'est un renvoi - au sens rot, pas cf.) CB, Lavandier, McKee, Roth, Vanoye, tout ça (ne surtout pas commencer à se demander pourquoi ceux-ci n'ont d'ailleurs jamais scénarisé que des films de merde, ou bien n'ont tout simplement rien scénarisé du tout). Voilà, une fois que t'as fait ça, tu peux aller sonner chez les producteurs, qui pourront te donner des travaux de script-doctoring sur R.I.S, Plus belle la vie ou Que du bonheur. Hé mec, on est des auteurs : on travaille en pool. Aide à l'innovation, donc.

* Si t'as une bonne bouille, il est tout à fait envisageable qu'ils prennent au passage une option sur ton projet-infaisable-mais-tellement-couillu -soutenu-par-le-CNC-qui-rêve-éveillé. Ca te fait genre 1000 à 2000 euros, si t'es veinard (y'en a un peu plus, je vous le laisse?), que tu pourras capitaliser avec les disons 15 à 20 000 que t'a filé le CNC. 16 à 22 000 euros pour tapisser les fonds de tiroir, vous avouerez que c'est pas mal.

* Vous me direz que je crache dans la soupe, alors même que j'y ai goûté comme un goret. 15 000 euros que je me suis mis dans la poche, même. Pour tapisser mon propre fond de tiroir. Sirté-Baja y pourrit. RIP. (?) (dites pas du mal des morts, oh...)

* Bien sûr que j'ai retenté le fonds d'innovation et que je recommencerai. GD (qui devrait produire) et AM (salut!) m'escortent, sur ce coup-là, on vise le fonds de développement. Vis ma vie de bounty.

* Ahaha, d'ailleurs, le concours du CEEA, c'est en ce moment. Alors c'est quoi le sujet, cette année?

2 commentaires:

Pradoc a dit…

Très drôle !

Anonyme a dit…

http://www.dailymotion.com/video/x2bp8h_la-chute-de-sony_creation

Ce dont je te parlais tout à l'heure