* Dans le ciné-club de JCVD, on identifie les PLV et affiches des Deux Mondes, d'Un Crime et de La Grande Séduction. Témoignage soit d'une cinéphilie navrante, soit d'un mépris de classe énorme envers le spectateur, soit plus simplement des deux. En tout cas tout le film pourrait s'y trouver résumé : acteur vedette belge en perdition, tentative appuyée et, de ce que j'en sais, consternante de faire du genre à la française (vous saviez que le prochain film de Manuel Pradal s'appelle La Blonde aux seins nus?... zermi...), et comédie régionale sinistre dousque le peuple rahlala, qu'il est teubé et moutonnier quand même, et pis il a de ces accents, ouarf, de ces expressions, ouarf ouarf, de ces trognes, ouarf ouarf ouarf, qu'il en est franchement ridicule et viens donc rire tendre de lui avec nous, parce qu'on vaut nous quand même foutrement mieux!
* Je vais pas me mettre à donner dans le détail, de ce genre de coup médiatique, d'idée de court métrage-promo étirée péniblement en long, bien pratique pour remplir du feuillet journalistique quand l'actualité cinéma est à la traîne, on se cogne quand même pas mal. Seulement deux choses :
- Quelle idée bizarre, quand même, que cette photo tellement retraitée en post-production, désaturée, floue, baveuse, lumière cache-misère bien évidemment, qu'elle en devient illisible au moindre mouvement de caméra, scintillant à l'excès. Dès le nul plan-séquence d'ouverture, dont la destination scénaristique est immédiatement éventée (ça vaudra pour tout le film, tout est narrativement balisé, prévisible, rien ne surprend jamais, tout semble issu d'un premier jet, en fait, toutes les solutions scénaristiques sont les solutions les plus évidentes, les plus banales), on sent qu'on va n'y voir goutte, que le découpage sera nul, étouffé par un cadre évidemment trop serré, que la spatialisation sera rendue impossible par tous ces mauvais traitements de l'image, qu'à chaque action on sera perdu, on ne comprendra rien, mais que le son sursaturé, insupportable, tentera de faire béquille à l'illisibilité générale. J'écrivais "contre-performances techniques" lors de la sortie de Virgil, le premier long de Mabrouk El Mechri. Ca n'a pas changé.
- Quelle idée bizarre que de réhabiliter Van Damme, rappeler que pour ce qui est de jouer la comédie, Jean-Claude n'est pas manchot, pour finalement le repièger, le renchaîner à son image médiatique. Il paraît que beaucoup louent le monologue central, moi je le trouve sinistre, aberrant. Van Damme jusqu'alors sortait seul gagnant du film, seul à jouer correctement, à n'être pas grotesque, de toute la distribution, elle complètement aux fraises, roue libre, mal dirigée. Le film disait alors : voyez, Van Damme, même mal dirigé, s'il a un texte, s'il a de quoi faire, il sait le faire, et mille fois mieux que le tout-venant. Quel intérêt, dès lors, à cet aparté, sinon celui de faire causer le journaleux, ravi de pouvoir peopoliser son papier "Culture"? Soudain, JCVD n'a plus de texte, il improvise, il redevient le rigolo des plateaux TV, celui dont on se moque. Vous me direz mais non, il est sincère, il pleure, etc. Moi je crois qu'il pleure non de honte, mais qu'il pleure parce qu'il s'aperçoit que son impro est foireuse, qu'elle ne raconte rien, qu'il s'y enferre, qu'elle l'envoie par le fond, alors il pleure pour y donner du corps, c'est un réflexe d' "acting" en quelque sorte. L'avoir conservé au montage, n'avoir pas réécrit, est la preuve que MEM n'en a finalement pas grand chose à foutre, vas-y Jean-Claude, fais-nous ton show...
8 commentaires:
Ca me déprime le cinéma français.
Pas d'accord du tout pour le monologue, et je suis sûr que tu exagères, que tu ne le penses pas vraiment.
J'aime bien moi le premier plan-séquence, où il apparaît vraiment fatigué.
Pour Pradoc : ici c'est du cinéma belge, hein...
Je ne suis pas sûr que Mabrouk el Mechri soit belge, je crois plutôt qu'il est français.
Mais bon, ce n'est pas très important.
Le cinéma belge qui imite le cinéma français, ça me déprime.
Et la seule diée de voir Van Damme pleurer me donne carrément envie de fuir.
Il ferait mieux de se remettre à la drogue au lieu de traîner son blues larmoyant, JCVD.
Maintenant, il passe juste pour un clown triste.
Ça commence à sentir l'hôtel Formule1 cette affaire.
ouais, film français essentiellement, je pense aussi...
t'ahar ta gueule, kaherk, t'ahar c'que j'pense vraiment ;)
Ce que je trouve navrant, c'est que en approfondissant mes recherches sur Manuel Pradal, un réalisateur que j'adore, (pour son sens de l'image, etc), je tombe sur ce site, avec autant de critiques, et surtout, vous critiquer le film à son titre avant meme de le voir. C'est d'un intelligence remarquable, on voit que vous avez de quoi critiquer ! Enfin, chacun fait comme il veut (ou peut)
Bonsoir, les "cinéphiles".
Bonjour.
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